Grand Guignol

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17/20
Nom du groupe Naked City
Nom de l'album Grand Guignol
Type Album
Date de parution 1992
Labels Avant
Style MusicalJazz Metal
Membres possèdant cet album13

Tracklist

1. Grand Guignol 17:40
2. La Cathédrale Engloutie (Debussy) 06:24
Three Preludes op.74 (Scriabine)
3. Douloureus, Déchirant 01:17
4. Très Lent, Contemplatif 01:42
5. Allegro Drammatico 00:48
6. Prophetiae Sybillarum (Orlando Di Lassus) 01:46
7. The Cage (Ives) 02:00
8. Lounge à L'Eternité de Jésus (Messiaen) 07:07
9. Blood Is Thin 01:00
10. Thrash Jazz Assasin 00:45
11. Dead Spot 00:31
12. Bonehead 00:51
13. Piledriver 00:33
14. Shangkuan Ling-Feng 01:14
15. Numbskull 00:29
16. Perfume of a Critic's Burning Flesh 00:24
17. Jazz Snob: Eat Shit 00:24
18. The Prestidigitator 00:43
19. No Reason to Believe 00:26
20. Hellraiser 00:39
21. Torture Garden 00:35
22. Slan 00:23
23. The Ways of Pain 00:31
24. The Noose 00:10
25. Sack of Shit 00:43
26. Blunt Instrument 00:53
27. Osaka Bondage 01:14
28. Shallow Grave 00:40
29. Kaoru 00:50
30. Dead Dread 00:45
31. Billy Liar 00:10
32. Victims of Torture 00:20
33. Speedfreaks 00:48
34. New Jersey Scum Swamp 00:41
35. S&M Sniper 00:14
36. Pigfucker 00:23
37. Cairo Chop Shop 00:22
38. Facelifter 00:54
39. Whiplash 00:19
40. The Blade 00:35
41. Gob of Spit 00:18
Total playing time 58:31

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Naked City


Chronique @ Gothmog

08 Fevrier 2005
Par quoi commencer pour vous parler de cet ovni musical ? Il est totalement impossible de le chroniquer au même titre qu’un album d’un groupe à la production « banale » (une dizaine de morceaux de cinq minutes environ).

Ce disque comporte 41 pistes : la première dure plus d’un quart d’heure, ensuite il y a quelques reprises de musique « classique » (sur lesquelles nous reviendrons tout à l’heure). Le reste est fait de pistes de dix secondes à 1 minute 14. On est alors déjà très déstabilisé de voir comment sont répartis les morceaux… La pochette, d’un goût parfait (une tête sur un plat, genre Jean-Baptiste, avec le crâne ouvert comme un Kinder Surprise), nous donne déjà une idée de ce qui nous attend. Ce disque est en fait la déstabilisation même, et, prévenu ou pas, on en sort dans un drôle d’état.

Mais je me rend compte que j’écris, j’écris et que je ne vous ai pas encore parlé de la musique ! Naked City a été formé par John Zorn, saxophoniste de free-jazz et fada de musique expérimentale en tous genres. Donc voilà, le free-jazz est un des éléments de cette formation. On y ajoute des musiciens, tous excellents (et visiblement aussi fadas que Zorn), et le tour est joué. Donc le tout donne un mélange particulièrement intéressant de free-jazz, funk, jazz de tout poil, r’n’b, country, blues, groove, grindcore, musique classique, ambiant, sans oublier la musique de cartoon, élément essentiel de la musique de Naked City. Le tout mélangé dans une grande marmite sans aucune précaution. Tout ça donne donc un joyeux bordel à partir de la neuvième piste, à base de titres très courts et ultra-concentrés qui mélangent tous les styles sus-nommés (plus d’autres que j’ai certainement oublié). Les passages grindcore, d’une brutalité et d’un barbarisme inouïs, accompagnés d’une voix hurlée monstrueuse, laissent soudain la place à trois secondes de country, sur lequel s’immisce le saxophone complètement taré de Zorn. Le mître manie si bien son instrument qu’il arriveà lui faire faire des couinements presque humain, et d’ailleurs il est des fois difficile de le différencier des hurlements possédés et suraigus de Tamatsuka Eye.

Son jeu a visiblement été influencé par des saxophonistes tels que John Coltrane, pour les passages soudains de l’aigu au grave, de même que Joey Baron, derrière les fûts, nous rappelle un Philly Joe Jones modernisé, avec des breaks qui semblent à côté de la plaque (mais sans l’être). Les titres qui diffèrent de ce bordel apocalyptique sont les 8 premiers : le premier dure 17 minutes et des poussières et reprend le principe des derniers, avec des passages très courts et très violents. Les autres sont vraiment dignes d’intérêt : ce sont en fait des reprises « Zornées » de morceaux de musique « classique ». Là où est l’originalité, c’est que là où un autre groupe aurait certainement sorti les poncifs (Lettre à Elise, 5ème de Beethoven, Hymne à la Joie et j’en passe), Zorn et ses acolytes ne manquent pas de culture et encore moins d’humour : nous avons donc droit à la « Cathédrale Engloutie » de Debussy (magnifique), trois préludes de Scriabine, une pièce de Rolland De Lassus, et pour finir, « Louage à l’Eternité de Jésus » d’Olivier Messiaen. Donc nous nous baladons, en gros, du Moyen-Âge à notre époque. Ces pièces sont, en général, très calme, ce qui ne fait que contraster avec le reste. Pendant toute l’écoute, l’auditeur est déstabilisé, le rythme ne tient pas en place, étant modelé par Zorn qui se l’approprie et en fait totalement ce qu’il veut (et il fait de même avec l’auditeur).

Que dire de cet album, en définitive ? Et bien achetez-le, mais renseignez-vous avant, parce qu’il peut être très dur d’entrer dans cet univers totalement instable et déséquilibré… Ca dépote, excellent pour se réveiller ! Cependant, un petit bémol ? Il reste beaucoup moins barré que l’album éponyme de Naked City, beaucoup plus « cartooné » (et beaucoup plus jazz également). Mais ce n’est pas si grave, ce Grand Guignol est un superbe album. Dans la note, on peut lire que la mort et les phobies humaines ne connaissent pas de frontières ou de barrières de quelque sorte, et bien Naked City non plus ! Il est et restera un des groupes les plus barrés de l’histoire de la musique !!! Et pour finir, le dernier morceau nous met en musique un crachat… Jubilatoire ! morceau recommandé : il y en a trop ! Je n’ai pas eu le temps de retenir les noms !

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