A World Afraid of Light

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16/20
Nom du groupe Moaning Silence
Nom de l'album A World Afraid of Light
Type Album
Date de parution 01 Septembre 2015
Produit par Bob Katsionis
Enregistré à Sound Symmetry Studio
Style MusicalMetal Atmosphérique
Membres possèdant cet album3

Tracklist

1.
 Solitude
 05:47
2.
 Black Skies
 04:34
3.
 On Fragile Wings
 06:26
4.
 Parisienne Moonlight (Anathema Cover)
 02:15
5.
 The Last Days of December
 06:35
6.
 As If It Was Yesterday
 04:16
7.
 Stay
 04:49
8.
 Just Another Day
 05:40
9.
 An Elegy for the Crestfallen
 04:45
10.
 Sparks of Light
 01:38

Durée totale : 46:45

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Moaning Silence


Chronique @ ericb4

23 Mars 2016

Avec élégance et raffinement, les charmes de cet effort pousseront plus d'une âme jusqu'à l'ivresse...

Une douce et suave onde vibratoire nous étreint à l'aune d'une toute jeune formation metal atmosphérique gothique issue des terres égéennes. Et ce, à l'instar d'un trio natif de Zografou inspiré par les œuvres d'Anathema, Lacuna Coil, avec un zeste de On Thorns I Lay, voire de The Cure, entre autres. Pour preuve d'attachement indéfectible à sa source d'influence principale, le titre « Parisienne Moonlight » a été repris du répertoire d'Anathema (extrait de l'album « Judgement » (1999)). Dans cette énergie-là, le compositeur, parolier, guitariste, vocaliste et membre fondateur du groupe, Christos Dounis, s'est rapidement entouré des talents du batteur Spyros Zorzos et de la chanteuse au timbre clair Aimilia Papatheochari pour créer Moaning Silence et accoucher, dans la foulée, de cette première production full length. Nos acolytes ont également requis la patte experte de Bob Katsionis (Firewind, Outloud) aussi bien aux claviers, qu'à la basse et surtout à la supervision de l'opus (réalisé au Sound Symmetry Studio, à Athènes (Grèce)).

De cette collaboration émane un propos à la fois infiltrant, mélancolique, mystérieux, obscur, techniquement assuré, au tempo plutôt tempéré et à la fine plume. Pour sa mise en valeur, l'enregistrement, dispensé par Christos, de par sa qualité et avec un soin particulier accordé aux détails, attire déjà le pavillon. En outre, une confortable profondeur de champ acoustique a pour corollaire un travail exigeant sur l'ingénierie du son. Le mixage, pour sa part, équilibre assez bien les parties instrumentales et vocales entre elles. C'est dire que l'on suit les dix pistes sans sourciller durant les quarante-sept minutes de cet infiltrant ruban auditif sorti chez Progressive Vision Group. La mise en condition s'effectue déjà au contact de l'artwork néo-romantique de la jaquette, œuvre du peintre français Gilles Grimoin.

Les plages les plus saillantes sont celles où la section rythmique se fait pesante, voire martelante, et où les riffs tranchent dans le vif, offrant alors quelques moments bien enlevés. Déjà, le mid tempo atmosphérique gothique à la rythmique épaisse et aux riffs acérés « Solitude » interpelle, laissant filtrer une intrigante lumière blafarde. Avançant sur un champ percussif martial, on entre dans une mystérieuse ambiance où virevolte une sauvageonne lead guitare alors qu'une voix féminine quasi céleste appelle de ses vœux un comparse avec qui les échanges s'opèrent en filigrane. Un pont mélodique s'interpose alors et envoie les guitares au charbon pour nous lacérer le tympan à l'instant où le vocaliste se fait de plus en plus incisif. On entraperçoit également un tapping à la dérobée pour clôturer l'acte. Ainsi, un tracé mélodique en demi-teinte nous est dispensé, mais offrant suffisamment de nuances, voire quelques contrastes atmosphériques, pour que l'accroche puisse s'opérer, et ce, non sans rappeler On Thorns I Lay. Mais, les hostilités ne font que commencer... Mid tempo au riffing graveleux et à la massive rythmique, « Stay » est un titre heavy gothique à la touche dark qui nous infiltre dans une atmosphère à la fois suave et embrumée, dans laquelle se dessine le duo mixte, jouant sur les contrastes entre de limpides inflexions de la belle et de caverneuses impulsions de son growler d'acolyte. Couplets et refrains alternent de façon cohérente et sans fractures, avec quelques variations de tempo bien amenées, suivant un tracé mélodique nuancé un tantinet linéaire, permettant de suivre la pièce assez agréablement, au final. Mais, ce serait oublier que les ressources en la matière sont loin de manquer à l'appel chez le collectif hellénique. Imposante par sa rythmique mordante et son riffing assassin, l'entame de « Black Skies » offre ainsi une fausse impression de ce qui va s'ensuivre. On découvre alors une piste à la frappe plus tempérée, avec quelques séries d'accords bien inspirées à la lead guitare, le long d'un cheminement harmonique sécurisé où les éléments s'imbriquent parfaitement les uns aux autres. Les parties oralisées se superposent à l'énigmatique convoi instrumental aux faux airs de The Cure, prenant l'ascendant de prime abord, à la façon d'Anathema, pour céder du terrain face à la machine infernale. Enfin, un riffing rocailleux installé sur une section rythmique enjouée meurtrit un temps le tympan sur « An Elegy for the Crestfallen », titre dark gothique un poil doom, d'où s'extirpent de violoneuses oscillations. Par contraste, on évolue au sein d'une piste complexe, en mid tempo, sachant desserrer l'étreinte pour laisser filtrer quelques rampes à la guitare acoustique, tout en tapissant l'espace sonore de nappes synthétiques satinées en finalité.

Autre secteur où le combo se montre à son aise : ses mots bleus, qui sauront taquiner plus d'une âme rétive et ravir les plus émotives. D'une part, de sensibles arpèges au piano nous font pénétrer dans l'univers ouaté et mélancolique de « On Fragile Wings », délicate et charmante ballade, qu'on se plaît à parcourir, de par la coloration pastel des couplets, eu égard à une mélodicité recherchée, qui doit toutefois se laisser le temps pour une imprégnation optimale. On évolue en apesanteur au gré des volutes oratoires d'un duo mixte en voix claires et aux séries de notes habilement coordonnées entre elles, dans le sillage de leurs maîtres inspirateurs britanniques. Un joli solo de guitare à l'alerte picking se cale au sein d'ondulantes nappes organiques tout de velours drapées. Bref, un moment privilégié qu'on ne quitte qu'à regrets. Dans cette mouvance, la reprise du bref et ravissant « Parisienne Moonlight (Anathema Cover) » s'opère avec beaucoup de tact et une touche instrumentale toute personnelle. Les portées au piano sont scrupuleusement respectées et l'espace percussif tout aussi aérien que l'original, et ce, tout en y apposant une empreinte vocale non moins magnétique, confondante de brio. C'est dire qu'on reçoit un message musical tout en légèreté, aussi laconique que ragoûtant. Enfin, un rythme syncopé à l'ambiance surannée exhale du bien nommé « As If It Was Yesterday », magnétique ballade rétro enjolivée par les angéliques patines de la sirène. Un piano enjoué danse en parallèle et avec grace sur un environnement synthétique musardant et fleurant bon les guinguettes. Le moment devient plus romantique encore lorsque les deux tourtereaux unissent leurs voix. Un regard original et circonstancié qui nous fait oublier durant un instant toutes contingences matérielles, pour une authentique ritournelle qui jamais ne semble vouloir s'arrêter.

Une manière alternative de distiller ses slow tempi nous est octroyée, flirtant avec une élégante assise prog, pour un éveil tout en douceur de nos tympans. Ainsi, c'est au piano et à la flute samplée que nous accueille le touchant « The Last Days of December », somptueuse ballade progressive aux gammes effilées et aux séries d'accords aptes à nous faire plier l'échine, avec, en prime, un jouissif solo de guitare. Cette fois, à la façon de Robert Smith (The Cure), c'est Christos en solo qui prend le micro, non sans quelques talents. Un break opportun permet au maître instrument à touches de faire valoir ses droits, avec de savoureux arpèges au programme. Soudain, avec tact, le corps orchestral gagne en intensité et en vélocité, pour une traversée de plus en plus mouvementée mais toujours sous contrôle. Autant dire que ce moment fort en émotion saura combler quelques exigences en la matière. Par ailleurs, quelques soyeuses notes à la guitare acoustique nous accueillent avec les honneurs sur « Just Another Day », ballade progressive plaintive et aux modulations mélodiques finement esquissées, délicieusement mise en relief par un duo mixte en voix claires, émouvant jusqu'au bout des ongles. Sans avoir à forcer le trait, dans le sillage d'Anathema, cet enveloppant et intimiste instant glisse sur notre peau jusqu'à stimuler nos sens en profondeur et, tout en subtiles vibes, à atteindre le point de non-retour. Un rare moment susceptible d'éveiller d'authentiques plaisirs.

On découvre ainsi une œuvre subtile, sachant distiller ses charmes en filigrane, jouant avec finesse sur les nuances atmosphériques et les contrastes vocaux, témoignant d'intéressantes ressources techniques et des lignes mélodiques délicatement ciselées. C'est dire qu'un potentiel déjà bien affirmé se cristallise chez ces jeunes Grecs, qui n'ont manqué ni d'aplomb, ni d'inspiration, voire d'un brin d'originalité pour nous livrer leur premier bébé. Une question nous vient cependant à l'esprit: Dans cette profusion de délectables saveurs, ne pouvait-on pas faire l'économie de l'outro de l'opus, brève piste semi-oralisée à la mélodicité un tantinet linéaire ? En fait, tout est affaire de climat... Une pluie incessante s'abat sur « Sparks of Light », laconique clôture où quelques termes émanant d'une profonde voix masculine sous forme de récit nous parviennent. Celui-ci semble ainsi requérir la clémence des dieux pour nous venir en aide, le tout évoluant sur fond d'ondes synthétiques éminemment énigmatiques. Sans autre mélodie que celle des mots, ce titre garde tout son sens par le message qu'il délivre. Son positionnement dans la tracklist se justifie donc, et ce, sans pour autant nous couper dans notre élan.
Pour les amateurs d'Anathema autant qu'aux fans de metal atmosphérique gothique un poil rock, cette galette pourra vraisemblablement trouver une place dans leur cd-thèque. Et ce, d'autant plus que le groupe, poussé dans son élan créatif, compte ne pas en rester là. On attend donc impatiemment la suite du feuilleton au prochain épisode...

2 Commentaires

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Flandre - 28 Mars 2016: Merci Ericb4 pour cette agréable découverte.
Enchantée par cet album avec cette alternance de chants masculin et féminin bien synchronisés.
Un groupe qui a du potentiel... au sein de redoutables concurrents du genre.
ericb4 - 29 Mars 2016: Merci à toi! Effectivement, on sent qu'ils en ont sous le pied et qu'on est au début d'une histoire au long cours. Affaire à suivre, donc...
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