Fimbulwinter

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14/20
Nom du groupe Incursed
Nom de l'album Fimbulwinter
Type Album
Date de parution 12 Novembre 2012
Style MusicalFolk Pagan
Membres possèdant cet album6

Tracklist

1. Endless, Restless, Relentless
2. Svolder's Battle
3. Ginnungagap
4. Jörmungandr
5. Feisty Blood
6. Homeland
7. Nordwaldtaler
8. Northern Winds
9. Finnish Polkka
10. Guardians of Time
11. Erik the Deaf

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Incursed


Chronique @ AlonewithL

04 Décembre 2012

L’hiver espagnol n’a rien à envier au grand froid nordique.

Suite à un « Morituri » peu aguicheur et aux ressources limitées, la formation folk/pagan espagnole « Incursed » ne rend pas les armes pour autant. Ils ont bien pris conscience du semi-échec de leur premier album. La formation cherche à la fois du temps pour composer, une meilleure qualité de production et une voie musicale qui leur sera propre. Même si le regard se tourne toujours du côté de la lointaine Finlande, nos basques d’adoption désirent se démarquer du folk/pagan habituel. Les auditeurs que nous sommes seront surpris de l’évolution prise par cette humble formation. Même si on reconnait encore des éléments marquants et aussi parfois des tares de « Morituri », leur musique gagne indéniablement en expérience et en originalité. Leur seconde autoproduction « Fimbulwinter » révèle une progression assez étonnante, encore loin des grands standards du folk/pagan, mais suffisamment intéressant pour garder un œil rivé de l’autre côté des Pyrénées. L’hiver espagnol n’a rien à envier au grand froid nordique.

Paysage de montagnes pelées, brume. La pochette n’est pas sans rappeler celle de « A Place to Call My Unknown » de « Cult Of Erinyes ». Musicalement, les deux œuvres n’ont toutefois rien à voir entre elles. Rien d'occulte dans celle d’« Incursed ». D’ailleurs cette dernière allie une sensibilité symphonique, quoiqu’un peu artificielle sur l’instrumental introduisant l’album, « Endless, Restless, Relentless ». Les claviers sonnent très « casio ». On appréciera néanmoins des arrangements riches et sans trop de fioritures. Ceci étant fait, nous plongeons dans le concret à l’étape suivante. « Svolder’s Battle » rappelle les influences finntrolliennes décelables sur le premier opus du groupe. Ils y ont incorporé l’accordéon, et on y retrouve le chant aboyé de Narot Santos. La musique a indéniablement gagné en assurance et en subtilité. Il est regrettable par contre qu’il y ait une certaine latence palpable, un relatif manque d’énergie. Ce qui n’est pas le cas par exemple de l’excellent instrumental « Feisty Blood », bien emmené par un festif accordéon omniprésent sur la piste.

Dans cette persistance dans le culte de « Finntroll », on remarquera l’autre instrumental champêtre « Finnish Polkka », au jeu particulièrement nourri, reposant notamment sur un relais entre l’accordéon et le violon. « Incursed » semblerait être un incontinent de la Finlande. Ainsi après l’illustre formation folk metal, c’est au tour de son représentant en power mélodique. Les claviers de Jon Koldo Tera s’adonnent momentanément à des airs empruntés à « Stratovarius »sur « Northern Winds » et « Guardians ». Deux titres se démarquant pourtant entre eux. Le premier très aérien, insuffle une véritable force dans ses chants, ses mélodies. L’autre ne privilégie pas de la même finesse ni de sa dynamique. Ce morceau serait lui beaucoup plus pataud, malgré les quelques intrusions power précédemment mentionnées.

Ce qui domine dans cet album, c’est cette substance épique produite en fond sonore par les claviers, à la limite de la symphonie. Ils enrobent parfaitement « Ginnungagap », un titre simple à mid-tempo, qui donne un visage assez plaisant au projet. Cela ‘est rien encore à côté de ce qui nous attend un peu plus loin dans le disque. En effet, les nues, la majesté nous paraitront accessibles sur l’époustouflant « Homeland », qui fait un véritable effort sur le riffing et les voix. Autrement dit nous avons là l’hymne de la galette. Le tout aussi audacieux « Jörmungandr » aurait très bien pu devenir également un morceau mémorable. Cependant ce sera sans compter sur des airs de claviers beaucoup trop synthétiques pour s’éprendre de cette profusion mélodieuse, qui emporte elle littéralement la seconde moitié de la chanson.

En parlant d’audace, « Incursed » va plus loin qu’escompter avec dans un premier temps « Nordwaldtaler », qui alterne entre dimension épique, néo-classique, et musique amusante de western. Nos espagnols sont de grands enfants, ils aiment les situations décalées rendant leur travail original et innovant. Ils pousseront le bouchon encore plus loin avec « Erik the Deaf ». C’est l’ambiance de taverne qui y règne. L’auditeur pourra apprécier la dextérité à l’acoustique. L’alcool coule à flot, loin des barbares du Nord, nous avons à faire maintenant avec ceux de la mer, les pirates qui boivent et écument. Ils entonnent tous ensemble de la bière ruisselant du gosier, une des chansons populaires dont est issue « Johnny, I Hardly Knew Ye ». A 4 :00 minutes tout s’arrête, c’est le silence. Puis, cinquante secondes plus tard, les chants d’ivrognes reviennent à la charge contre toute attente, et nous font bondir. Silence de nouveau. La piste intègre bien plus loin une piste cachée qui fera certainement plaisir aux retro-gamers. Il faudra pour cela attendre 7 :57 minutes pour écouter une musique 8 bits de jeux vidéo type NES. Quand on vous disait qu’ils étaient capables de tout.

Un chemin rapidement parcouru en deux années. Le périlleux « Morituri » ne laissait pas envisager ce qui allait suivre. En fait, un énorme travail sépare les deux premières grandes réalisations d’« Incursed ». Les compositions ont gagné en densité, en harmonie. « Fimbulwinter » serait donc une grande surprise pour celui qui aurait prêté une oreille à leur ouvrage antérieur. Il y a eu une réelle implication pour rendre la production satisfaisante, bien que l’on sache que le groupe a beaucoup galéré faute de producteur attitré. Eux qui étaient tout en bas dans la vallée, et dont on pressentait qu’ils ne puissent jamais survivre au moindre voyage, sont en train de gravir la montagne. Ils sont tout là-haut, les pieds enfoncés dans la neige, impulsés par leur seule volonté. Plus que les muscles et le corps, la volonté mène à tout.

14/20

3 Commentaires

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DivineLiquor - 04 Décembre 2012: Je suis intéressé, merci pour ta chronique.
Thyl - 07 Décembre 2012: Je ne connaissais pas. Ca m'intrigue ;). Merci.
deadcrow - 11 Décembre 2012: La voix du chanteur est un peu ''banale'' mais l'instru rattrape largement ce p'tit soucis je trouve ^^. Merci pour la découverte en tout cas.

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