Le premier album est déjà sorti depuis trois ans… trois ans d’attente pour découvrir le successeur de « Here Come The Prostitutes » qui possédait un matériel intéressant, montrant une nouvelle fois que le Danemark est une véritable pépinière de talents… Chez St Prostitute les talents ne sont pas jeunes et semblent même déjà avoir les kilomètres au compteur nécessaires à produire un art mature, racé et assez orgasmique admettons-le.
St Prostitute s’adonne ainsi corps et âme dans un registre très inspiré par le
Hard Rock US d’hier et d'aujourd’hui mais avec une approche moderne dans son écriture. Faire du vieux avec du neuf… Hum, dans ce registre, on connaissait
Black Stone Cherry et le puissant Hellfueld, mais ce sera ici sans le côté Bluesy et sans le clone vocal d’Ozzy.
L’histoire de ce «
Glorified » prend, en effet, sa source dans cette spontanéité que l’on ne retrouve que dans l’atmosphère si particulière du live, rencontre à la fois brute, sincère, à la fois redoutée et stimulante qui marquera ou non cette communion entre le public et l’artiste. Et cette volonté de retranscrire cette étreinte transpire dans chaque titre de ce «
Glorified », brut de décoffrage, dont la domination s’entend dès les premières notes d’un «
Farewell And Good bye », énergique et fougueux. Ne cherchez donc pas la complexité, St Prostitute propose des compositions de plus en plus dépouillées et basées sur des rythmiques aussi directes et catchy qu’un moule-burnes en cuir, suffisamment lourdes pour être potentiellement capables de faire coller les bonbons au paquet… une valeur ajoutée qui pourrait même s’avérer être un atout pour se démarquer des autres formations aussi nombreuses que talentueuses.
Mais la question centrale est de savoir si ce «
Glorified » est capable d’apporter plus de plaisir que le premier opus ?
Autant, certainement, les compositions de ce
Glorified restent dans la lignée du précédent opus. Les rythmiques, parlons-en justement, restent inspirées, bien que typiques dans ce style, et dévoilent de nombreux riffs, celui de « City Light » en tête, chargés en ions positifs.
Le mid tempo semble être le domaine de prédilection de nos Danois, permettant d’assoir les mélodies calibrées et dénuées de tout effet de style pompeux sans lesquelles des titres tel que «
Red Car » perdraient toute leur portée. En un mot, nous obtenons « juste » du rock, à la tonalité « juste » et au tempo « juste », offrant qualité d’écriture certaine mais ne multipliant pas les prises de risque, la réalisation de ce type d’album étant déjà lui-même assez osée. L’expérimentation musicale est tout de même présente mais de manière parcimonieuse et sur certains passages seulement, preuve que le groupe a su évoluer musicalement, mais reste désireux de ne pas trahir l’essence même de son album.
Ce qui fait la force du quintet, ce sont les refrains imparables qu’il renferme, de « Prima Donna » en passant par «
City Lights », ils resteront scotchés à vos oreilles comme une poignée de morpions le serait ailleurs. A des Années Lumière des divas des 80’S, Fussy Korsholm, le chanteur de la formation, ne se prostituera pas aux exercices de style, préférant poser sur ce «
Glorified » une voix sans fards et encore plus éraillée que sur le précédent méfait. Une totale liberté qui n’est pas sans me faire penser à la sincérité quasi-naïve de Ville Laihaila (mais si, rappelez vous… le chanteur au regard de chien battu officiant dans
Sentenced seconde période). Une touche de sincérité qui est à la fois la force et la faiblesse de la formation : bien que véritable marque de fabrique, elle souffre tout de même d’un manque de définition et parfois même de justesse… et c’est bien là le seul point négatif d’un groupe qui, je l’espère, saura gommer cette petite imperfection sur le prochain album.
«
Glorified » confirme donc le potentiel déjà présent sur « Here Come The Prostitutes » mais il serait mal venu de comparer les deux opus du groupe tant ce «
Glorified » est conceptuellement très éloigné de son prédécesseur. «
Glorified » offre un recueil de titres directs, à la simplicité qui n’est que relative. Ce nouvel album ne donnera peut-être pas d’orgasme à un tractopelle mais il saura trouver grâce aux yeux des amateurs de rock sur-vitaminé, qui excuseront volontiers les points faibles de cette production. Mais au-delà du côté technique, l’âme du
Hard Rock est conservée et c’est bien là l’essentiel.
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