Le départ de Devin Shidaker, Dusty Boles et Tim Russel se sont affichés comme des coups durs pour un
Rose Funeral venant à peine de commencer son ascension, le premier étant parti afin d’offrir ses services à un autre espoir du deathcore
Oceano, le second se consacrant d’abord à un groupe nommé Seprents pour ensuite atterrir chez
Your Demise My Rise et
Make Me Famous un peu plus tard, tandis que le dernier s’est tout simplement fait virer sans doute à cause de nouvelles frasques, mais les vraies raisons restent quelque peu obscures.
Pourtant, la bande à Ryan Gardner ne lâche pas prise, revenant avec un tout nouveau guitariste du nom de Kevin
Snook ainsi qu’un bassiste appelé Julian Kersey, et c’est en cette priode de transition que survient la nouvelle: le prochain album de
Rose Funeral a déjà été annoncé, et ce pour l’année 2011.
Franchir le pas d’un troisième album après avoir réussi à proposer un deathcore brut de décoffrage et sombre avec «The Resting Sonata» se révélera alors être un exercice de taille, en particulier en ce qui concerne les parties vocales, le travail alors fournis par Tim Russel ayant déjà fait office de modèle du genre, à la croisée d’un chant criard presque black et d’un guttural profond semblant sortir tout droit des enfers.
Rose Funeral se dirige alors vers les studios Damage, Iron Forge et Velocity, afin de préparer leur nouvel opus, n’ayant toujours pas trouvé de batteur de remplacement, c’est Scott Briggs du Velocity Studios qui se chargera de programmer la batterie.
Doté d’une pochette apocalyptique signée Colin Marks, «
Gates of Punishement» se présente (selon l’étiquette que
Metal Blade a jugé bon de mettre) comme du «
Death metal moderne brutal pour les fans de
Whitechapel et
The Black Dahlia Murder. Ce genre de comparaison quelque peu douteuse laisse franchement de marbre, puisqu’il n’y a finalement guère de ressemblance entre
Rose Funeral et
Whitechapel si ce n’est que la particularité de faire des breakdowns, ni avec
The Black Dahlia Murder, les élément death mélodiques étant bien trop peu présent, voire même quasiment absent dans la musique du groupe pour être considérés comme tels.
Sans plus attendre nous entrons dans une terre dévastée, un monde noirci par les cendres et la suie, le ciel se fait menaçant, des cloches retentissent, tel un hymne de mort, de désespoir... Nous sommes rapidement envahis par une nappe lugubre, s’ensuivent 4 coups de caisse claire, et
Rose Funeral attaque l’auditeur, par surprise, assénant un grand coup pour mieux dévorer sa victime et la plonger dans les entrailles de l’enfer.
Ryan Gardner hurle, il envoie des vocaux proches de ceux de Brett Hoffmann, donnant une tonalité plus death, alors que la batterie mitraille à coups de blasts très rapides, soutenant des guitares alignant une phrase saccadée. Il faut reconnaître que l’entrée en matière n’est pas des plus surprenantes, mais l’arrivée d’un breakdown bien lourd, précédant un solo passable sans pour autant être incroyable, toujours sur fond de blasts beat vient ajouter du poids à un départ pas forcément mémorable. «
Legions of
Ruination» ouvre l’album de manière légèrement maladroite.
Mais grâce à «
Beyond the
Entombed» et son ouverture au piano, le groupe semble avoir prit plus d’assurance, proposant un titre furieusement sombre, dans la lignée de leur méfait «The Resting Sonata», mais il semblerait que Scott Briggs n’aie pas offert un rendu des plus réjouissants avec la programmation de la batterie, ça suit le troupeau et ça comble beaucoup trop avec des blast beats, mais là n’est pas la seule lacune, encore, celle-ci est moindre face à une chose qui fera sérieusement défaut tout le long de l’album, cette habitude au groupe de coller des breakdowns après des breakdowns, ce qui abouti à une sévère overdose, alors que l’ensemble détonant semblait tenir sur les rails, voici qu’arrive donc ce fameux breakdowns qui sera ensuite suivit par un autre plus lent, et ça fini par sévèrement casser le rythme, ainsi que l’enthousiasme. Du coup difficile d’aller jusqu’au bout, ce qui nous fait rater quelques éléments pourtant essentiels, en particulier un solo langoureux cette fois-ci bien construit en vraiment entraînant.
Rose Funeral semble avoir légèrement cédé à la création d’un deathcore virant death metal de la nouvelle école, mais un death plutôt banal et peu convainquant («False Divine» en est un bon exemple).
Il se cache encore pourtant un autre morceau, cette fois-ci pouvant provoquer quelques relents de nostalgie, car «Malignant Amour» s’installe comme une des pièces maîtresses de l’album, par son entrée quasiment funéraire et désespérée puis son enchaînement par un riff à la limite du black. Malheureusement le groupe ne pourra pas résister à ses démons, et après une autre baisse de régime, on arrive à un moment de grandeur avec l’enchaînement refrain/couplet qui risque fortement de rester dans les mémoires, grâce à la voix féminine fantomatique de Kate Alexander qui laisse ensuite la place à un Ryan Gardner déchaîné, traduisant une folie pure dans des paroles morbides.
Le reste des titres n’est guère intéressant, résultant plus d’un enchaînement de structures trop semblables et pouvant mener à un bourrage de tête, puisqu’on a finalement pas vraiment le temps de souffler, et le peu de moments de répit est presque toujours saccagé par un breakdown plus du tout inventif, la recette ne faisant plus le moindre effet, ayant été exploitée à maintes et maintes reprises jusqu’à la lie, pour n’en laisser qu’un restant absolument inexploitable, encore faut-il être inventif et ne pas juste taper dans le hardcore/2-step.
La production, quand à elle, ne semble pas tellement équilibrée, les guitares et la batterie étouffant trop la basse qui fini par n’avoir qu’un seul et unique moment à elle seule. Il reste encore les qualités vocales de Ryan qui, il faut l’avouer, résultent d’un effort louable et d’un timbre certes pas forcément démarqué de tous, mais assez solide pour pouvoir tenir la route.
Faute de surprendre réellement,
Rose Funeral livre un album qui aura du mal à négocier le passage du temps, il faudra réellement retravailler les lourds défauts qui parsèment «
Gates of
Punishment» faut de quoi, le groupe n’atteindra probablement jamais la renommée qui lui était promise au temps de «The Resting Sonata».
Boulet...
Mais pour réconcilier coreux et deathsters, je conseille plutôt Dying Fetus et Misery Index personnellement.
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