Trois ans après son dernier album
The Lucifer Lament tout à fait correct même si l’absence de vocaliste se faisait ressentir, le groupe de
Black Death Symphonique
Haemic fait son retour avec une troisième pièce :
Forum Galactica. Cette fois-ci, notre trio international est à nouveau au complet non sans un petit changement. En effet, l’état de santé du principal vocaliste Mitchell Shinderman est toujours aussi préoccupant et ne lui permet malheureusement pas de reprendre sa place au sein de la formation. En son absence c'est Marco Arndt, vocaliste du groupe de deathcore mélodique My
Will Be Done qui prend sa place.
Haemic est une formation à part entière totalement indépendante et surtout assez surprenante. Au-delà de son style atypique avec deux premières toiles uniques, ses membres ont la particularité de s’être rencontré sur YouTube mais n’ont jamais pu se rencontrer dans la vraie vie. C’est donc chacun de leur côté que les musiciens composent avant d’assembler leurs travaux. Si la guitare, la basse ainsi que les claviers sont bien réels, la batterie est quant à elle totalement programmée ce qui se ressent tout particulièrement sur le premier opus Fields Of
Sanguine.
Mais l’expérience a fini par faire parler d’elle et les imperfections ont été en grande partie gommées après la sortie du deuxième tableau. Et ce n’est clairement pas la troisième esquisse du groupe qui nous fera dire le contraire. En effet, si les percussions sont bien moins hâtives et spectaculaires que les précédentes productions, elles sonnent encore plus véritables et mieux mixées. En effet, le paysage sordide et miséreux en ressort bien plus intense et profond. Une sensation d’ailleurs bien accentué par le travail vocal obscur et inquiétant du nouveau chanteur qui varie excellemment bien entre screaming, growl et plus étonnant encore du chant clair.
La formation ne s’arrête pas là car en plus de cet aspect putride et repoussant, elle installe dans ses nouvelles narrations une atmosphère futuriste et spatiale. Elles sont déjà bien présentes sur le premier titre All Rise qui installe d’abord une ambiance assez inquiétante avant de pousser un cri de dégoût et quelques notes au clavier qui dresse les influences modernes. Dans un genre qui juge pourtant sur des sonorités old-school, notre trio adopte pleinement une harmonie contemporaine sans faire l’impasse sur ses aspects symphoniques, black et death.
Dans les stupéfactions, nos musiciens ne s’arrêtent pas là. En termes de chant, le trio n’hésite pas à user de techniques toutes aussi non-conventionnelles qu’admirables. En effet, Laid To Rest fait figure d’élève désobéissant et se sert d’un modificateur de voix pour accroître l’effet ultramoderne voulu par le groupe. Aux premiers abords, on est très vite dérouté mais l’ensemble se marie étonnement bien avec l’instrumental et nous emporte très facilement. Le chant se verra aussi de temps en temps très agressif et sans pitié comme c’est le cas notamment avec Planetary
Annihilation qui intensifie l’apparance death black de notre formation.
L’ambiance spatial ne s’arrête pas là et se montre parfois bien omniprésent au sein des morceaux. Behold, Sycroburion en est l’exemple même puisque ses premières notes nous emporte dans un autre espace-temps, au milieu de la galaxie sans aucune autre essence autour de nous. Si ces esquisses seront plus modérées au fur et à mesure du titre, elles s’impriment parfaitement bien et nous prodiguent une certaine liberté au milieu de cette noirceur. Intermission, seul interlude de cet album nous propose une minute vingt où seuls les bruitages spatiaux et naissants nous propulse vers une autre planète.
C’est encore un album bien personnel que nous propose
Haemic pour son troisième opus. S’il n’a rien oublié de son black death symphonique, le trio innove et déconcerte par l’aspect interstellaire qu’il a voulu mettre en place. Si nous sommes dubitatifs lors des premières écoutes, les suivantes amèneront une certaine lumière et une certaine apesanteur au milieu des ténèbres. En tout cas, s’il risque de ne pas plaire aux puristes d’un black death symphonique conventionnel, cet album ne laissera personne indifférent.
C"est pas mal du tout. Le chant clair est tout à fait correct, les claviers sont assez présents mais pas envahissants, l'ambiance spatiale est bien retranscrite (elle se rapproche souvent d'un Sybreed période Antares, couplé à du deathcore). Et là où pour moi le deathcore sonne souvent agressif mais creux, l'ambiance spatiale permet de contrebalancer ce défaut. Seul bémol je trouve, le son de batterie beaucoup en avant et "in you face" (en particulier la grosse caisse) qui convient pas trop à un truc où l'ambiance est prioritaire sur l'efficacité (un peu trop death tech ou deathcore).
Mais c'est une chouette découverte en tout cas, merci beaucoup !
Merci pour ton retour et content de t'avoir fait découvrir cette formation atypique.
Il est vrai que de temps en temps, la batterie est encore un peu prépondérante mais en comparaison avec leur premier album, il y a eu énormément de progrès en ce sens et sachant que je fais très souvent face à des formations de deathcore lors de mes chroniques, ça n'est pas non plus indigeste. En tout cas, j'apprécie découvrir des artistes underground sur des simples recommandations YouTube et Haemic, s'ils continuent ainsi peut vraiment devenir très intéressant sur la scène black death sympho. En tout cas, avec le peu de moyens qu'ils ont, je trouve déjà remarquable ce qu'ils proposent.
Oui, je me doute qu'ils se sont améliorés ça doit moins choquer qu'en découvrant avec cet album (ce qui est mon cas). Mais ouais, il y a un gros potentiel, ils ont un vrai talent pour poser les atmosphères spatiales.
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire