Autrefois, au cœur de décennies aujourd'hui oubliées, les Américains d'
Aska pratiquaient un Heavy
Metal si mélodique qu'il s'égarait souvent en des territoires
Hard Rock. Néanmoins, au fil du temps, quelques changements assez déterminants seront intervenus dans l'expression de ce collectif. Tant, que son propos se sera considérablement radicalisé, et enrichi, pour aboutir à un Heavy
Metal plus traditionnel, et plus âpre, où, parfois, quelques riffs rugueux inhérents, toutes proportions gardées, à ce
Power US tant apprécié outre atlantique, viendront se faire entendre. Ce long chemin initiatique trouvait même un remarquable aboutissement, en cette année 2007, en un très intéressant
Absolute Power. Une œuvre qui, sans véritablement arriver à nous combler pleinement, avait de nombreuses qualités à faire valoir.
Six ans auront été nécessaires pour donner un successeur à cet opus attachant. Baptisé
Fire Eater, il sort en cette année 2013.
Toujours encore enclin à nous proposer la fougue et l'inspiration de ce prédécesseur prometteur, George Call (qui autrefois fut la voix d'
Omen) et ses complices y démarreront les hostilités de la plus belle manière avec un vif Everyone Dies.
Dead Again, Vahalla et Son of a
God poursuivront sur le chemin tracé par cette première salve plaisante. Dès lors, se laissant aller aux aprioris faciles, le chroniqueur amateur ne saurait faire autrement que de conclure que ce nouveau disque sera donc plutôt plaisant. Mal lui en aura pris puisque lorsque résonneront les premières mesures de la ballade Angela, l'œuvre vacillera d'abord dangereusement avant, finalement, de s'effondrer lourdement. La bluette, mièvre et, ô combien, dispensable, nous plongera, en effet, irrémédiablement dans les affres d'un ennui tenace. La chute sera d'ailleurs d'autant plus rude qu'elle paraissait totalement imprévisible.
Malheureusement, la suite de cet opus sera tout aussi décevante. Moins abrupts, moins sauvages et bien trop mélodiques, certains des titres de ce manifeste s'écraseront mollement sans jamais véritablement parvenir à prendre leur envol (les très moyens
Harlot of
Eden, Year of Jubilee).
En un ultime sursaut,
Red Cell essaiera bien, quant à lui, de ranimer la dépouille moribonde de l'œuvre agonisante. Une tentative, certes, courageuse mais totalement vaine (l'intervention de cette basse en une sorte de minuscule solo ponctué par une virgule "jazzy" ridicule sera même un coup de poignard supplémentaire qui manquera de peu de l'achever).
De plus, davantage encore que ce penchant pour une expression manquant singulièrement d'aspérités c'est surtout l'aspect très monotone et inintéressant de ces chansons qui nous frappera. Par ailleurs ces plages plus harmonieuses nous proposeront un contraste bien trop saisissant avec ce que le quatuor originaire de Dallas, au
Texas, fit sur d'autres disques récents (et même sur le début de celui-ci).
Contre toute attente, et alors que tout semblait définitivement perdu, l'espoir renaîtra lorsque l'auditeur découvrira que le morceau The
Ripper proposé ici n'est autre que celui composé par les Britanniques de
Judas Priest (
Sad Wings of
Destiny (1976)). Une lumière néanmoins bien vite éteinte tant cette nouvelle version est ratée. En certains passages curieux, elle s'éloignera, en effet, bien trop de l'originale. Tant qu'il deviendra, parfois, presque laborieux de reconnaître la qualité du travail originel effectué par Rob
Halford et par ses comparses.
Eye of the
Serpent qui viendra clore ce désastre sera, quant à elle, la meilleure chanson de ce plaidoyer. Elle ne parviendra cependant pas à lui rendre suffisamment de tenue pour effacer la déception née de son écoute. Au mieux arrivera-t-elle à l'atténuer quelques peu. Tout comme la pochette sublime de cet album.
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