First Strike with the Devil est donc le nom de ce premier disque sorti en 2014 par les Espagnols d'
Hitten après plusieurs autres dont, notamment, deux EP et une démo. C'est également le premier sur lequel Aitor Navarro, dont certaines intonations nous rappelleront ici furieusement celles d'un certain
Bruce Dickinson, officiera. Du coup lorsque la musique de ces hispaniques se rapprochera au plus près du Heavy
Metal des Anglais d'Iron Maiden on sera vraiment habité par cette sensation obsédante d'avoir à faire à un héritier direct du plus célèbre groupe londonien. Fort heureusement ces influences britanniques ne seront pas les seules à façonner ce disque puisqu'on pourra également y trouver quelques traces de cette Allemagne triomphante comme par exemple sur ce Looking For Actions dont l'entame, mais aussi cette propension jamais démentie dévouée à cette délicieuse vivacité et à ce dynamisme superbe, nous fera immédiatement songer à
Helloween. A cela
Hitten ajoute aussi un goût prononcé pour le passéisme, et notamment ces années 80 dont le parfum est ici très prégnant. Mais aussi, dans une certaine mesure, pour la NWOBHM. Tant et si bien qu'au nom déjà cité pour tenter, bien maladroitement, de définir la musique de ce groupe on pourra également joindre celui de
Riot, dont
Hitten reprend le
Warrior sur scène, celui de
Tokyo Blade ou encore, par exemple, celui d'une formation plus récente comme
Metal Inquisitor.
Pour compléter le tableau idyllique que nous offre cet opus, en dehors des excellents titres déjà évoqués quelques lignes plus haut, on pourra également parler du prompt et somptueux Ladykiller qu'un joli et paisible break viendra illuminer avant que la vivacité initiale de ce titre ne reprenne ses droits, du rapide Running Over
Fire qui, lui aussi, s'inscrit dans une certaine tradition germanique que ne renierait certainement pas Marcus Großkopf, du moins celui des premiers Keepers of the
Seventh Keys, et ses acolytes et aux soli que Dave Murray aurait pu, sans aucun souci, composer ou encore d'un superbe Stand up and
Fire.
S'agissant de ce Demons qui ouvre les hostilités, et de ce
Nightmares Come
True qui les clôt, ils sont les deux seuls à être un peu plus atypiques que le reste. Le premier démarre par une intro digne du meilleur film de genre (pour ne pas dire d'horreur) durant laquelle une voix diabolique semble nous promettre l'enfer. Pour ce qui est du second, il possède un préambule, et un final, acoustique du plus bel effet.
Evidemment la production de cet album est tout à fait comme il faut. Ni trop propre. Ni pas assez. Un juste équilibre en somme qui met parfaitement en valeur les pistes de ce manifeste.
Terminons cette modeste analyse en disant quelques mots sur l'artwork illustrant ce
First Strike with the Devil. Dans une ruelle qui nous est curieusement familière puisqu'elle pourrait être celle dans laquelle trainait Eddie the
Head au début des années 80 pour perpétrer ses terribles méfaits, un guitariste instrument dans une main, une
Flying-V, un crâne dans l'autre et arborant un superbe dossard de
Tank, s'apprête à livrer bataille, ou peut-être à rejoindre, une démone aux yeux, aux cheveux, aux ongles rouges et à la bouche purpurine dégoulinante de sang. Une vision d'horreur que même les rats ne semblent pas pouvoir supporter puisque même eux s'enfuient au premier plan. Là encore, difficile de ne pas y voir un hommage à la décennie qui vit l'essor de cette nouvelle vague du Heavy
Metal de la perfide
Albion. Et ce d'autant plus qu'un clin d'œil plus appuyé encore que cette représentation typique de ce temps-là est visible avec ces affiches collées sur le mur de gauche promouvant un hypothétique concert d'Iron Maiden, de
Saxon et d'
Hitten à Murcie qui n'est autre que la ville d'origine de ces Ibériques.
First Strike with the Devil est donc un album très intéressant dont le propos est très inspiré par un passé, malheureusement, révolu.
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