En ce début d’année 2025, il est enfin venu le temps d’inaugurer un nouvel embarquement avec la compagnie «
Night Flight Air » qui s’apprête à décoller avec un nouvel album à son actif. En effet, ayant pour nom «
Give Us the Moon », il est à partir de ce jour le septième opus écrit par l'équipage de vol qui comprend dans ses rangs des membres de groupes tels que
Soilwork et
Arch Enemy.
Pour ceux ne les connaissant pas, sachez que les premières idées pour
The Night Flight Orchestra sont nées en 2007. À cette époque, le chanteur Björn
Strid et le guitariste David Andersson avaient décidé d’explorer leur passion commune pour le Rock classique et l'
AOR, et c’est ainsi que leurs idées sont devenues réalité avec la sortie d’un premier album intitulé «
Internal Affairs » qui vit le jour en
2012.
Par la suite, et après quelques années et quelques sorties passées chez
Nuclear Blast,
The Night Flight Orchestra décida de passer chez
Napalm Records pour la sortie de cette septième merveille qui n'affecte en rien leur son et leur patte si reconnaissable, et ce, malgré la catastrophe qui a frappé le combo suédois lors de l’année 2022 avec l’annonce du décès de leur membre fondateur et guitariste David Andersson après la sortie des diptyques
Aeromantic et
Aeromantic II (respectivement en 2020 et 2021). A ce sujet, il faut souligner que dans ce monde, il existe des mouvements de personnes qui croient que sur la lune on est plus proche des défunts ou que leurs âmes y errent ; et c'est peut-être ce qui a donné à
The Night Flight Orchestra la force de continuer et donc de se concentrer sur la lune, comme en témoigne cette superbe pochette.
A l’évidence, les mélodies qui composent cet album sont vraiment accrocheuses et le son a une sensation rare et analogique comme au bon vieux temps, mais avec tout de même une excellente production, résolument moderne, où la voix de Björn continue d'être le point central de la musique ; grâce à sa voix mélodique magistrale insufflant toujours des tonnes de passion dans chaque chanson. Par ailleurs, l’intéressé est toujours soutenu par ses
Aeromanticas (Anna Brygård et Åsa Lundman), qui apportent les fortes harmonies pour ajouter une richesse qui crie simplement les années 70. Qui plus est, ce nouvel opus contient une bonne dose de claviers avec des mélodies de piano qui forment une grande partie de chaque chanson de celui-ci.
Comme pour les disques précédents, le thème aéronautique reste fort avec ce nouveau-né, et pour les personnes ne connaissant pas ce combo, il reste impératif de souligner que lorsque Björn quitte
Soilwork pour un vol avec «
Night Flight Air » ; il prend toujours soin de se déguiser en commandant de bord tandis que ses
Aeromanticas sont affublées de tenues d'hôtesses de l'air rétro pour bien faire passer le thème. Ce faisant, il est donc logique que cette œuvre débute avec une intro sympathique nommée "Final Call" appelant les auditeurs à prendre leur envol. Après l'appel, le groupe et ses passagers commencent ce nouveau voyage à travers le monde du Rock mélodique avec "
Stratus", une chanson optimiste puisqu’elle répand la joie colorée de la musique Rock qui trouve ses racines à la fin des années 70 et au début des années 80.
A ce sujet, et outre la guitare Rock de Rasmus Ehrnbom, ce sont également des touches personnelles qui donnent à des chansons comme "Like the Beating of a
Heart" un caractère dansant et une connotation des plus prenantes. En effet, il faut savoir qu’à l’origine, ce titre fut écrit par David Andersson quelques années auparavant et il était à la base destiné à un autre projet. Après sa mort, Björn s’est souvenu de cette chanson et il s’est dit qu'elle ne méritait pas d'être oubliée. Ce faisant, il décida de la reprendre après avoir demandé l'autorisation à la famille de David car ce morceau s'intégrait parfaitement bien dans l'album et cela permettait de lui rendre hommage par la même occasion. Dans un certain sens, il est admirable et émouvant de constater que David contribue à ce nouveau-né sur au moins une chanson.
D’autre part, il faut également souligner que, comme d’habitude, certains titres se démarquent un peu plus que d'autres, comme "Melbourne, May I" qui débute par un extrait sonore d'une vidéo de sécurité aérienne avant de se lancer dans une mélodie épique de guitare et de claviers qui évoque des souvenirs de films d'action des années 80 ; à l’instar de "Paloma", où la voix de Bjorn est incroyable et se termine par un refrain brillant ; sans omettre le sublime "Miraculous", qui, grâce à sa grande dynamique et son fantastique solo de guitare final, suit une approche similaire.
Après quelques instructions de vol supplémentaires données en cours de route, le motif d'une aventure interplanétaire transparaît avec des chansons telles que "Cosmic Tide" et la chanson titre qui en sont de parfaites représentantes. A leur écoute, nul doute que chacune d’elles contient un rythme palpitant qui vous maintient investi dedans, surtout lorsque les lignes d'accroche et le refrain de "Shooting Velvet" arrivent pour que l’auditeur lambda se sente pris dans un piège musical des plus prenants.
Après l’atterrissage, lorsque le voyageur s’apprête à monter dans un taxi, "Runaways" pointe le bout de son nez et montre que
The Night Flight Orchestra peut également avoir un impact à un rythme plus lent, tandis que sa rapide devancière intitulée "Way to Spend the
Night" est peut-être ce qui rend ce groupe encore plus accrocheur qu’auparavant en passant du coq à l’âne sur deux pistes successives.
Du reste, "A
Paris Point of View" s'ancre fermement dans la scène Disco des années 60/10 (oui oui, le belge que je suis refait cette blague usagée), avec un refrain contagieux et dansant ; tandis que lorsque que s’amorcera "Stewardess, Empress, Hot Mess (
And the Captain of
Pain)", l’auditeur y trouvera un morceau inhabituellement long (près de huit minutes) adoptant une touche de Rock progressif se mariant parfaitement aux styles Disco joyeux de la musique en tissant une histoire de passion qui est habilement représentée par le chant impressionnant de Björn.
En définitive, cette septième épopée de nos Suédois ne se contente pas seulement de flirter avec le Rock des années 80 puisqu’elle emmène le genre vers de nouveaux sommets sous le signe du champagne. En effet, ils ne nous ont pas seulement donné la lune, ils nous ont offert toute une constellation d'excellence chargée de groove et imprégnée de claviers, qui prouve pourquoi ils sont l'une des exportations musicales les plus polyvalentes de Suède.
Bref, «
Give Us the Moon » est un album joyeux et très divertissant qui s'épanouit immédiatement ; et une fois (non non, ça, le Belge ne le dit jamais je vous l’assure ; Rogntudjuu) votre ceinture attachée, nul doute que vous ne vous ennuierez pas. Ce faisant, les aficionados de la première heure du groupe ne seront pas déçus et il est plus que certain que David Andersson serait également très fier de cet album.
Dans le genre il sont fantastique! Il nous délivre à chaque fois un album AOR "autentique" Et d'une grande qualité. On est loin des sorties "AOR Frontiers" édulcorés. C'est du solide! Et ça fait le taff! Alors merci NFO!
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