Après l’épisode
Osmose ayant accouché de deux albums,
Cirith Gorgor rejoint les rangs du label allemand
Ketzer Records (
Grave Desecrator,
Daemonlord,...) pour leur troisième full-length
Firestorm Apocalypse (2004). Enregistré chez eux à
Amsterdam, la production du disque est sensiblement la même que sur
Unveiling the Essence si ce n’est une caisse claire un peu plus discrète. En revanche l’artwork surprend, les hollandais nous ayant habitué aux illustrations épiques du Belge Kris Verwimp. Cette fois c’est le guitariste Marchosias lui-même qui s’est chargé de réaliser une pochette (budget plus serré certainement) très sombre représentant une forêt brûlant sous un ciel nocturne, illustrant ainsi à la perfection le titre du CD.
L’imagerie des musiciens n’a elle pas varié d’un iota (corpsepaints et pauses menaçantes parfois à la limite du ridicule mais ça fait partie du folklore), et musicalement sans être le statu quo c’est largement dans la lignée de l’opus précédent : des cavalcades de guitares rageuses, épiques et parfois mélodiques soutenues par une batterie intense.
Abordant au mieux ce CD avec le très bon The
Gates of
Hell,
Cirith Gorgor nous plonge directement dans son style fait d’alternance de trémolos et de riffs plus appuyés, le tout avec le pilonnage implacable de leur bon batteur Levithmong, les refrains récurrents ainsi que les parties folks transformeraient presque ce long titre à tiroir en hymne. Les bataves savent aussi faire parler le côté basique qui est en eux avec Degeneration of Mankind dont le début n’est pas sans rappeler
Gorgoroth /
Darkthrone.
Le quintette maîtrise toujours aussi bien l’art de distiller des riffs mélodiques sans qu’ils ne grèvent l’agressivité de l’ensemble : des titres comme
Arcane Illusion reprennent ainsi les mêmes recettes que sur
Unveiling the Essence, avec un certain succès il faut dire. Une chanson comme Fields of
Eternal Glory et ses 10 minutes apporte même un peu de variété, alternant tempos furieux et plus posés, mais Nimroth et ses acolytes ne restent jamais au ralenti bien longtemps et c’est d’ailleurs sur ces tempos rapides qu’ils donnent le meilleur d’eux mêmes, en témoigne le frénétique Perishing Nights rappelant le
Marduk de
Heaven Shall Burn.
Cirith Gorgor livre donc un bon album de son cru, différent juste ce qu’il faut du précédent mais en lisant dans le livret « Black
Metal is hatred and ideology » il ne fallait pas s’attendre au grand chambardement, les hollandais continuent leur bonhomme de chemin sans devenir un clone de
Darkthrone ou de
Dimmu Borgir, c’est déjà bien à défaut de sortir l’album de l’année.
BG
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