Le Curtiss P-40 de «
White Wizzard » serait-il en phase de rivaliser avec le
Spitfire piloté par Eddie sur «
Aces High »? L’avion de combat qui aura symbolisé la seconde guerre mondiale dans le pacifique fait figure de vedette sur le nouvel opus de la formation de Jon Leon. La sortie d’« Over the Top » en 2010 aura permis au groupe américain de se hisser parmi les tenants du heavy revival nord-américain aux côtés de «
Holy Grail » (formé par d’anciens membres de «
White Wizzard »), de «
Cauldron » et de «
Skull Fist » . Sa réputation tient aussi plus particulièrement à ses changements de line up, récurrents durant ses moins de quatre années d’existence. Dernier changement en date, le départ de Wyatt Anderson, juste après que soit fini l’enregistrement du second album, «
Flying Tigers ». Étonnement, on ne retrouvera que trois membres à l’élaboration de ce disque, Wyatt Anderson au chant, Giovanni Durst aux fûts, et le leader, Jon Leon incontesté (incontestable dirait-on) qui s’occupe de toutes les parties guitares et basse. L’aéronef «
White Wizzard » ne saurait fonctionner sans heavy metal années 80 comme carburant. L’engin devra cependant passer en révision. Il se pourrait qu’il y ait quelques éléments de la carlingue perdus durant son second vol.
Ils avaient pourtant pris l’envol sans le moindre accident avec «
Fight to the
Death ». Le groupe aurait vraisemblablement lorgné de près du côté de «
Twisted Sister ». On pourrait associer le chant comme certains riffs du morceau au travail commun de Jay Jay French et
Dee Snider, notamment durant la période « Under the Blade ». Moins dynamique que l’ancêtre si l’on compare attentivement. Un constat qui ne sera pas à mettre au compte du chant de Wyatt, parfait, sans outre mesure. Il faudra plus regarder du côté de Jon Leon. On sent dès lors un manque d’énergie et d’envie du côté des guitares. Elles peineront ainsi à nous combler sur une grande partie de l’album.
Pas de réel débordement, pas de duels en perspective. Le puissant et rapide «
Night Stalker », aux influences maideniennes, offrira une meilleure performance de sa part. Même si on en retient une relative impression de cafouillage et de linéarité.
L’influence musicale la plus marquante sera à l’évidence « Iron Maiden ». On sentirait d’ailleurs le sable chaud de l’album « Powerslave » sur «
Fall of Atlantis », de manière encore plus évidente sur «
Blood on the
Pyramids ». Dommage que le chant se fasse étouffer à ce point par des guitares en déséquilibre. Ces titres ne laisseront qu’un faible souvenir de notre survol de l’Égypte. L’exotisme de cette région mystérieuse saura plus réussir en revanche à «
War of the Worlds ». Aux contours riches, énigmatiques. Véritable parfum en provenance de l’Orient. Il reste que celui-ci a une fâcheuse tendance à s’éterniser malgré ses quatre modestes minutes. Ce sera peut-être pour nous l’occasion d’admirer une meilleure démonstration des instruments. On accrochera sans doute plus facilement au long « Demons and Diamonds ».
Malsain, discret dans son approche.
Pas brillant d’originalité. Il serait aisé d’anticiper la moindre réaction. On pourra se montrer distrait et pleinement satisfait de l’excellent chant proposé.
Difficile de trouver son compte dans cet album. Tout ou presque paraît bancal. L’auditeur se contentera certainement d’un « West L.A Nigts », bien relevé, aguicheur, mais sans réel surprise.
Pas trop mal dans son ensemble, on en relèverait un refrain faisant fortement penser à du «
WASP ». Un morceau plutôt générique, comme le sera la ballade «
Starchild », meilleur morceau de l’album devra-t-on signaler. C’est un comble. Il est probable que le groupe lui-même s’en soit aperçu au point de lui consacrer le seul single de l’album sorti à ce jour. Rien de révolutionnaire, juste un poil de morosité au milieu d’un heavy metal repompé et pas très net. Une définition qui correspond malheureusement à l’éponyme «
Flying Tigers ». Un titre complètement désarticulé, désordonné. Le chant si performant semble s’y perdre. Un manque de diligence que l’on devra quasi incessamment à Jon Leon, qui s’est fait l’incroyable défi de placer la basse comme instrument moteur. Et des effluves de basse, il y en aura. Sur le très consensuel « Starman’s Son », s’illustrant par des passages entrecoupés, entre explosions et flottements. Interminable et ennuyeux, malgré un sursaut dans la tradition NWOBHM en toute fin.
La mauvaise adhésion guitare/basse se verra insidieusement mise en vitrine sur «
Night Train to Tokyo ». Un vrai récital de mauvais goût et de redondance. Pourquoi Jon Leon a-t-il voulu s’atteler à lui seul à toutes les parties guitares et basse? Pourquoi la basse se voit-elle privilégiée à la guitare? Même l’excellente prestation exécutée sur «
Dark Alien Ouverture » ne nous convainc pas des qualités instrumentistes du personnage. Que ça met du temps à démarrer, que c’est ennuyeux, que c’est mou et irritant. Alors que l’on devrait s’attendre à du heavy metal à réaction, «
White Wizzard » a du mal à faire tourner son hélice. Notre mécanicien Jon Leon devra se remettre en question et s’atteler plus sérieusement à son travail. Ce serait aussi pas mal s’il pouvait ne pas confondre son équipe avec des pièces de rechange.
12/20
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