Garde à Vue

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16/20
Nom du groupe Demon Eyes
Nom de l'album Garde à Vue
Type Album
Date de parution 1987
Style MusicalHeavy Metal
Membres possèdant cet album45

Tracklist

1. Pestiférés 04:07
2. Armée 04:33
3. Indifférence 04:02
4. Désirs de l'Eden 05:24
5. Fantomas 04:14
6. Alizé 03:57
7. L'Ermite 04:07
8. Garde à Vue 02:52
9. Hommage (Seek and Destroy) 05:29
Bonustracks (Re-Issue 2005 by Brennus)
10. Riding in the Sun 04:34
11. Rock Revival 04:44
12. Message for the Monkey 3:46
13. L'Orgie des Damnés (Clip Vidéo) 02:54
Total playing time 51:48

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Demon Eyes


Chronique @ largod

20 Janvier 2014

Sans pitié

Alors que la Garde à Vue correspond à une mesure privative de liberté durant laquelle les forces de police enquêtent sur une personne suspectée d’avoir commis ou tenté de commettre une infraction, Demon Eyes passe directement aux aveux et plaide coupable sur la pochette intérieure de ce second album au travers d’un bref message « On sait : 3 ans sans vous, c’est long. Promis on le refera plus ».
Entrée en matière qui caractérise parfaitement la fougue des frères Masson, fidèles aux postes de chanteur et de guitariste, ainsi qu’à ceux de compositeurs uniques des titres de cette galette enregistrée de mars à avril 1987 aux Studios Ramsès avec Jean-Michel « l’oreille du Démon » Mauffray aux manettes. Après une première expérience discographique hors de nos frontières et une période mouvementée à laquelle les appels successifs sous les drapeaux ne furent pas étrangers, Demon Eyes signe chez Warner/Musidisc et nous revient dans une formation à quatre musiciens stables, suite au départ de Philippe Chastagnol. Bénéficiant d’une production propre, ce nouveau disque pêche sur certains titres d’un déséquilibre de mixage laissant les guitares un peu en retrait sur les parties rythmiques mais les nouvelles compositions, bourrées d’énergie, sont sans nul doute l’œuvre d’une bande de morts de faim !

Le culot des Masson brothers est d’ailleurs sans limite, presque arrogant.
Dédiant leur album au regretté Cliff Burton (RIP), ils n’hésitent pas à adapter dans la langue de Molière un Seek and Detroy rebaptisé « Hommage » qui porte un accent particulier sur la mise en avant d’une ligne de basse désossante de Remy Bertelle qui ne fait pas oublier pour autant un solo manquant d’amplitude. Difficile pour Thierry d’être au four et au moulin mais le riffing fait preuve d’originalité. L’ensemble tient la route et « Ambiance de folie pour ces milliers de fans, Lorsque sitôt fini, tu oublies et remballes, Car le chemin tracé c’est la scène. Quand de villes en pays, ton énergie se déchaine » constitue un couplet qui épouse fidèlement la mélodie originale.
Deuxième exemple de ce tempérament sanguin, le title track « Garde à Vue » est un instrumental aussi speed que monstrueusement décapant, auquel il ne manque que les paroles pour en faire un brulot digne de figurer dans les meilleures réalisations du groupe.

La partie mid-tempo fait aussi bonne figure.
Les grosses guitares font parler la puissance sur un autobiographique et mélodique « Armée » dont les premiers vers « Une époque de ma vie, au service de l’ennui, liberté prise en chaine, souvenir de la haine » témoignent de l’estime que porte Philippe Masson pour tout ce qui évoque le kaki et les ordres contraints. L’esprit du premier Killers transpire aussi dans le son de batterie, malmenée par un solide Thierry Scarlatti, autant que dans le haineux « Putain d’armée » final, hurlé par le vocaliste, libéré comme le reste du groupe de toutes obligations militaires. Alimentée par une trame épaisse, l’imposante masse rythmique de « Désirs de l’Eden » s’appuie sur une section basse/batterie pliée au carré. La seconde partie du titre décolle avec un break enflammé par la quatre cordes de Remy Bertelle et dévoile des soli appliqués et placés moins en force alors que le chant du second frérot, toujours aussi clair et détaché, parvient à lui faire disparaitre son caractère de chien fou.
Le chant de Philippe Masson moins convaincant que les paroles, sur « Alize », ne ternit pourtant pas l’excellent travail de son benjamin, engagé dans un tourbillon de riff qui confie l’envergure nécessaire à cette chanson abordant le thème de la réclusion à perpétuité. Après une ouverture d’arpège en son clair, la guitare lance rapidement un avis de gros temps sur « l’Ermite ». Finalement au diapason, les Masson nous offrent un équivalent Metal du célèbre « Auvergnat » de Georges Brassens, porté par le sacré coffre du jeune chanteur.

Demon Eyes n’a rien perdu de son énergie brute et sauvage pendant ses trois années d’absence.
Tels des diables surgissant de leurs boites à mystère, ils nous offrent un tonitruant « Pestiférés » qui, après une accélération de Thierry Scarlatti en guise d’introduction, se fracasse sur un déluge de speed primaire, agrémenté d’une basse qui tartine le saindoux et d’une relance à mi- titre de guitare aussi jouissive que le chant des canons de Navarone. On retrouve cette griffe Demon Eyes dans le riff agressif et tempétueux comme dans les paroles et le chant singulier de Philippe Masson. La cadence faiblit à peine sur « Indifférence », véritable chanson contant les déboires des clochards que l’on nomme de nos jours les sans-abri. Le riffing gras rivalise avec un solo de feu et Scarlatti cogne sec et fort pendant que son acolyte Remy Bertelle tricote une corde à l’endroit puis une corde à l’envers.
Aussi efficace qu’Accept, Demon Eyes conserve une bonne dose de musicalité dans ses compositions comme le prouve « Fantômas » propulsé par une frappe claire et rectiligne du batteur alors que tombe la foudre des six cordes de Thierry Masson. « L’ombre de la folie, me hante et me poursuit, Rêve ou réalité » vous trotte dans la tête un bon moment après y être entré sans effort.

Accusés Demon Eyes, levez-vous. Après une instruction minutieuse de votre second opus, vous voici libres et blanchis de toute accusation à votre encontre. Gardes, libérez les prévenus. Parfois, entre rêve et réalité, on ne sait plus trop bien de quoi on accuse les autres. En attendant, ce retour en fanfare des gars du Val d’Oise confirme le potentiel entrevu sur un « Rite of Chaos » prometteur. Le plus dur restait à faire, apprendre à durer dans un show-business français sans pitié…



Didier – Janvier 2014
Sorti de l’agonie, leurs corps de mutilé
Armés et déchaînés, enfin ils vont frapper
Frapper ce monde qui si longtemps s’en est moqué
Toute peine mérite sanction, la loi des sans pitié

12 Commentaires

16 J'aime

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adrien86fr - 21 Janvier 2014: @ Sam : Je n'ai pas l'élément de comparaison des deux premiers Demon Eyes, mais j'apprécie "Out of Control" qui donne dans un heavy metal bien vivace avec un chant en anglais correct mais avec un accent frenchy plus que décelable néanmoins. Un titre m'interpelle cependant sur ce disque ; l'obscur morceau éponyme qui donne dans un espèce de rap metal funky.. Aerosmith et Anthrax y sont probablement pour quelque chose..
ZazPanzer - 22 Janvier 2014:

Bon Didier, heureusement que l'article est excellent car c'est pas avec la vidéo pourrie que tu vas faire vendre le disque ! Le côté anti-militariste me plaît bien, à creuser ! Je me demande d'ailleurs si je n'ai pas déjà écouté cet album, c'est fort possible car j'avais un pote qui me vendait à l'époque tous les groupes français des 80s, FISC notamment, mais je restais obstinément sur AdX, Vulcain et H-Bomb !

mortalimpact - 21 Mars 2021:

Merci pour cette chronique excellente d'un album que j'adore. J'avais acheté ce disque l'année de sa sortie et j'ai regularisé le premier il y a quelques années suite a sa reédition. Que dire ... le heavy francais des 80s dans toute sa splendeur !! Je suis particulierement fan du jeu de guitare "péchu" de Thierry Masson, ca joue avec les tripes et ca entend ! Toujours un plaisir de se remettre ca sur la platine !!!

Didier.

 
TigrisBir - 21 Septembre 2022:

En tant que  bleuzaille du Metal arrivé sur le tard, je découvre les 2 albums de ce représentant du heavy français, comme tu dis si bien Mortalimpact "typique des 80s"...j'adore.

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