Grand Opening and Closing

Paroles
ajouter une chronique/commentaire
Ajouter un fichier audio
18/20
Nom du groupe Sleepytime Gorilla Museum
Nom de l'album Grand Opening and Closing
Type Album
Date de parution 2001
Style MusicalMetal Expérimental
Membres possèdant cet album27

Tracklist

Bonustracks
1.
 Sleep Is Wrong
 06:35
2.
 Ambugaton
 05:38
3.
 Ablutions
 06:12
4.
 1997 (Tonight We're Gonna Party Like It's...)
 04:56
5.
 The Miniature
 01:04
6.
 Powerless
 09:32
7.
 The Stain
 06:46
8.
 Sleepytime
 10:28
9.
 Sunflower
 07:52
10.
 More Time
 02:47
11.
 Flinch
 05:24

Bonus
12.
 Powerless (Live)
 09:42

Durée totale : 01:16:56

Acheter cet album

 $43.67  53,99 €  47,99 €  £43.02  $73.10  104,00 €  103,43 €
Spirit of Metal est soutenu par ses lecteurs. Quand vous achetez via nos liens commerciaux, le site peut gagner une commission

Sleepytime Gorilla Museum


Chronique @ Kovalsky51

26 Décembre 2009
En matière de Metal Expérimental il y a Sleepytime Gorilla Museum et les autres. En effet tel un dandy dégénéré le groupe américain à la fâcheuse manie de faire tout le contraire de ce qu’on attend de lui, le tout en surnageant d’une manière insolente bien au dessus des autres groupes du genre. S’attaquer à un disque pareil c’est la certitude d’en ressortir dans un état second, vidé de toute substance tant on en ramasse plein la poire durant l’écoute. Tenter d’en comprendre toutes les subtilités prendrait une vie entière (et déborderait certainement sur une hypothétique réincarnation) tant chaque morceau compte de possibles angles d’écoute différents. D’autant qu’en plus d’être sans aucun doute à la pointe en matière d’expérimentations SGM se paye le luxe d’entretenir un coté malsain largement plus dérangeant que les Marylin Manson et autres icônes dégénérées du Metal. Grimés comme les membres d’une secte occulte et mettant en musique une folie (à mon avis) loin d’être un genre qu’ils essayent de se donner pour faire plus déjantés qu’ils ne le sont déjà. Bref SGM fait partie de ces OVNIS musicaux qui vous transportent loin, loin de cette réalité trop terre à terre.

Avant d’aller plus en avant dans l’asile, une petite présentation de l’album s’impose. Grand Opening and Closing est le second album du groupe paru dans nos contrées. Mais en réalité il est leur première parution qui à été rééditée après la sortie de leur véritable second opus. Vous avez du mal à suivre ? C’est normal, et cet emplacement délirant dans leur discographie colle parfaitement à la musique qui n’est pas moins complètement à l’ouest. La pochette du disque est elle aussi complètement perchée, sorte de pastiche des affiches événementielles du début du 20ème siècle elle présente l’ouverture d’un musée des horreurs, avec comme image un âne en train de lire on ne sait trop quelle revue étrange. Faute de pouvoir plaire à tous elle à le mérite de très bien représenter le contenu du disque. Ça y est les hommes en blanc sonnent à ma porte il est donc temps de passer au contenu de l’album. Âmes sensibles s’abstenir car ce dernier pourrait bien en plonger plus d’un dans un état proche de la schizophrénie.

Pour faire une présentation réductrice et grossière de l’objet, je pourrais le qualifier de mélange contre nature entre Meshuggah et la BO d’un film de Tim Burton. Comprenez par là qu’on passe de grosses bastonnades Metal avec un chant de troll à des ambiances glauques qui seraient à même de filer les chocottes à Lancelot si ce dernier les entendait au fond d’un labyrinthe peuplé de gobelins et autres succubes maléfiques. Ces passages glauques seraient véritablement parfaits pour illustrer l’entrée en scène d’un monstre sorti de l’imagination machiavélique des designers de Silent Hill. A ce propos le titre d’introduction colle parfaitement à cet esprit, montant progressivement et me faisant penser à la démarche boiteuse d’un écorché vif sortant du brouillard de la bourgade fictive et s’apprêtant à vous fondre dessus les crocs sortis lorsque l’intensité tourne à une grosse bastonnade. Mais limiter la musique présente sur cette galette à cela est très réducteur sur le contenu de la chose. N’hésitant pas à incorporer des passages Funky complètement décalés ou des passages sombres et dépressifs en plein milieu d’une chanson. Le plus fort restant que la maitrise des compos à tiroirs les fait apparaître comme logiques après un gros passage proche du Death. Les délires ne s’arrêtent pas là car le groupe n’hésitant pas à lancer un riff imitant la sirène d’une ambulance débouchant sur un morceau bien violent (1997). On trouve aussi des passages de violons et quelques passages ressemblant à des annonces radios des années 30. Les rythmiques assénées sont totalement déstabilisantes, réussissant à casser les rythmes toutes les temps sans qu’on ne puisse le prévoir et sans nous ennuyer le groupe donne réellement l’impression de se retrouver au milieu d’un asile en permanence. Le tout dégageant une lourdeur et une intensité rarement atteinte en musique. Nous ne sommes pas dans la lourdeur du Doom mais plutôt dans un univers à la croisée des chemins du lendemain de cuite et du film d’horreur des années 50.

Techniquement parlant il n’y a rien à redire sur la prestation des musiciens qui assurent toujours un niveau supérieur à la moyenne. D’autant que la plupart des membres est multi-instrumentiste. Les guitares sont lourdes oppressantes et parfois plus aériennes mais collent toujours parfaitement au ton général. La batterie est chaotique et perchée et assez déstabilisante à première écoute. La basse volontairement funky réussit à donner un rythme complètement barré aux riffs. Les samples accrochent bien et contribuent à l’ambiance, à l’image des claviers, du violon et des instruments créés par les membres eux-mêmes. Instrument inédits portant des noms bien délirants à l’image de ce « placenta électrique » dont je n’ose imaginer la tronche. Le chant quand à lui passe sans problèmes de gros cris à parties plus douces et glauques en passant par des sons proches de l’animal agonisant. Certaines parties sont assurées par un chant féminin ou des chœurs fort bien interprétés. Le son est dans l’ensemble assez gras et froid renforçant le délire ambiant. Bref qu’on accroche ou pas à la musique du groupe le travail des musiciens est très impressionnant et convainquant.

En clair cet album démentiel s’adresse en priorité aux amateurs de musique barrée au sens large. Il demeure mon préféré du groupe et tranche radicalement avec le classicisme ambiant d’une scène Metal américaine peinant à se renouveler. Si vous aimez Mister Bungle ou Fantômas je ne peux que vous conseiller chaudement de vous jeter dessus car l’expérience devrait largement vous convenir. Par contre si vous n’aimez pas ce qui est cinglé passez votre chemin car cet objet haut perché dans les délires de psychopathes sur doués va vous empêcher de dormir un bon moment. Ou tout du moins vous filer une violente poussée d’urticaire en quelques secondes seulement. Sleepytime Gorilla Museum reste incontestablement l’enfant terrible du Metal Expérimental et l’un de ses représentants les plus doués. Si le croisement entre Hannibal Lecter, Freddy et Mister Jack ne vous effraie pas cet album devrait se faire une place de choix dans votre collection. Culte tout simplement.

3 Commentaires

4 J'aime

Partager
morgothduverdon - 28 Décembre 2009: ça me donne envie à moi aussi (d'écouter l'album, je précise^^)
Waltari13 - 29 Décembre 2009: Album excellentissime!!! Je te remercie pour l'effort que tu as fait pour tenter de faire connaitre ce disque de très haute qualité à travers ta chronique...
    Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire

Chronique @ Julien

19 Septembre 2006
Il y a des groupes qui viennent d’une autre planète et Sleepytime Gorilla Museum en fait parti. Cette réédition nous donne l’occasion de découvrir ou de redécouvrir un groupe génial mais difficile à aborder. Pour ma part plus c’est délirant plus ça me plait mais fort de reconnaître que ce disque pousse vraiment le bouchon loin. Même si vous apprécier les groupes comme Empalot et consorts, il n’est pas dit que ce disque vous convienne. Reste que pour ma part je l’ai trouvé excellent.

Car le groupe pousse pour le coup le concept de tout peut arriver à n’importe quel moment a son paroxysme. Ce qui va suivre risque de choquer les âmes sensibles. Le groupe possède un spectre d’action qui va du bon gros métal à la Sepultura à un solo de triangle. Oui oui de triangle vous ne rêvez pas. Pour être même précis le groupe propose un titre de 8 minutes uniquement dédié à ce merveilleux instrument qui se voit pour l’occasion accompagné d’une sorte de clavecin. Et malgré ce titre reste sombre, la classe.
Pour le reste le groupe nous propose un ensemble pour le moins hétérogène. Car si j’évoquais un spectre large, c’est bien que chaque titre recèle des petites perles. Ce disque mélange à merveille des influences très hétéroclites. On retrouve des passages qui peuvent être aussi bien ambiant que très bourrin dans un même morceau. Et quand je dis ambiant et bourrin c’est de l’ambiant bien glauque et quand je dit bourrin ça peut se trouver à la limite du death brutal. Mais c’est dans le cas extrême car tous n’est pas comme ça heureusement et nous sommes généralement sur une base d’un style ou vient se greffer de passages délirants (ou le fameux triangle peut intervenir).
Le chant colle parfaitement à chacune des ambiances et il faut louer cette modularité et cette polyvalence. Un petit bijou, le tout fait avec humour et humilité. Ce qui est assez amusant c’est que le groupe s’imprègne totalement du style qu’il interprète, mais en général il est bon.
Petit bonus pour cette réédition, la version Live de « Powerless » qui même si elle est assez proche de la version d’origine, donne un avant goût de ce que donne le groupe en Live. Il faut reconnaître que ça doit être plutôt sympa.

Un excellent album tout en fantaisie et maîtrise qui mérite une écoute plus qu’approfondie. Certes il ne fera pas l’unanimité mais quand on fait dans l’original, il est bien difficile de la faire. Pour amateurs de bizarre uniquement.

3 Commentaires

1 J'aime

Partager
zesnake57411 - 05 Juin 2007: un groupe très, très barré, mais vraiment original et intéréssant! à découvrir ;)
Fisherman - 01 Novembre 2008: Je confirme qu'en live, ce groupe défonce (même si pour le headbanging c'est difficile sauf si on connait les chansons par coeur). Premier album très bon avec des perles comme Sleep is wrong, Sleepytime, ou 1997. Néanmoins je lui préfère les deux suivants. Bref une musique difficile à digérer mais dieu que c'est bon.
jeffff - 13 Avril 2009: découvert a Bourges en live, quelleS claques, direct achat du cd, c'est complexe, surprenant et massif
    Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire