Voici désormais près de huit ans que
Debauchery vomit son Death
Metal caricatural et haineux au travers de morceaux tous plus ou moins dans la même lignée. 2007 avait vu naître, avec «
Back in Blood », l’avènement de quelques sonorités nouvelles et surtout d’un intérêt gigantesque pour le
Hard Rock old school à la AC/DC – par ailleurs, contrairement à ce que certains semblent croire, il ne s’agit aucunement d’un album de reprises puisque ces-dernières, au nombre de seulement sept, sont placées en fin d’album après 11 compositions « made in
Debauchery ».
Alors que «
Continue to Kill » (2008) s’enlisait dans un Death emprunté à gauche et à droite, «
Rockers & War » surprenait l’année suivante par sa diversité et l’incursion de nombreux éléments (piano, claviers sympho’, voix
Hard Rock…) tout à fait inédits pour le groupe. « Germany’s
Next Death
Metal » était donc attendu comme un honnête successeur de l’album le plus abouti de
Debauchery.
L’intro de « The Unbroken » rappelle immanquablement l’air de Lords of Battle («
Back in Blood », 2007), sans faire dans le plagiat honteux, et le premier riff de l’album se montre rassurant, Heavy en diable, avec une production toujours aussi imposante. Le refrain est sympathique et fait remuer la tête grâce à un côté légèrement décalé, tout comme le break, et c’est bien là que doit résider tout l’intérêt d’un groupe proposant un Death calqué sur les pointures du genre : il s’agit d’éviter de se prendre trop au sérieux.
Hélas, inutile de vous mentir, il n’y a déjà plus rien à entendre (ni à voir d’ailleurs, si l’on s’intéresse à la pochette ridicule dont la mise en forme semble avoir été proposée par un enfant). Les quelques riffs intéressants (sans être complexes mais ce n’est pas un problème) se font rares (« Zombie
Blitzkrieg », « School Shooter » et « Death
Will Entertain ») et les morceaux auxquels ils appartiennent ne proposent tout au plus qu’un solo potable ou un couplet distrayant.
Le gros défaut du groupe est selon moi de se limiter, lors des refrains, à répéter la même phrase (ou le même mot…), qui constitue souvent le titre du morceau, à tue-tête sur un riff qu’on a l’impression de connaître déjà. Les morceaux de ce disque pâtissent pratiquement tous de ce leitmotiv franchement lourd. Seuls un ou deux, ô miracle, s’en tirent avec un peu plus de paroles dans leur refrain, dont l’acceptable « Death
Will Entertain ».
« Germany’s
Next Death
Metal » – la chanson – ne s’en sort pas avec les honneurs non plus et ne sauvera certainement pas les meubles tant elle se noie dans la banalité des morceaux les plus plats du groupe. Au moins, elle représente bien la galette dans sa globalité !
« Killing is our
Culture » saura conclure l’album sur une note sans saveur, qui ne présage rien de bon pour la suite que l’on n’attend, en fait, pas de sitôt. Quant à la reprise de « School’s
Out » d’
Alice Cooper, au vu de la qualité de l’ensemble, inutile de préciser qu’elle est loin d’être indispensable.
Emboîtant toujours le pas à
Cannibal Corpse et
Six Feet Under,
Debauchery ne propose qu’un ramassis de miettes de chansons duquel on tiendra tout de même à sauver « The Unbroken ». Le groupe sait selon moi très bien que sa musique, lorsqu’elle ne se pare pas de l’ambition d’un «
Rockers & War », ne présente pas grand intérêt (que ce soit pour le public non-averti ou pour les amateurs assidus de Death sous toutes ses formes), et s’en moque complètement. Ainsi,
Debauchery continue d’asséner des « motherfucker » qui n’amusent plus, et sort un album cousu de fil blanc, osant pourtant prétendre qu’il s’agit du « prochain Death
Metal d’Allemagne », avec certainement une note d’humour gras qui ne prend malheureusement pas. À oublier.
6/20
en effet, DEBAUCHERY nous sert un plat on ne peut plus réchauffé!
Du déjà fait et du déjà entendu de la part du combo.
Comme il est si bien dit dans la chronique, on a l'impression que certains riffs de cet album ressemblent fortement à ce que l'on peut trouver dans les 1ères offrandes du groupe; sans parler des refrains toujours structurés de la même manière...
Au final DEBAUCHERY ne s'est vraiment pas pris la tête sur ce "Germany's..." et n'a pas su continuer sur la voie du renouveau entamée avec le précédent album.
Bref , DEBAUCHERY tourne en rond au même titre que SIX FEET UNDER, et a fortement intérêt à se sortir les doigts du rectum pour la future réalisation...
Malgré tout ,"Germany's..." reste sympa à écouter mais ne demeure pas du tout indispensable pour ceux qui possèdent déjà la discographie complète du groupe.
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