Freedom

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15/20
Nom du groupe Refused
Nom de l'album Freedom
Type Album
Date de parution 30 Juin 2015
Style MusicalHardcore
Membres possèdant cet album15

Tracklist

1. Elektra
2. Old Friends / New War
3. Dawkins Christ
4. Françafrique
5. Thought Is Blood
6. War on the Palaces
7. Destroy the Man
8. 366
9. Servants of Death
10. Useless Europeans

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Refused


Chronique @ JeanEdernDesecrator

29 Juin 2017

Retour gagnant, après 15 ans, quand même.

Ma grand-mère Marie-Phénoména m'a dit un jour "On ne mélange pas les torchons et les serviettes.", en me balançant le rond de serviette en bronze sculpté dans la tronche, elle a rajouté : "Et range le torchon.". Cette maxime pleine de bon sens s'applique à merveille au linge de maison, mais aussi au monde du hardcore metal. Quel meilleur exemple des dangers du mélange des genres que Refused ?

Le groupe suédois était un adepte farouche de la mouvance "Straight edge", qui prône un ascétisme, une rigueur morale et une hygiène de vie qu'on ne retrouve plus guère que chez les moines tibétains amputés des deux jambes et des deux mains. Pensez donc : pas de d'alcool, de drogues, de tabac, de café. Pas d'orgies à base de viande sanglante ou de petits poissons innocents, ni de parties de quatre pattes avec des inconnu(e)s. La somme de ces interdictions (liste non exhaustive) se trouve être presque exactement les fondements de mon style de vie, à l'exception de l'usage de drogues. Pour rappel, la drogue c'est de la merde. La seule évocation du straight edge exorbite mes yeux et provoque aussitôt un rire mauvais et méprisant.

Pour achever la bête triste, il faut préciser qu'il est recommandé d'avoir des opinions politiques aussi tranchées que discutables, et d'en pourrir les lyrics des morceaux, et les intermèdes en concert. Voilà pour le straight edge. Ma grand-mère disait d'ailleurs : "Pas de politique à table." CQFD.

Après avoir fait ses débuts comme un groupe de hardcore metal avec un premier LP assez classique , Refused a fait sa petite révolution en deux albums où il s'est affranchi des carcans musicaux inhérents au genre. Cette phrase est très longue, mais je vous garantis qu'elle tient debout. Leur deuxième album "Song to the Fans of Discontent" a vu une déstructuration de sa musique, ainsi que l'apparition d'une inspiration et d'une créativité faisant un putain de bon album, comme on dit dans les milieux journalistiques. Le troisième album "Shape Of Punk to Come", a dynamité le genre et est un des monuments du post-hardcore, ou la musique semble avoir été créée dans la plus totale liberté. Or, après avoir accouché d'un album aussi culte, aussi abouti et novateur, Refused a été rattrappé par l'abjecte intransigeance du straight edge, et s'est sabordé, pour d'obscures histoires de "divergences". Mais quelles divergences, bordel ?! Quand on sort un album pareil ? C'est comme si Léonard de Vinci s'était recyclé dans la peinture en batiment après avoir peint la Joconde. Pour une dispute de banquet avec un notable vénitien.

Si Refused n'avait pas été Straight Edge, et n'avait pas mélangé plaisir de jouer de la musique et "divergences" d'idées, quels albums auraient-ils réalisé depuis... Depuis 1998 ?

Il a fallu plus de quinze ans pour que les gars de Refused se réveillent. Après s'être reformés pour quelques concerts (Dont le Hellfest), ils ont enfin enregistré un successeur à "Shape...", ce "Freedom", sorti en 2015. Je sais, je suis un an en retard, et alors ? Le premier titre "Elektra", mid tempo au riff imparable, est plutôt rassurant : on y retrouve l'énergie entière des morceaux les plus puissants de "Shape" ou 'Song of...". "Old Friends/New War" se montre déroutant mais tout aussi accrocheur, tout comme "Dawkins Christ" et ses petits accents arabisants.
Les reste de l'album est moins immédiat et évident, et l'intérêt des morceaux se révèlent après plus sieurs écoutes, sur "Thought is blood" , "Destroy the man, ou "366". " War on the palaces" est plutôt une faute de goût, avec son hard bluesy fané. Avec le musesque "Servants of Death", on aurait pu les accuser de compromission ,un comble pour des straight-edgeux, s'il n'y avait pas le chant hurlé criard de Dennis Lyxzén pour décourager la moindre chance de passage sur les radios. Ce "Freedom" tant attendu et espéré se termine sur "Useless Europeens", qui ressemble plus à un instrumental assez sombre, sur lequel on aurait posé un peu de chant.

Est-ce que "Freedom" repousse la barre plus haut que "Shape Of Punk to Come" ? Assurément non, il se situe dans sa directe continuité, moins énergique et foutraque, plus mature. La musique du groupe élargit encore son spectre, pour le meilleur comme pour le pire. Cela valait-il la peine d'attendre 15 ans ? Non, bien sûr, d'autant qu'il aurait pu sortir au début des années 2000, suivi d'autres où la musique de Refused aurait encore évolué. Un gâchis de temps, même si on est bien content de les revoir, et de les entendre.

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