Gators Rumble, Chaos Unfurls

Liste des groupes Black Metal Glorior Belli Gators Rumble, Chaos Unfurls
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14/20
Nom du groupe Glorior Belli
Nom de l'album Gators Rumble, Chaos Unfurls
Type Album
Date de parution 29 Octobre 2013
Style MusicalBlack Metal
Membres possèdant cet album27

Tracklist

1.
 Blackpowder Roars
 02:58
2.
 Wolves at My Door
 05:01
3.
 Ain't No Pit Deep Enough
 04:35
4.
 A Hoax, A Croc!
 03:51
5.
 From One Rebel to Another
 04:00
6.
 I Asked for Wine, He Gave Me Blood
 04:29
7.
 The South Will Always Know My Name
 03:29
8.
 Le Blackout Blues
 04:03
9.
 Backwoods Bayou
 02:50
10.
 Built for Discomfort
 04:01
11.
 Gators Rumble, Chaos Unfurls
 05:53

Durée totale : 45:10

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Glorior Belli


Chronique @ Icare

17 Novembre 2013

Un mélange (d)étonnant entre stoner et black, sorte de croisement improbable entre Monster Magnet et Temple of Baal

Glorior Belli ne sont pas des nouveaux venus sur la scène française. Formé en 2002, le groupe, alors composé du gratin de la scène black parisienne, sort en 2005 un premier album noir et malsain qui porte fièrement l’étendard du black orthodoxe tricolore. Deux ans plus tard, le groupe remet le couvert et nous sert un second opus qui assoit définitivement sa réputation sur la scène hexagonale. Contre toutes attentes, l’album suivant, Meet Us at the Southern Sign, opère un virage stylistique surprenant et couillu et impose Glorior Belli comme l’un des rares représentants d’un style hybride qu’il contribue très largement à façonner, une sorte de black stoner dissonant, noir et rythmé.
Aujourd’hui, Glorior Belli nous revient avec son cinquième album et nous propose toujours ce mélange (d)étonnant entre stoner et black, rappelant parfois Nachtmystium dans la démarche, et bonifiant invariablement sa formule. Le black est toujours représenté (les guitares et les blasts de Wolves at my Door, l'excellent I Asked for Wine, He Gave Me Blood, l’intro de Hoax, A Croc!, aux réminiscences solennelles et mystiques qui rappellent le courant orthodoxe), et on a encore une ambiance noire et mortifère qui pèse sur l’ensemble de la galette, mais le black metal a encore reculé au profit du côté rock n’roll et heavy.


Blackpowder Roars entame la galette avec un riff très sabbathien aux doux relents stoner et psyché. Le morceau est agréable et bien foutu, mais manque quand même un peu de pêche quand on sait que le groupe a un background plus extrême. Wolves at my Door remet les pendules à l’heure, proposant un morceau plus sombre et violent, parsemé par quelques blasts et alternant linéaires blacks vénéneuses et hypnotiques et riffs tordus et enfumés bien cramés, même si parfois, les transitions entre fureur black et envolées plus groovy sont un peu maladroites. Il n’en reste pas moins un très bon titre, une sorte de croisement improbable entre Monster Magnet et Temple of Baal. Ain’t No Pit Deep Enough chauffe comme le soleil de l’Arizona, la six cordes d’Infestuus crachant un magma bouillonnant de riffs chauds et plombés à la Kyuss pour un morceau dans la grande tradition du stoner. Le groupe nous dévoile dès ces 3 premiers titres de nombreuses qualités, une grande maîtrise musicale, un jeu solide et une variété de jeu appréciable, mais montre aussi certaines de ses limites : la voix, un peu monocorde sur la longueur, et ne s’accordant pas toujours au mieux avec le style pratiqué, aurait gagné à être un peu plus variée. On peut aussi déplorer un petit manque d’intensité assez regrettable quand on parle du style burné et graisseux qu’est le stoner : les riffs sont bons et bien groovy, les compos solides, mais même s’il faut reconnaître que le groupe excelle dans ce style noir, lourd et poisseux qui le caractérise, on aurait aimé un peu plus de folie et de vitesse.

La production risque également de diviser, pour certains, elle sera tout simplement parfaite, rendant tous les instruments bien audibles, pour d’autres, le son paraîtra trop compressé, trop lisse, pas assez chaud et organique, nous provenant comme d’un filtre. Effectivement, si le tout est – trop ? – limpide, on a parfois l’impression que le groupe joue enveloppé d’un épais nuage de fumées psychotropes, avec une batterie étouffée, ce qui colle certes au style mais diminue l’impact des compos : on regrette parfois que les riffs ne nous explosent pas à la gueule avec plus de spontanéité et de puissance.

Ceci dit, rassurez-vous, ce Gators Rumble, Chaos Unfurls reste une très bonne galette et il n’y a pas grand-chose à jeter dans l’ensemble : groovy, bien foutus, étonnamment variés et cohérents, les 11 titres qui composent cet opus sont tous bons, et ce nouvel album est encore une belle réussite qui ne devrait pas décevoir les fans du combo.
On remarque avec plaisir que Glorior Belli se permet judicieusement d’aérer son jeu pour laisser un peu respirer l’auditeur au milieu de toute cette lourdeur poisseuse, ainsi, la deuxième partie de l’album est moins compacte, plus instrumentale, et laisse les ambiances se développer tranquillement, tout en langueurs électriques et acides, entremêlant des sonorités blues, stoner et psyché pour un résultat qui semble plus fluide, plus naturel et peut-être moins étudié pour coller au "style Glorior Belli".
Le début de The South Will Always Know My Name rappelle même Langtar Bort Fran Mitt Hjarta de Shining en un peu plus électrique, transpirant le même malaise blues rock torturé et sombre.
Le Blackout Blues lève enfin le pied et laisse éclater la fouge communicative de ses guitares avec un feeling délectable, rappelant l’énergie pure d’un Orange Goblin, et sur Backwoods Bayou, courte instrumentale de 2,50 minutes, l’ambiance rampante et sordide mais maladivement addictive de ce Sud débauché atteint son apogée.


L’album s’achève sur le titre éponyme, s’ouvrant sur une longue introduction instrumentale lancinante et bluesy, et faisant place à un riff hypnotique et entraînant presque post rock et porté par une basse bien grasse. Le tout est simple mais extrêmement prenant et le titre nous transporte aisément jusqu’ à ce que les guitares s’éteignent avec la voix déchirée d’Infestuus. Nous voilà arrivés le long de ces 44 minutes et encore une fois, Glorior Belli nous a proposé un trip halluciné et délectable dans le sud moite et sauvage des Etats-Unis, sans renier le côté solennel et noir originel qui fait l’identité de sa musique. Gators Rumble, Chaos Unfurls est un album à savourer avec une bonne bouteille de whisky, boisson avec laquelle la musique du combo semble avoir un appréciable point commun : toutes deux se bonifient visiblement avec l’âge…

3 Commentaires

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vedder - 19 Novembre 2013: Du bon stoner noir !
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