Le
Metal Avantgardiste est l'un des genres les plus casse gueule que compte notre sphère bien aimée. Chaque album est un coup de poker : soit t'y gagnes, soit t'y perds. Le risque est que soit on va crier au génie, soit on rira aux éclats face à un gros bordel désorganisé.
Meshuggah,
Psykup,
Diablo Swing Orchestra (parmi tant d'autres) ont permis de démocratiser ce genre, bien qu'au final, aucun groupe ne ressemble à un autre.
Le groupe qui nous intéresse aujourd'hui provient de notre hexagone, d'Amiens plus précisément. Carnival in Coal est un duo accompagné de moult musiciens pour les performances lives du groupe. Axel et Arno sont des amis de très longue date et après avoir pris de l'assurance au travers de deux groupes de styles plus classiques que sont House Of Wax et Extravaganza, les deux musiciens décident ensemble de créer ce qui deviendra l'une des plus grosses pierres à l'édifice
Metal français. Arno au chant, Axel à la musique et c'est parti !
Définir la musique du duo français revient à « mélanger » les Bee Gees avec
Cannibal Corpse, par exemple. De ce fait, vous retrouverez moult éléments propres au
Metal dit extrême (
Death, Black, Grind...) et des musiques complètement opposées (Zouk, Disco, Cirque, Classique, Techno...). Sauf que le tout est incroyablement bien mélangé. Nous y reviendrons plus tard.
«
French Cancan » arrive seulement quelques mois après la secousse provoquée par «
Vivalavida ». Une grosse masse d'encouragement de la part de la presse et du public et Carnival nous sert une offrande de luxe. En soi, «
French Cancan » peut laisser dubitatif ... Neuf chansons pour seulement deux originaux et sept reprises ? Certains aux premiers abords pourraient croire à une sorte de foutage de gueule, une sorte de « zéro risque ». Oui mais on parle quand même de Carnival in Coal et il est évident qu'aucune des reprises ne se rapprochera sensiblement de l'original.
Mais évidemment que l'on reconnaît l'original ! C'est quand même le principe d'une reprise. Et
Ozzy Osbourne est le premier à en faire les frais. « Bark at the
Moon » se voit saupoudré de la touche Heavy Ozzyienne accouplée à un
Death typiquement Carnivalien dans un mélange fun, mais pas aussi exceptionnel que ça. «
Piranha » fut la seule chanson véritablement inconnue au bataillon (pour ma part), l'original est chanté par un chanteur venant droit du Mozambique et soulevant des chaises avec sa mâchoire ... Hum chacun sa passion, me direz-vous. Tout ça pour dire que la reprise est pesante tant celle-ci est ennuyeuse. Non pas que le mélange
Death/danse africaine soit mauvais, mais la chanson (heureusement courte) est un gros bordel collant la migraine. « Baker Street » (dont la version de base de Gerry Rafferty saute très facilement aux oreilles) sort « relativement » peu de l'original, même si le mélange entre le côté bluesy-pop du premier et les envolées
Death de nos frenchies sont quand même bien agréables.
Et puis il y a les reprises magiques. Notamment «
Maniac », hymne mythique pour nos chères mamans ayant été bercées (où vous ayant bercé pour les moins jeunes) au rythme de Flashdance. La chose qui saute aux oreilles est le fait qu'Arno chante quand même très bien mais c'est bien sûr les envolées Grind/
Death à la touche Black Symphonique (légèrement) qui retiendront notre attention. «
Mama », classique de l'intemporel groupe de Rock Progressif Genesis, est quasi-intégralement chanté par Ludovic Loez (SUP) pour se transformer en titre Ambiant extrêmement bien réussi. Véritable hommage à l'un des groupes favoris des deux musiciens, «
Mama » devient prenante, angoissante, progressive. Les instruments prenant de plus en plus d'ampleur jusqu'à l'arrivée d'une voix Black/
Death se mélangeant adéquatement avec un chant clair remis plus à l'écart. Aucune envolée magistrale ici, tout en sobriété et simplicité, le morceau nous prend aux tripes... Carnival sait nous toucher et le fait de la plus belle des manières.
Mais il est temps de retrouver l'esprit détourné et complètement fou de nos Français ! Et on le trouve sur la fabuleuse reprise de
Morbid Angel, j'ai nommé «
Fall from Grace », mélangeant avec talents (oui c'est bien le mot) blasts surpuissants et percussions de cirque. Second degré de rigueur ici. L'espace de trois secondes et d'un « one, two, three, four » balancé furieusement, on se prépare à headbanguer vigoureusement sur « Fucking Hostile », l'un des titres les plus violents de
Pantera. Et puis finalement... On se retrouve avec un morceau complètement en marge de l'original. Pour vous situer le morceau, disons qu'il convient très bien à ... Une musique d'ascenseur ou encore une de ces mélodie téléphonique lorsque votre opérateur vous mettra en attente. Aucune trace d'un quelconques Thrash, place ici à un gros titre d'easy listening zouk. Totalement joyeux et hilarant !
Mais il n'y a pas que des reprises tout de même et Carnival nous sort deux compositions inédites. «
Out of
Misery », c'est brut, c'est vif, c'est bruyant, le clavier sur les refrains délivre de jolies ambiances, mais ça reste quand même bien trop classique et droit pour coller à l'image de Carnival. « My Favourite Armchair » est une création tout à fait originale pour les Amiénois. L'ensemble y est sombre et malsain, oppressant et fort bien accompagné d'une voix Black bien puissante dans les moments adéquats.
En soi, on ne peut pas reprocher grand-chose à
Carnival In Coal, car le groupe nous propose la démarche sincère de rendre un hommage vibrant mais humoristique à des groupes ayant marqué de leur empreinte leurs propres influences. Malgré que la production reste quand même très moyenne, les diverses compositions reprises se reconnaissent quasiment au premier coup d'oreille, également avec les divers solos très bien réussi.
Carnival In Coal a marqué de son empreinte le paysage musical français et «
French Cancan » est un album parfait pour rentrer de plein pied dans leur discographie. Le genre du groupe est totalement indéfinissable et le fait de retrouver quand même des titres connus d’un très large public pas forcément
Metal peut amener les néophytes (avertis toutefois) à se pencher sur cette galette. Quant aux Metalleux, ils trouveront ici un joyeux bordel dans lequel on se complaît avec joie.
Il se distingua notamment par des prestations scéniques endiablées lors desquelles il allait jusqu'à soulever une chaise avec la mâchoire.) Je l'ai vu faire dans une émission de variété à l'époque. Ceci dit ses chansons étaient très fun et kitsch, c'était l'époque qui voulait ça.
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