L'été 2014 a marqué les esprits des amateurs et connaisseurs de Black Symphonique, notamment grâce au retour discret mais efficace des Frenchies de
Maleficentia. Les musiciens, actifs depuis le début des années 2000, ont toujours su prendre leur temps et travailler leurs compositions sans en faire de trop. Ainsi,
Maleficentia ne fait pas partie de ceux sortant des albums à tout va. Il suffit de voir sa discographie, trois albums au compteur plus ce quatrième "Finis Gloriae Mundi". Le combo n'a pas une notoriété débordante mais mieux, un petit cercle de fans qui le suivent à corps perdu à travers les années. Il faut dire que
Maleficentia a choisi de suivre la voie de l'old school et de la mélodie, et pas vraiment celle de la brutalité et de la grandiloquence, comme c'est souvent le cas désormais.
Et avec ce nouvel opus, le quatuor ne change pas sa recette. Les adeptes ne seront pas dépaysés tant on retrouve les ingrédients qui ont fait le succès de "
Revelation from the
Ancestral Whisper" ou "Under the Banner of Suffering".
Pas de claviers pompeux mais des nappes bien choisies soutenant les moments les plus opportuns, quelques cavalcades offensives, orgues et autres choeurs liturgiques ; beaucoup de mélodies classiques et parfois légères, proches de ce qu'on connaît déjà, comme sur l'intro "
Silence and
Perdition" ou encore "Among
Wilted Hellbores" ; un duo guitare/batterie particulièrement efficace, en témoigne un "The Colour of
Emptiness" long mais intense.
Le chanteur Daevhorn a bien mis à profit les six années d'absence pour améliorer son timbre et ses techniques vocales et il livre sur cet album une excellente prestation, alternant chant black rocailleux classique et growl death caverneux des plus séduisants rappelant le chanteur de
Kalmah. Même s'il se démarque, les autres musiciens s'en sortent aussi pas mal dans le genre, même s'ils abusent un parfois sur les trémolos et les touches de claviers typés "orgues" ("The Crimson
Path").
Ceci étant, l'ensemble est en général bien dosé, et
Maleficentia garde un juste milieu, sans en faire trop ou pas assez. C'est peut-être aussi cela qui lui fait défaut, il ne prend pas assez de risque, ne tente rien de nouveau, n'essaie pas de sortir des sentiers battus. Les titres ne se démarquent pas vraiment et manquent parfois de force sur la longueur, malgré l'influence
Anorexia Nervosa. Mais il ne faut pas se méprendre.
Maleficentia fait du bon black symphonique old school, ça il n'y a pas de doute (écoutez donc l'éponyme...tout est là!).
La qualité est au rendez-vous dans ce "Finis Gloriae Mundi" mélodique et travaillé. Mais malgré ses qualités, il semblerait que
Maleficentia n'est rien de nouveau à nous offrir. On reste purement dans la continuité des opus précédents, sans fraicheur ni éléments qui font la différence. On passe en tout cas un moment agréable, avec des bonnes mélodies, des bons passages, de bonnes lignes vocales mais on ne sautera pas au plafond pour autant. Ceci dit, tout amateur de black symphonique 90's devrait s'y retrouver. C'est simple, in your face, sans chichis, loin des pointures actuelles qui font dans la grandiloquence (
Dimmu Borgir), le théâtral (
Carach Angren) ou la brutalité (
Shade Empire,
Sidious).
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