En assumant aussi pleinement la volonté de ne pas dénaturer son propos initial, et ce en nous proposant un premier album à la production minimaliste donnant à ce disque un son brut et épais, les Brésiliens de
Hazy Hamlet avaient fait preuve de caractère. Le défi était d'autant plus audacieux que le résultat demeurait très incertain. Pourtant cette détermination, in fine, donnait un charme certain à cet opus aux guitares denses, aux basses consistantes et aux chants rauques. Aussi, alors que la bonne fortune nous promettait les méandres d'un second effort répondant au nom de
Full Throtle, nulle inquiétude nous pouvait nous étreindre concernant un groupe aussi résolu.
Cette affirmation de soi fut admirable. La manière dont ici Arthur Migotto et ses acolytes semblent s'en détourner, nettement moins. L'accusation est, certes, un peu forte pour parler du revirement incompréhensible subit ici mais la réalité ne peut être édulcorée tant elle a de conséquences sur un disque, de fait, nettement moins séduisant que son prédécesseur. Mais cessons donc d'être aussi vague et soyons factuels. Loin de la production privilégiant admirablement les basses, et les sonorités graves, de ce
Forging Metal, le mixage de ce nouvel opus est plus clair et précis. Finie donc cette épaisseur épaisse si plaisante et si peu usitée. Place à l'éclat commun et terne d'une œuvre nettement, mais alors nettement, plus ordinaire.
Ô bien évidemment,
Hazy Hamlet n'y a pas totalement perdu de son charme d'antan et Fabio Nakahara continue même de faire vrombir sa basse en une imitation convaincante de
Steve Harris. Arthur Migotto, quant à lui, continue, toujours encore, de nous gratifier de ces délicieuses prestations à ranger aux côtés de celles du grand Chris Boltendahl (en une version moins aiguë tout de même. Et plus théâtrale). En outre, le quatuor originaire de Maringá n'a pas, non plus, complètement abandonné sa manière de composer un Heavy
Metal épique aux stigmates germains très prononcés.
L'instrumental
Havoc Quest et le morceau
Vendetta, au break superbe et aux guitares parfois très britanniques (Iron Maiden), viennent d'ailleurs nous le rappeler. Même si ces pistes ne sont pas nécessairement ce que la formation aura composé de meilleur. Jaws off
Fenris et ses volutes plus allemandes (
Grave Digger) parviendront, par exemple, davantage à nous séduire. Tout comme l'excellent
Red Baron que, là encore,
Bruce Dickinson et les siens, n'auraient pas renié.
Thorium plus posé, plus lourd, plus classique aussi, est également un morceau intéressant.
En délaissant l'une de ses caractéristiques identitaires les plus reconnaissables, à savoir cette production singulière (et donc ce son insolite),
Hazy Hamlet aura rejoint la nasse de ces groupes, certes, intéressants mais terriblement communs. Ses prestations en une variation des thèmes déjà maintes fois développés par les
Grave Digger, Iron Maiden ou
Manowar, n'auront, dès lors, plus autant d'intérêts. Dommage... Vraiment dommage.
"les Brésiliens de Hazy Hamlet avaiENt fait preuve de caractère"
"à cet opus AUX guitares denses"
"la réalité ne peut être édulcoréE"
"FiniE donc cette épaisseur épaisse si plaisante et si peu usitéE"
"en une version moins aiguË tout de même"
;-)
Je m'en vais corriger...Merci...
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