Originaire de Clisson, bourgade connue pour héberger le festival Hellfest,
Stinky qui, après moult changements de line-up, publie son premier full-length, intitulé «
Against Wind and Tide ». Le principal changement réside dans l’intégration de Claire (
Ellipse) au poste de hurleuse, qui sera chargée de véhiculer la rage inhérente au style pratiqué, à savoir le punk/hardcore. A noter que l’artwork, qui lorgne directement sur le « Rêve De Cassandre » de
Nine Eleven, est assez révélateur du contenu.
Après l’introductif instrumental « 47.01-1.24 », les hostilités débutent réellement avec «
The Crown », à la rythmique alambiquée, doté d’un riffing puissant, de chœurs virils et d’un break lourd. Ce morceau plante littéralement le décor car la puissance de ce disque est dévastatrice. Chaque morceau est une mandale en pleine tronche, faisant voler quelques dentiers et laissant de nombreuses gencives ensanglantées, jetez donc vos cages à miel à « Tears In
Rain », « Way
Out », « Unstoppable » ou «
Labyrinth » pour vous en convaincre.
Pourtant,
Stinky n’est pas qu’un rouleau compresseur qui écrase tout sur son passage, la musique des Clissonnais, bien qu’elle soit ancrée dans le punk/hardcore, révèle de nombreuses subtilités, en tête desquelles, les multiples mélodies qui jalonnent l’opus, certaines se révélant addictives comme sur « Tears In
Rain », « Kami », « Between
Life And Lies » ou encore «
Perspectives ». Ces lignes mélodiques donnent une aération salvatrice à l’auditeur, lui permettant de « survivre » aux coups assénés par le quintette.
Outre les accords massifs, les harmonies efficaces, l’autre force de
Stinky est de savoir varier les cadences, en plaçant quelques accélérations furieuses (« Unstoppable », « No Time Is Enough » ou « Let The Way Count ») annihilant toute forme de lassitude.
Les musiciens sont tous au diapason, avec une section rythmique qui pilonne, une paire de guitaristes en forme de
Panzer mais une mention spéciale est incontestablement à décerner à Claire, qui éructe toutes tripes dehors à s’en arracher les cordes vocales, avec une grosse conviction. Elle apporte un supplément de hargne et de rage aux propos de
Stinky, qui n’en manque pourtant pas.
Cependant, «
Against Wind and Tide » n’est pas la galette parfaite et, heureusement pour la formation, sinon, aucune marge de progression ne pourrait être possible. D’abord, les préceptes du hardcore sont respectés à la lettre avec un agencement classique des morceaux, enlevant toute originalité à cet album. Aussi, la production de Sébastien Langle manque de force, notamment au niveau de la batterie mais la mise en son de «
Against Wind and Tide » est bien plus qu'honorable, surtout pour un premier méfait longue durée.
Bien qu’ayant subi une ablation des « Bollocks »,
Stinky n’en manque pourtant pas. Ce disque est une grosse surprise que votre serviteur, pourtant peu habitué aux ogives punk/hardcore.
Stinky pourrait bien redistribuer les cartes de la scène hardcore hexagonale avec cet enregistrement qualitativement élevé. D’ailleurs, le groupe a franchi un palier puisqu’il a, depuis la sortie de ce disque, honoré une première partie pour
Sick Of It All et participé au Xtrem Fest en juillet dernier. Militons donc pour une participation de
Stinky à l’édition du Hellfest 2017 où le combo aurait parfaitement sa place. M. Ben Barbaud, si tu m’entends...
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