Great Deception

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16/20
Nom du groupe Dirty Black Summer
Nom de l'album Great Deception
Type EP
Date de parution 21 Mai 2021
Style MusicalGrunge
Membres possèdant cet album5

Tracklist

1.
 Your Great Deception
 05:30
2.
 Know Better
 04:51
3.
 The Descent
 04:13
4.
 You and I
 04:58
5.
 Womanizer
 03:52
6.
 Forget My Name
 04:24

Durée totale : 27:48

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Dirty Black Summer


Chronique @ JeanEdernDesecrator

23 Juin 2021

Un plaisir évident à revisiter le grunge dans les grandes largeurs

"Dirty Black Summer", ça ne vous dit pas quelque chose ? Est-ce que ça ne serait pas le titre d'un morceau emblématique de Dantzig ? C'est justement celui qu'ont choisi JB Le Bail, guitariste du groupe black Svart Crown, et ses compères comme patronyme pour leur nouveau projet aux fortes effluves de grunge. Est-ce bien la nostalgie d'une époque, les années 90, où tout était permis musicalement et idéologiquement (même les chemises de bucheron et la coolitude d'un état de mélancolie dépressive), qui a motivé cette réunion d'actuels combattants ?

JB Le Bail et Cyril Zaborski, respectivement guitaristes de Svart Crown et In Other Crimes, avaient commencé à jouer et composer ensemble depuis trois ans. Avec le confinement de 2020, l'arrêt généralisé des agendas de leurs groupes respectifs a favorisé l'éclosion de l'embryon naissant, et débouché sur la naissance de Dirty Black Summer. Bien qu'ils soient tous de la même région niçoise, leurs horizons musicaux étaient pour le moins variés, le black metal pour JB, le hardcore pour le Cyril et le chanteur Michael Khettabi (lui aussi chez In Other Crimes ), et sludge pour Tom Valstar (aucun rapport avec les bouteilles de bière d'un litre, je suppose), batteur de Wormsond. Quand au bassiste Jimbo Goncalves, il officie en tant qu'ingénieur du son live, en particulier pour Igorrr. Les cinq se sont donc retrouvés à échanger des morceaux, et à créer autour d'influences communes, le grunge et la musique alternative des années 90 notamment. Ils ont aussi créé à cette occasion leur propre label, Nova Lux Production, de manière a rester le plus possible indépendants.

Leur premier EP "Great Deception" voit le jour le 21 mai 2021, et à défaut de pouvoir tourner dans l'immédiat, le groupe a choisi de performer son album en livestream -une des rares bonnes tendances que la pandémie aura initié- livrant au passage un inédit. Pour en revenir à l'EP proprement dit, il affiche un artwork énigmatique, sensuel, coloré et assez arty, que l'ont doit à Alex Eckman Law, aux antipodes des noirs cauchemars visuels habituellement en vogue dans le metal.
La production est compacte et puissante, avec Jimbo aux manettes pour le mixage, et , déformation professionnelle, on retrouve une dynamique très live. Le son de batterie vous plonge dans une fosse de concert, avec cette caisse claire pleine de corps qui vous file de savoureux directs au foie. Quant au mastering, il a été effectué aux Deviant Labs, qui va finir par se faire une belle réputation, à force de fournir d'aussi belles patines sonores.

Vu de loin, naviguant entre rock et metal, Dirty Black Summer pourrait se rapprocher de groupes comme Bukowski, 7Weeks, ou plus récemment Junon. Le coté grunge se retrouve surtout dans le chant très mélodique de Michael, qui rappelle selon les moments Lane Staley et Eddie Vedder, excusez du peu. Il y a aussi pas mal de chœurs, pour enrichir encore un peu plus ce domaine bien fourni.
Côté guitares, elles font souvent leur vie chacune de leur côté, bien que les riffs grunge virent au sludge lors des gros unissons. On peut trouver des gimmicks bluesy par endroits, et des accords bien plus tordus (une lointaine réminiscence black métal ?) dans un même morceau. Avoir un véritable soliste dans ses rangs est un atout indéniable : le jeu de Cyril s'écarte volontiers des riffs moteurs pour leur ajouter des enluminures, ou de petites virgules mélodiques ou grinçantes. Les soli sont aussi inspirés que soignés, et ont le bon goût de ne pas arriver forcément au moment attendu.

Le rythme de croisière est un mid-tempo lourd, posé, presque trop ; j'aurais aimé avoir plus de morceaux comme "Your Great Deception", qui avance vraiment comme un taureau dans une ruelle surchauffée pleine de téméraires éméchés. Ou creuser encore plus la veine intimiste de "You and I", où les guitares déchirantes rivalisent avec le chant nostalgique pour faire vibrer les cordes sensibles. La surprise du jour vient de "Womanizer", qui se trouve être une cover du hit de Britney Spears, qui souligne avec une lourde électricité la troublante ambiguïté de l'original.

Avec ce premier EP dense et riche, Dirty Black Summer prend un plaisir évident à revisiter le grunge dans les grandes largeurs, sans être scolaire, avec juste ce qu'il faut de modernité. Avec autant de cordes à son arc, le groupe a aussi des possibilités de surprendre à l'avenir et d'enflammer un caractère déjà affirmé...

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