Lorsque
Chroming Rose abandonne ce costume bien trop lourd et bien trop ample pour lui, celui-là même qui sied tant à
Helloween, il gagne une personnalité bien plus attachante encore. Dès cette évidence énoncée, l'analyse de ce
Garden of Eden, deuxième album de ce groupe devient alors quasiment superflu. En effet, partout où il s'éloignera suffisamment de cette influence, il gagnera une liberté et une intéressante autonomie qu'il perdra, à nouveau, dès lors qu'il recommencera à composer dans les pas du géant saxon.
Toutefois l'examen clinique sérieux de ce nouvel effort demandera, tout de même, quelques prospections supplémentaires pour que le diagnostic en soit des plus précis. Commençons donc par énoncer les autres symptômes les plus marquants dont souffre ce
Garden of Eden.
Tout d'abord nul ne pourra nier que ces quintes de toux Heavy Speed
Metal sont le résultat d'une contamination par la grippe allemande attrapée notamment, comme il le fut déjà évoqué dans l'un des précédent paragraphe de ce pamphlet, au contact du
Helloween de jadis (Walls of
Jericho (1985), Keeper of the
Seven Keys part 1 et 2 (1987 et 1988), Pink Bubbles Go
Ape (1991)). Notons que ces éructations sont bruyantes, vives, agressives, énergiques et le fruit d'une grande inspiration (Heroes of the Modern World ses chants, son break et ses mélodies qu'on pourrait croire composer par le quintette de Hambourg, Integration, mais aussi, par exemple,
Babylon). Si certains s'en émeuvent, elles inspirent à d'autres, tel votre modeste obligé, aucune inquiétude et sont, bien au contraire, source d'une grande satisfaction.
S'agissant des autres points de satisfactions, découvrons que certaines manifestations donnent à penser que
Chroming Rose pourrait développer une immunité et une personnalité suffisamment propre et personnel pour éviter d'être totalement phagocyté par son contaminateur (l'excellent Time
Will Never Change dont les intonations Rock de certains passages semblent composer par les Who, ou aussi, par exemple,
Garden of Eden et ses méandres changeant nous entrainant dans les dédales d'un morceau superbement addictif dont le break d'inspiration clérical au chant angélique est remarquable).
Remarquons alors que l'évolution la plus inquiétante de
Chroming Rose constitue cette désinvolture guillerette qui semble, elle aussi, avoir infecté ce
Garden of Eden après qu'il fut confronté à Kai Hansen et à ses camarades malades (l'amusant Heavy Birthday). Bien au-delà du titre cité, qui est celui qui démontre le mieux cette aggravation, ce nouveau mal se retrouve disséminé çà et là donnant au patient une certaine légèreté de mauvais augure quand à son issu. Il ne peut y avoir qu'un seul souffrant atteint du syndrome Happy
Metal. Il ne peut y avoir qu'un seul
Helloween. Mais là encore pas de quoi s'inquiéter plus que de raison.
La conclusion s'impose d'elle-même.
Garden of Eden, deuxième opus des Allemands de
Chroming Rose, s'affirme comme un album dans l'exacte continuité de son prédécesseur. Très inspiré par les premières œuvres d'
Helloween, il n'offre pas grand-chose d'autre qu'une sympathique alternative dont on cerne assez rapidement les limites.
Seul quelques titres aux caractères plus personnels peuvent laisser présager d'une issue plus favorable pour un groupe qui, à singer ainsi, et ce même de manière aussi remarquable, y perdra, sans aucun doute, son âme. Bien évidemment, on pourra pondérer ce constat au vu des années qui sont passées et qui parent ce disque d'une agréable nostalgie appréciable.
Pour résumer
Chroming Rose, a fait ici de la musique telle que Markus Grosskopf et les siens en faisaient durant ces années-là mais telle que plus personne (à part peut-être
Trick Or Treat, Tin Soldiers (2009)) n'en fait plus guère aujourd'hui.
Garden of Eden est donc appréciable, si l'on prend en considération son âge et le contexte dans lequel il sortit, mais qui, sans doute, ne séduirait que peu de monde s'il sortait actuellement.
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire