Collection Prestige

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16/20
Nom du groupe Carnival In Coal
Nom de l'album Collection Prestige
Type Album
Date de parution 27 Juin 2005
Enregistré à Walnut Groove Studio
Style MusicalMetal Expérimental
Membres possèdant cet album84

Tracklist

1. Party at Your House 02:35
2. Fuckable 04:03
3. Satanic Disaster 05:21
4. Right Click... Save as... 02:26
5. Cartilage Holocaust 03:58
6. The Lady and the Dormant Sponge 06:02
7. Delivery Day 04:32
8. Ohlala 03:54
9. Living in the Plastic Age 03:42
10. D.O.A. (Drunk Once Again) 06:32
11. Promenade 03:08
Total playing time 46:13

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Carnival In Coal


Chronique @ Mr4444

04 Fevrier 2012

Un adieu en beauté à un groupe fantastique

En dix ans d'une (trop) courte existence, Carnival In Coal a bousculé les genres, torturé la musique, détruis les barrières qui séparent le Metal de toutes autres musiques. Le cerveau dérangé des deux génies que sont Arno Strobl (chant) et Axel Wursthorn (instruments) n'avaient aucune idée du monstre auquel ils allaient donner existence en 1999 lorsque « Vivalavida » et « French Cancan » virent le jour. Un monstre qui se muta en créature imposante lorsque « Fear Not » naquit deux ans plus tard. Et puis un silence, un vide ...

Et le changement de label arriva, délaissant Season of Mist pour partir chez les Britanniques d'Earache Records. Et puis arrive enfin en 2005 leur quatrième album, sobrement intitulé « Collection Prestige » doté d'une prestigieuse couverture démontrant un prestigieux piano brillant entouré d'un prestigieux décor brillant et luisant. Mais ce nouvel opus est-il prestigieux, lui ?

La comparaison avec « Fear Not » n'a pas lieu d'être, « Collection Prestige » est différent. Plus humain, plus varié, plus construit aussi. Plus humain dans le sens où la boîte à rythme qui accompagne depuis longtemps la vie du groupe se fait plus « lente » d'une certaine manière, délaissant le martelage incessant des précédentes compositions pour des parties de batterie divinement bien conçus. Plus varié, car si on retrouve très vite ses marques dans le monde torturé et schizophrène du duo, il est indéniable que de nouvelles influences viennent se mélanger, que ça soit au niveau de la musique ou du chant (notamment une arrivée en masse de sonorité Hardcore), et plus construit, car le disque n'est désormais plus un « bordel » (au sens positif du terme, toutefois) mais que chaque chanson dispose maintenant d'une trame et ne dévie plus comme avant. Un point négatif ou positif, à vous de voir maintenant.

Les marques, comme je l’ai dit précédemment, se retrouvent très vite et l'introduction « Party at Your House » nous fait retrouver avec bonheur cris schizophrènes et complètement dérangés avant de laisser place à des choeurs et des parties de guitares lourdes, on rentre vite dans l'ambiance, et c'est très rapidement qu'apparaît « Fuckable » qui se trouve être un joli mélange de passage carré et mélodique, de moments Death et d'une ambiance très Looney Toones sur la fin avec l'apparition au sample de divers bruits typique des dessins animés (cri, boum, claquement ...).

Au niveau vocal, on retrouvera l'éternel mélange des genres. Mais le chant d'Arno saute aux oreilles encore plus efficacement qu'avant tant celui-ci est davantage travaillé et précis ! Nous retrouverons ainsi des voix claires sur quasiment tout l'album, mais avec une intonation très différente selon les morceaux autant que de mélange avec des genres divers et variés (Pop sur « Cartilage Holocaust », Hardcore sur « Right Click... Save as... », Black sur « Satanic Disaster » ou encore parlé sur « Delivery Day »).

Comme je l'ai dit au-dessus, les chansons sont plus fouillis mais bel et bien construites selon une trame relativement fixe tout en gardant très légèrement le côté expérimental du groupe. « Satanic Disaster » mélangera allègrement des touches jazzy sur les breaks à des guitares supersoniques pendant que « Ohlala » associera couplet à la Manu Chao (oui, c'est la première chose qui m'est venue en tête...), breaks Thrash, pont « classique » avec l'apparition de cette fameuse voix féminine tout droit sortie de Mozart (pas l'opéra Rock, le vrai) et de sa « Flûte Enchanté » avant d'enchaîner sur un refrain Zouk-Metal ponctué de chant parlé en français. « Right Click... Save As... » est un pur mélange de Thrash et d'Hardcore, peu commun au groupe jusque-là. « Living in the Plastic Age » fait immédiatement pensé à « 1308.JP.08 » (la reprise de SUP présente sur « Fear Not »), les bruitages électro-kitsch étant ici remplacés par un piano tout aussi kitsch.

« Collection Prestige » possède ces petites perles et aussi surprenant que ça puisse paraître, la funk « Cartillage Holocauste » (aucun métal, aucun hurlement, à part un mini à la fin) met une telle sensation de joie et de bonheur qu'on se lèverait immédiatement pour danser si on ne prenait pas attention au texte (nous y reviendrons). « Delivery Day », entre Indus et Death « parlé » et son break acoustique, « The Lady and the Dormant Sponge » nous sert un Black vigoureux et énergique, où les voix claires ne gâchent rien et apportent une atmosphère supplémentaire que les textes absurdes et les bâillements incessants du chanteur rendent hilarante au possible. Le final de cette chanson est tout particulier ... Car oui, le solo final est éblouissant et bien maîtrisé, mais en écoutant mieux les grosses frappe de batterie et les accords massifs de la seconde guitare, on se rend seulement compte que les autres musiciens veulent arrêter la musique alors que le soliste n'est pas vraiment d'accord. « D.O.A. (Drunk Once Again) » est une des pièces maîtresses de l'album, dans un savant mélange de Doom et de Dark mélangé à une sauce atmosphérique pour donner un titre d'une réelle profondeur et surtout accompagné d'une immense tristesse, que l'on ressent sur les lourds et lents hurlements du début, les envolés claires des refrains, ou le break parlé sur fond de basse et de piano. Un vrai chef-d’œuvre.

Si Carnival In Coal s'est relativement assagi sur la dose de folie propre à leur compo, c'est pour mieux se concentrer sur les textes. Autant ceux-ci peuvent être absurdes et hilarants (« Cartilage Holocaust » ou comment rendre joyeux le fait de se casser et de se broyer les os, « Fuckable » ou les déboires d'un homme s'imaginant irrésistibles, « Ohlala » raconte la soirée d'une gothique au milieu de zoukeurs) mais certains brillent par leur sujet abordé (« Satanic Disaster » dénonce les groupes s'autoproclamant comme des TRVE Black, le groupe ici visé est Ringless Witches Hand dont un court extrait de très mauvaise qualité est placé à la fin du titre, « Right Click... Save as... » traite du téléchargement illégal et le titre surprend surtout par l'apparition en plein milieu d'une sorte de voix d'annonce présentant l'album, un peu comme une sorte de preview, « Delivery Day » met en avant le monde audiovisuel qui conditionne notre esprit, alors que « D.O.A. (Drunk Once Again) » met surtout en avant l'alcool et ses ravages).

Et puis l'album se termine sur « Promenade », une grosse curiosité musicale, duo violon piano instrumental, mais complètement Carnivalien, à savoir schizophrénique, dérangeant... Carnival In Coal nous place un nouveau monstre dans son jeu et a prouvé par la suite qu'ils étaient également autant capables de défendre leur folie sur CD que sur scène. Malheureusement, le groupe a splitté en 2007, laissant le monde Expérimental orphelin d'un grand duo.

Un disque toujours aussi bon, toujours aussi fou, toujours aussi dérangé, mais que certains pourront trouver moins bien car moins barré que « Fear Not » et très loin de l'état oppressant de « Vivalavida ». Un adieu en beauté à un groupe fantastique.

5 Commentaires

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FBD5367 - 04 Fevrier 2012: Juste un peu en désaccord quand tu parles de fouillis puis de construction. Je ne trouve pas cet album plus construit, ou plutôt les autres plus bordéliques. Ils s'équivalent. Il y a des leitmotiv dans tous les morceaux. Le seul truc qui change selon moi, c'est l'atmosphère, moins malsaine, moins "maladive" et un peu plus délirante.
Mr4444 - 05 Fevrier 2012: @Silent_Flight :
Merci beaucoup pour le compliment :) essaye toi à "French Cancan" ^^ du Phil Collins en death-indus ou du Pantera version Zouk valent le coup d'oreilles x)

@FBD5367 :
Quand je dis "plus construit", c'est pour dire que, à la différence de "Vivalavida" et/ou "Fear Not", les titres ont une trame relativement fixe. Après c'est un ressentis totalement personnel, et je reste en parti d'accord avec toi. Et je suis totalement d'accord avec toi pour le second point bien que "D.O.A" soit quand même bien violente psychologiquement, CinC réutilise ainsi des éléments propres de leurs passés.
FBD5367 - 07 Fevrier 2012: Avec "D.O.A." et "Party at Your House", je reconnais avoir retrouvé le Carnival In Coal dérangé des débuts.
Pour la "trame fixe", j'ai toujours entendu des couplets, refrains, transitions et final. Mais l'impression de bordel peut être induite par la longueur de certaines parties barrées qui sont comme des parenthèses ou escapades hors morceau.
Mr4444 - 08 Fevrier 2012: "D.O.A" reste d'ailleurs ma chanson favorite dans cet album.
Oui tu as raison sur ce point la (à écouté notamment "Fuckable" pour le final complètement fou). Je voulais juste faire comprendre que "Fear Not" avait tendance à partir dans un peu tout les sens (c'est une remarque positive hein, c'est ce qui a fait la renommé du groupe après tout). "Collection Prestige" est très différent tout en gardant l'esprit de CinC.
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