Fortress

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18/20
Nom du groupe Protest The Hero
Nom de l'album Fortress
Type Album
Date de parution 29 Janvier 2008
Style MusicalMetal Progressif
Membres possèdant cet album95

Tracklist

1.
 Bloodmeat
 03:01
2.
 Dissentience
 04:05
3.
 Bone Marrow
 04:35
4.
 Sequoia Throne
 03:08
5.
 Palms Reads
 03:44
6.
 Limb from Limb (ft. Vadim Pruzhanov of DragonForce)
 04:22
7.
 Spoils
 02:59
8.
 Wretch
 04:11
9.
 Goddess Bound
 03:35
10.
 Goddess Gagged
 03:14

Durée totale : 36:54

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Protest The Hero


Chronique @ Eternalis

25 Juillet 2010
« Expérimenter, c’est imaginer »
Friedrich Nietzsche


Imaginer un autre univers, concevoir une nouvelle dimension, peindre avec des mots une réalité parallèle. Telle devrait être, dans l’absolu le plus utopique, le propre de l’artiste au sens large du terme. Néanmoins, dans une quête néfaste de divertissement à outrance et d’une stérilité créative de plus en plus embarrassante, la nature même de l’expérimentation est devenu aussi famélique que l’idée d’oser proposer autre chose au public que ce qu’il attend bien sagement en pâture.
La musique n’échappe pas à la règle, elle l’use même inlassablement. Si un certain Illich disait qu’une règle appliquée à outrance finie forcément par devenir inopérante, celle de produire toujours plus de masses putrides vaguement musicales et formatées pour les plus fermés n’en fini pas de se développer toujours et encore.

En marge, il y a, un peu partout mais forcément en retrait, des artistes qui cherchent, quand à eux, à faire avancer la musique et transmettre des émotions nouvelles et créatives, originales et poignantes, tant bien que l’on évoquera leur nom pour la musique et non leurs activités extra. La liste, trop longue (quoique…) pour pouvoir être exhaustive dans un tel article, se voit ajouter un nouveau patronyme en la présence des américains de Protest the Hero.
Il est certain que le mathcore explose un peu partout et provoque de véritables bourgeons dans le monde, pour le meilleur et fatalement le pire, les ersatz dans le genre de The Dillinger Escape Plan ou de Neurosis étant tous plus nombreux les uns que les autres (Periphery en est un excellent exemple, saupoudré de Meshuggah). Dans cette vague a émergé un nouveau prince, grandiose et déjà rayonnant, planant comme un nouveau messie. Protest the Hero.

Les canadiens fous de Protest the Hero avaient déjà surpris tout le monde à la sortie d’un "Kezia" révélateur d’un immense talent et d’une furie schizophrénique emplie de beauté qui laissa pantois bon nombre d’auditeurs. Une technique exceptionnellement débridée laissait place à des envolées lyriques bluffantes mettant littéralement en exergue Rody Walker, le vocaliste fou, capable de partir en partie claire barrée à la Mike Patton pour ensuite bifurquer dans une brutalité typiquement core ou s’envoler dans des excentricités dont seul lui semble avoir le secret. Autant dire que "Fortress" était attendu…et quel opus…

Tout y est poussé à la dimension supérieure. Le travail vocal (assuré par la majeure partie du groupe pour une immense polyvalence) est simplement dantesque de variété, de démence et de beauté, le niveau technique est proprement exceptionnel et blasant (les musiciens sortant de plusieurs écoles renommées de musique…), la production absolument parfaite de puissance, de densité et d’impact sonore (qui n’est pas sans rappelé certains effets propres à Devin Townsend) et le visuel travaillé à l’extrême (que ce soit l’artwork ou le livret magnifique).

Il n’y a qu’à entendre le travail de composition magnifique réalisé sur le final de "Bone Marrow", interlude magique au piano, avant de s’enfoncer dans un "Sequoia Throne" qui représente parfaitement le Protest the Hero actuel. Horriblement technique, sans réelle base rythmique, les guitares étant quasi constamment en lead ou portées sur les mélodies, un duo basse/batterie fou furieux parfois à la limite de la fusion (que de contretemps) et surtout ce chant proprement impressionnant. S’envolant parfois très haut pour s’acharner sur les passages les plus syncopées et violents, on croirait pénétrer le cerveau d’un ange qui n’en finira pas de sombrer dans la plus macabre décadence (cette accélération grandiose à la deuxième minute).

Évidemment, il ressort une forte sensation intellectuelle de la musique des canadiens, que l’on pourra prendre comme prétentieuse ou au contraire en recherche d’un certain absolu musical. "Bloodmeat" par exemple dans son approche très mathématique de sa rythmique d’ouverture démontre que l’on peut créer et façonner de réelles émotions en étant foncièrement robotique. Néanmoins, le groupe laisse perler une mélancolie empreinte d’une douce instabilité psychologique tout au long de ce riff alambiqué et de ses plans tous plus improbables les uns que les autres (en devenant presque indescriptibles). "Bone Marrow", quand à lui, tisse le filon le plus mélodique de Protest the Hero, particulièrement grâce à la voix si époustouflante de Rody alors que le phénoménal "Palms Read" œuvre dans un univers plus core et direct sur son ouverture avant…de livrer l’une des plus belles mélodies que le genre est jamais connu (mais quel genre au final ?).

Là où "Spoils" s’enivrera même de quelques élans néo-classiques, "Goddess Bound" est à même de dégouter les meilleurs techniciens d’entre vous (les plans de batterie de Moe Carlson sont effrayants). Et toujours sous la bannière d’une inspiration semblant littéralement sans limites…

Protest the Hero frappa très fort avec ce second disque, et sortit d’un anonymat pour éclater à la face de ceux qui ont encore l’espoir de voir les choses avancer dans ce monde musical. A l’instar d’une révolution qui n’en serait pas une, car forcément étouffée par la forêt qui l’empêche de s’épanouir à la vue de tous, "Fortress" est l’égal d’un chef d’œuvre qui restera probablement quelques peu dans l’ombre jusqu’à ce que l’album qui les fera irrésistiblement exploser voit le jour. Espérons, en attendant cet hypothétique méfait, que la ligne de conduite des canadiens n’aura en rien changée…ils détiennent les clés d’un talent et d’une jeunesse que bien peu peuvent se targuer de ne pas gâcher…à eux d’en tirer le meilleur pour s’établir en prophète d’une nouvelle ère…

20 Commentaires

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kiriyama - 21 Septembre 2010: en croyant que c'était un groupe de métalcore,je l'ai acheté,sans savoir ce qui m'attendait.
A la première écoute,la déception a été énorme.Je sais pas dans quel style on peut vraiment le classer,mais si on peut dire que c'est du Mathcore,décidément je n'arriverais jamais à l'apprécier.
Oui ils ont du talent,le chanteur a une très belle voix.Seulement c'est la composition,ce style "100 riffs/titre" qui n'ont aucun rapport entre eux,qu'on peut placer dans n'importe quel titre,je trouve ça horrible et parfois inaudible.J'ai pas pu écouter la totalité des chansons tellement ça me gonflait.Désolé mais j'appelle pas ça de la musique,ce n'est qu'une accumulation de riffs(certains sont très bons cependant).Et après la 1ère écoute,je peux dire que j'en ai rien retenu,meme en l'écoutant attentivement
metaladrien - 24 Septembre 2010: repasse toi quelques fois le CD ... avant de te faire une opinion
kiriyama - 25 Septembre 2010: oh t'inquiètes je l'ai deja écouté 3 fois(2 fois cette semaine en allant au boulot),et franchement j'arrive pas à accrocher,le style de musique que j'aime vraiment pas du tout.Pourquoi je l'ai acheté tu me diras?j'ai été à la Fnac,pas moyen de l'écouter,le vendeur m'a dit que c'était du métalcore.Etant donné que j'ai pas d'iphone,donc pas youtube sur mon portable,je me suis dis "pourquoi pas?".Malheureusement je peux plus faire confiance aux vendeurs de la Fnac qui connaissent même pas les cd qu'ils commandent
kiriyama - 25 Septembre 2010: ok merci à toi
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Commentaire @ samizo_kouhei

27 Juillet 2008
Fort d'un Kezia très intéressant et intrigant (à savoir un mélange entre Fallout Boy et Messhugah), le groupe canadien enfonce le clou avec leur deuxième album, Fortress, sorti en début d'année 2008. La musique du groupe a évolué vers quelque chose de plus métallique et énervé. Les incursions dans la pop sont plus limitées (la fin de "The Dissentience", le début de "Goddess Bound") et les parties progressives ont pris plus d'importance. Au niveau du chant, il reste en grande majorité clair et reste assez criard, même s'il ne me gêne pas.

C'est pour moi le meilleur album de la première moitié de l'année 2008, toujours plein de surprises, mais parfaitement maîtrisé !

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TheBlackDahliaMurder - 31 Octobre 2009: J' ai éclaté d' rire en voyant le chanteur avec ça coupe à la Hitler et sa barbe au moment ou il se met à chanter, je n' connaissait pas le groupe, je n' m' attendais pas à ce genre de voie.. Sinon j' aime bien les quelques morceaux que j' ai écouté.
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