Après un «
Against Wind and Tide » plus que sympathique, les clissonais de
Stinky, dont le line-up est inchangé, décident de remettre le couvert avec la publication de son deuxième long format intitulé «
From Dead-End Street », chez le label brestois Finisterian
Dead End, qui est une nouvelle fois mixé et masterisé par Sébastien Langle. A noter que l’artwork magnifique est l’œuvre d’Emy Rojas du collectif Arrache Toi Un Œil, faisant néanmoins plus penser à une œuvre pour illustrer du « metalcore » que du « punk/hardcore ».
Après plusieurs écoutes intégrales attentives, «
From Dead-End Street » se révèle être la suite logique de «
Against Wind and Tide », avec, cependant, un aspect mélodique, plus mis en exergue, amenant une accessibilité supplémentaire aux propos du quintette, mais également, une efficacité plus importante. Ces harmonies sont toujours distillées aux moments opportuns et se révèlent être une véritable valeur ajoutée, jetez donc vos esgourdes sur « Sliders », « Unanswered », « No Recovery », « Otherside », « Rise After The
Fall » ou «
Mountain Peak ».
Mais attention, cet aspect mélodique plus poussée, ne veut aucunement dire que
Stinky s’est ramolli et tendrait vers un « punck-rock » acidulé, bien au contraire, car les riffs massifs et puissants « punk/hardcore », enrobés de métal, sont toujours bien présents et une volée de bois verts vous arrivera directement sur votre faciès qui restera fortement endolori, «
Golem », « Nausea », « Sliders », « Storm Surge » ou le redoutable « Pretend », en sont des preuves flagrantes. La cadence reste majoritairement alambiquée et peu de répit sera laissé à l’auditeur. «
From Dead-End Street » se révèle dynamique dans sa globalité, ne laissant aucune place à la lassitude, faute de longueurs inutiles, l’œuvre est concise et frappe directement là où ça fait mal. Il est à signaler deux guests de choix avec Vincent Paignart-Mancini (Aqme, The
Butcher’s Rodeo) sur « No Recovery » et Kevin d’
Insanity Alert sur «
Golem ».
Le groupe livre une interprétation sans faille, avec, une nouvelle fois, une mention spéciale pour Claire, qui éructe férocement avec, cependant, plus de nuances en comparaison de «
Against Wind and Tide », où elle crachait ses tripes sans aucune modération. Elle conserve néanmoins toute sa hargne et sa rage et, impacte fortement positivement cet album. Votre serviteur avait souligné le manque de force de la production sur «
Against Wind and Tide », et bien Sébastien Langle a corrigé le tir car celle-ci est quasiment parfaite, chaque instrument est parfaitement audible et la voix de Claire, qui est plus soulignée.
Cependant, je trouve que les chœurs virils sont mixés bien trop en avant, entraînant une certaine gêne à l’écoute puisque ceux-ci couvre la voix de Claire. Aussi, ce côté mélodique plus prononcé, pourra rebuter les plus furieux du style. Pour être tatillon, je dirais que « No Recovery », l’un des morceaux les plus lents et mélodiques, est le moins attractif de l’ensemble, ainsi que le pont un peu bancal de « Unsanswered ». Pour finir, la durée très courte de «
From Dead-End Street » peut engendrer une légère frustration, et à cause de sa qualité élevée, j’avoue que j’aurais bien pris un peu de rabe.
Avec «
From Dead-End Street », il est certain que
Stinky va certainement franchir un palier. Energique, dynamique, mélodique et énervé, sont les adjectifs qui qualifieraient le mieux ce dernier opus qui fera voler quelques dentiers et sera prétexte à une guerre sans merci dans le pit, lors des prochaines prestations scéniques de la formation. Avec «
From Dead-End Street »,
Stinky devient un incontournable de la scène « punk/hardcore » hexagonale.
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