Fragrances from Yesterdays

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17/20
Nom du groupe Moaning Silence
Nom de l'album Fragrances from Yesterdays
Type EP
Date de parution 10 Fevrier 2017
Enregistré à Sound Symmetry Studio
Style MusicalMetal Atmosphérique
Membres possèdant cet album2

Tracklist

1.
 Entering the Great Night
 03:12
2.
 Before the Dawn
 05:29
3.
 Just Another Day (2017 Catharsis Version)
 03:53
4.
 Yesterday (The Beatles Cover)
 02:45
5.
 Flaming Fall
 05:15
6.
 Summer Rain
 03:42

Durée totale : 24:16

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Moaning Silence


Chronique @ ericb4

18 Fevrier 2017

Par le charme magnétique de ses jeux d'ombre et de lumière, ce second et modeste méfait l'emporte...

Le jeune trio grec originaire de Zografou (Attique) nous avait laissés sur une note encourageante à l'instar de leur initial et enivrant effort dénommé « A World Afraid of Light ». Un an et demi suite à cet introductif album full length, le combo hellénique revient dans les rangs muni, cette fois, d'un EP 6 titres, dont 4 inédits, enchaînés sur un ruban auditif de 24 minutes tout au plus. On y retrouve sa patte metal atmosphérique gothique, embrassant quelques touches symphonique et prog plus marquées, nous faisant penser tour à tour à Lacuna Coil, On Thorns I Lay, Anathema, entre autres. Ainsi, le guitariste et vocaliste Christos Dounis, le batteur Spyros Zorzos et la frontwoman Eleni Kapsimali, produits et assistés par le bassiste et claviériste Bob Katsionis (Firewind, Outloud) nous octroient une œuvre puissante, romantique, forte en contrastes et d'une fine et pénétrante mélodicité, sous-tendue par une logistique efficiente, une ingénierie du son aiguisée et des finitions soignées.

Ce qui surprend de prime abord c'est la capacité dont a fait preuve le trio pour transfigurer ses reprises, aussi bien concernant ses propres portées que celles de célébrités dont il a puisé son inspiration sur l'une des pistes. D'une part, nous est proposée une totale refonte de « Just Another Day ». Déjà présente sur le premier album, cette « catharsis version » est dispensée par un fringant duo mixte en voix claires, et qui n'est pas sans rappeler Anathema. D'une originelle, plaintive et enveloppante ballade, on passe dorénavant à un entraînant mid tempo, raccourci en durée mais dynamisé par un enjoué convoi instrumental, et ce, sans y perdre en finesse mélodique. En outre, un break bien amené se fait assaillir par une déferlante sur une bondissante reprise sur la crête d'un refrain propice à un headbang effréné. D'autre part, une courageuse et vibrante reprise de « Yesterday » nous est dispensée. Tout en nous ramenant à ce souvenir ému, plus d'un demi-siècle en arrière, à l'époque de « Help ! » (1965), légendaire album de The Beatles, et sans affecter la trame harmonique originelle, le groupe lui a conféré une touche de modernité à la fois par de subtils arrangements instrumentaux, quelques riffs effilés, une céleste et touchante empreinte vocale au placement sans failles. Sans nous faire oublier l'originale, on reste néanmoins suspendu de bout en bout aux lèvres de la sirène...

Tout en évoluant sur un tempo mesuré, le combo grec varie ses effets et ses ambiances, sans y perdre en luminescence mélodique. Un vaste champ d'expression artistique témoignant d'un saisissant clair-obscur nous est alors imposé, tantôt empli de mystères, tantôt invitatoire à de suaves et flegmatiques instants. Ainsi, sur le vrombissant mid tempo progressif « Before the Dawn », d'angoissants screams d'une Bête coléreuse, par contraste, alternent avec d'angéliques inflexions d'une Belle effarouchée. Non sans renvoyer aux premières heures de Lacuna Coil eu égard au champ d'harmoniques dispensé, cette piste atmosphérique gothique un tantinet chaotique, aux riffs écorchés vif, nous octroie des couplets où règne le tourment, aussitôt relayés par des refrains souriants et sécurisants. Ou l'art de savoir harmoniser le Yin et le Yang. Doté de riffs graveleux et d'un tapping martelant, le crayeux mid/low tempo « Flaming Fall » offre lui aussi un vaste espace de contrastes vocaux à la lumière de deux interprètes que tout oppose et qui, cependant, harmonisent parfaitement leurs impulsions oratoires. On déambule alors sur une féerique sente mélodique, dans le sillage de On Thorns I Lay, renforcée par les radieuses et aériennes patines de la déesse corroborées aux caressantes gammes du maître instrument à touches. Il se pourrait bien qu'une larme finisse par perler sur la joue sous la pression émotionnelle dictée par ce jouissif instant de félicité.

Enfin, d'intimistes moments jalonnent notre parcours, frissonnants ou gracieux selon le versant choisi, mais avec cette candeur et cette élégance de fond qui sied à merveille à la formation hellénique. Aussi, de mélancoliques arpèges au piano jalonnent l'entame « Entering the Great Night », pièce instrumentale atmosphérique à l'ambiance frileuse d'une nuit d'hiver. Climat frissonnant entretenu par de crépusculaires nappes synthétiques faisant glisser nos tympans sur un tapis de soie en proie à un gel persistant. Sur une ligne mélodique nuancée un poil ténébreuse, arc-boutée sur des séries d'accords éthérés et mi-ocres, le corps orchestral lentement se déploie et nous aspire sur cette plage a-rythmique. En dépit de l'omniprésence de cette pâle lueur et des rares mais fines oscillations organiques, comme Vangelis aurait pu nous en dispenser, on se plaît à (re)parcourir cet instant de zénitude quasi absolue. Sensible et velouté, « Summer Rain », quant à lui, est une touchante ballade atmosphérique qui pourrait bien inspirer les grandes signatures du metal atmosphérique et/ou symphonique gothique. La coagulation des claires empreintes vocales de nos deux acolytes, à peine interrompue par une growleuse présence, est enjolivée par de grisants gimmicks et surtout un chavirant solo de guitare. C'est dire qu'on ne résistera pas bien longtemps à ce tourbillon de saveurs exquises, notamment sur un refrain quasi en apesanteur.

En dépit de son modeste format, faisant tenir cette menue rondelle dans un mouchoir de poche, chaque minute passée en sa présence réserve son lot d'enchanteresses et stimulantes vibrations tout en dévoilant quelques surprises que viendront apprécier les amateurs d'un registre metal atmosphérique gothique alternatif à chant féminin de plus en plus investi et dans lequel le combo peut d'ores et déjà y apposer son sceau. Si d'aucuns s'attendaient à une seconde production de longue durée de même acabit que son aînée, ils ne seront guère frustrés à l'effeuillage de cette délicate livraison. En effet, cette laconique offrande révèle d'autres aspects du projet du collectif égéen (de convaincantes reprises, un travail affiné sur les accords, une indéfectible cohésion groupale et une technicité plus affirmée et non ostentatoire sont autant de qualités à mettre au crédit de la sarabande), témoignant d'un brin de maturité supplémentaire, malgré les quelques deux années d'existence de la formation. De quoi mettre le pied à l'étrier et même autoriser un début d'ascension musico-sociale pour nos valeureux gladiateurs. Bref, un potentiel à découvrir et peut-être bien à adopter...

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