Genesis and Horror

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17/20
Nom du groupe 1917
Nom de l'album Genesis and Horror
Type Album
Date de parution 2002
Style MusicalDeath Metal
Membres possèdant cet album4

Tracklist

1. Kondores
2. Hijos de la Contradicción
3. El Arte de ser Decadencia
4. Fatalidad
5. Agonico Orden
6. Brotherhood of Barbarism
7. El Beso del Verdugo
8. Shadows of Sorrow

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1917


Chronique @ TasteofEternity

10 Mars 2020

1917 l’extrême venu d’Argentine

Destination exotique s'il en est, l'Argentine recèle quelques pépites qui méritent une attention particulière ; parmi elles, 1917, un groupe en activité depuis 1994 qui n'a jamais réussi à s'extirper de l'underground.

Genesis and Horror est enfanté en 2002 soit quatre années après un Inti Huacay (= Larme du Soleil, en langue aborigène) prometteur. Ce premier album avait posé les jalons d’un thrash aux relents death, à la production, sur huit pistes, limitée et rugueuse, mais non dénuée d’intérêt. Dés la première écoute, le jeu des guitares et les avalanches de riffs attiraient l’attention. 1917 était alors un groupe à part entière, avec au centre son guitariste compositeur Alejandro Sabranski alias Nahuel. 4 ans après ce premier effort encourageant, de 5 membres on passe à 2, une configuration qui explique cet intervalle. Pour le moment, Alejandro poursuit son œuvre avec son ami Pansa, de retour à ses côtés, à la basse. Alejandro assure les guitares, le chant, la composition, les textes, les illustrations, la programmation de la BAR, l'enregistrement et la production. Un album 100% DIY, enregistré au studio La Nave de Oseberg à Buenos Aires. 1917 exécute sur Genesis and Horror un metal extrême qui s’affranchit des genres et emprunte autant la vélocité du thrash que la puissance du death et la dimension evil du black. En s’appropriant ces variantes, il en ressort un thrash/death sauvage, ancré dans l’ancestral et l’occulte, construit à partir d’un riffing mélodique et agressif. Pour vous donner une orientation, l’ensemble n’est pas sans rappeler un mélange entre les lignes mélodiques du Sarcófago de The Laws of Scourge et la brutalité d’un Holocausto période Campo de Exterminio. L’ensemble est principalement chanté en espagnol et viscéralement possédé. Alejandro qui partageait déjà le chant sur le premier album n’éprouve aucune difficulté à moduler entre growl rampant et chant écorché pour donner vie à ses textes imagés.

Dès l’introduction, on retrouve cette volonté farouche d’honorer son pays et ses racines, avec cette mélodie exécutée à la quena, flûte aborigène caractéristique de la région. L’air entonné nous fait traverser les époques. Le voyage peut alors commencer. L’assaut est donné avec Hijos de la Contradicción qui brille par ses accélérations rythmiques surmontées de ce riffing mélodique et technique imparable. 1917 est au rendez-vous. Premier constat : la qualité du son s’est nettement améliorée et le niveau technique a augmenté, enfin la maîtrise de Nahuel, l’homme-orchestre autodidacte de 1917. Pour le moment, on répertorie les efforts, on reconnaît le talent, mais attention, à l’entame du troisième morceau, l’album décolle d’un seul coup. El Arte de Ser Decadencia, c’est un souffle magique. En l’espace de quelques notes, Nahuel va déployer tout son pouvoir pour vous guider vers des contrées oubliées. La ligne mélodique, à la fois puissante et entraînante, transperce l’auditeur de part en part. S’enchaîne un ensemble de riffs, break acoustique, et reprise d’une cohérence magistrale, calibré pour donner naissance à une atmosphère envoûtante et sans doute au premier classique du groupe. La suite ne relâche pas la pression. Chaque titre apporte sa pierre à l’édifice. Parmi eux, on retiendra en particulier Brotherhood of Barbarism, petite bombe mélodique qui rappelle les grandes heures du death de Göteborg ; et el Beso del Verdugo qui retourne dans l’ombre et la brutalité avec son riffing strident et sa rythmique implacable. L’album s’achève comme il a commencé, par un instrumental à la beauté nostalgique partagée entre acoustique et électrique.

Les textes s’attachent à décrire métaphoriquement des thématiques comme la perte de valeurs, l’aveuglement causé par les religions, la manipulation et le conditionnement des masses, et l’hypocrisie sous toutes ses formes. Les morceaux el Arte de Ser Decadencia, Agonico Orden et el Beso del Verdugo traitent de ces personnes qui créent et imposent des dogmes ineptes à partir d’interprétations fallacieuses de faits et textes pour mieux asseoir leur pouvoir, qu’il soit spirituel ou temporel. Hijos de la Contradicción se focalise sur les donneurs de leçons en matière de morale qui se font un malin plaisir de fouler aux pieds les préceptes qu’ils imposent aux autres. Quant à Brotherhood of Barbarism, il y est fait explicitement référence aux actes commis par l’Inquisition. Au-delà des thèmes, c’est bien le style d’écriture qui confère aux images décrites une dimension évocatrice.

Quel changement en l’espace de quatre ans, quel chemin parcouru ! Si la structure de l’album reprend à peu de chose près la même forme que Inti Huacay, deux intrus, en intro et final, 6 morceaux dont un titre en anglais, le fond, quant à lui, est devenu plus technique et la construction des morceaux plus aboutie. Alejandro s’est approprié 1917, du logo à la production, en passant par la composition et l’exécution, plus rien ne lui échappe. Quant au partenariat avec Pocho d'Hurling Metal Records, il porte exclusivement sur la promotion et en partie sur la distribution, mais pas le financement. Genesis and Horror brille par sa maîtrise des contrastes entre accélérations, brutalité rythmique, et riffs mélodiques doublés par des soli impressionnants. En définitive, peu importe la rigoureuse définition du style, qui navigue entre thrash et death, puisque ce sont les atmosphères qui provoquent ou non le coup de coeur.

4 Commentaires

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acmae - 10 Mars 2020:

Merci pour cette chronique, je pensais ne jamais en lire ici. Cet album reste mon favori de 1917 même si Novem pourrait le détrôner un jour. En même temps, tous les albums sont bons, il n'y en a aucun de mauvais.

samolice - 13 Mars 2020:

Merci pour la chro Arth.

En fan absolu de « Neo Ritual », que tu m’as fait découvrir et qui me ravit toujours plus à chaque écoute, il fallait bien que je poursuive l’aventure 1917. J’ai donc investi dans les 2 compiles de 2013, pensant que c’était une bonne idée pour avoir un aperçu plus complet de la carrière du combo. Sauf que le « Actum Tempus (Parte II) » reprend en fait ce deuxième album du groupe dans son intégralité (et dans l’ordre). Avec la prod’ et le mix’ d’origine apparemment. Du coup, je peux dire que je possède ce deuxième 1917 smiley

Tout pareil que ton ressenti, je me régale. Y’a pas à dire, ce groupe sait m’attraper direct avec la touche thrash dans ses riffs de guitare et ces moments plus « mélodiques » de ci de là. Excellent.

Je n’ai rien entendu de dernier album sorti en 2019. Même qualité ?

TasteofEternity - 13 Mars 2020:

Merci pour vos retours.

@Sam, Novem n'est toujours pas mien pour le moment, mais vu ce qu'en dit @acmae, il m'a l'air des plus dignes d'intérêts ;)

Que vaut la reprise de Maiden sur la compile que tu as en ta possession ?

 

acmae - 13 Mars 2020:

Honnêtement Novem s'incruste dans mon top du groupe aisément : dans la lignée d'Implacable Utopia, mais un cran au dessus !

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