Femmes Fatales

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17/20
Nom du groupe Exit Eden
Nom de l'album Femmes Fatales
Type Album
Date de parution 12 Janvier 2024
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album12

Tracklist

1.
 Femme Fatale
 04:45
2.
 It's a Sin (Pet Shop Boys Cover)
 04:40
3.
 Run! (ft. Marco Hietala)
 04:52
4.
 Separate Ways (Journey Cover)
 04:36
5.
 Buried in the Past
 05:04
6.
 Désenchantée (Mylène Farmer Cover)
 05:03
7.
 Dying in My Dreams
 04:41
8.
 Poison (Alice Cooper Cover)
 04:35
9.
 Alone (Heart Cover)
 03:38
10.
 Hold Back Your Fear
 05:12
11.
 Kayleigh (Marillion Cover)
 03:55
12.
 Elysium
 05:14

Durée totale : 56:15

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Exit Eden


Chronique @ ericb4

22 Janvier 2024

Un second mouvement éminemment rayonnant, volontiers effervescent et pétri d'élégance...

Sept ans de silence radio soufflés déjà depuis leur premier et puissant album studio, « Rhapsodies in Black »... Une éternité pour la fanbase du charismatique et talentueux girls band ! D'aucuns n'étaient alors pas loin de penser, à tort, les espoirs de pérennité de ce projet à jamais envolés. Se plaisant à déjouer tout pronostic, nos valeureuses gladiatrices reviennent alors dans les rangs, non sans quelques surprises dans leur escarcelle. Mû par un nouvel élan d'inspiration, voici donc le fringant combo à nouveau remis en selle, et sous un autre jour, à l'aune d'un second opus de même acabit répondant au nom de « Femmes Fatales », signé, tout comme son devancier, chez Napalm Records. Est-ce à dire que les quelque 56 minutes affichées au compteur de la galette seraient synonyme de changement tant dans le concept que dans l'orientation stylistique du groupe ? Pas tout à fait...

Le collectif continue, certes, à réinterpréter en les ''métalisant'' à sa manière quelques hits puisés dans les univers pop, rock et new wave, mais sans s'y réduire exclusivement, cette fois ! En effet, six des douze titres du méfait sont l'oeuvre commune du vocaliste et producteur allemand Johannes Braun (Kissin' Dynamite) et de la chanteuse germano-américaine aux rauques inflexions Anna Bruner (League Of Distortion) – l'une des frontwomen de l'actuel trio, après le départ de l'alto américaine Amanda Somerville (Trillium, Kiske/Somerville, HDK, Aina) –, exception faite de « Dying in My Dreams », où la mezzo-soprano brésilienne Marina La Torraca (Phantom Elite, ex-Highlight Kenosis, ex-Synnoveriem), autre membre du groupe, a également apposé sa signature ; un set de compositions d'obédience rock'n'metal mélodico-symphonique et des plus singuliers nous est alors adressé. Aussi, toujours avec la chanteuse française aux délicates modulations Clémentine Delauney (Visions Of Atlantis), l'ingénieux girls band nous offre-là une palette étoffée en matière d'exercices de style tout en s'efforçant de faire évoluer son art.

A l'instar du précédent effort, ce second mouvement, alors consacré à la force et à l'autonomisation des femmes, jouit d'une production d'ensemble de bonne facture. Produit, enregistré et mixé, tout comme pour Beyond The Black, par Johannes Braun, et mastérisé par Jacob Hansen – pluri-instrumentiste et producteur danois, sollicité à cet effet par Avantasia, Epica, Delain, Evergrey, Diabulus In Musica, Imperia, Kamelot, Pretty Maids, Pyramaze, Sirenia, Volbeat, parmi tant d'autres –, le méfait n'accuse par l'once d'une sonorité résiduelle tout en bénéficiant d'une belle profondeur de champ acoustique et d'une péréquation de l'espace sonore entre lignes de chant et instrumentation. Mais embarquons plutôt à bord du vaisseau amiral pour une croisière des plus sécurisantes et ponctuée, espérons-le, de quelques terres d'abondance...


C'est sur une vive cadence que s'effectue le plus clair de la traversée, non sans quelques pépites disséminées sur notre route, à commencer par les pistes concoctées par nos acolytes. Ainsi, jouissant tous deux d'un refrain catchy mis en exergue par un trio de déesses en parfaite symbiose et d'un flamboyant solo de guitare, les frémissants et ''xandriens'' « Femme Fatale » et « Dying in My Dreams » ne se quitteront qu'à regret. Tout aussi headbangs, et non sans renvoyer à Within Temptation, le tempétueux « Buried in the Past » comme le solaire « Hold Back Your Fear » se parent, eux, de riffs acérés adossés à une frondeuse rythmique et de grisants arpèges d'accords. Et la magie opère, une fois encore. Dans cette énergie, on ne saurait davantage éluder le ''nightwishien'' « Run ! » tant pour l'infiltrant cheminement d'harmoniques que le collectif nous invite à suivre que pour la ferveur de ses joutes oratoires, les chatoyantes empreintes de nos trois sirènes répondant alors en écho aux frissonnantes et théâtrales serpes oratoires de Marko Hietala (Tarot, ex-Nightwish). Enfin, un poil plus en retenue, et dans l'ombre de Xiphea, se glisse l'élégant mid tempo « Elysium » ; pourvu d'un délicat picking à la guitare acoustique, doté d'enchaînements intra-pistes ultra sécurisés et mis en relief par l'ensorcelant vibrato de Marina La Torraca, le sensuel effort se jouera, à son tour, de toute tentative de résistance à son assimilation.

Tout aussi enfiévrées mais plus intimement ancrées dans l'''adn covers'' du groupe, d'autres plages s'avèrent, elles aussi, aptes à nous retenir plus que de raison, et ce, quel que soit le style convoqué. Ce qu'atteste, en premier lieu, la sémillante reprise de « It's a Sin », l'un des titres emblématiques du duo de new wave britannique Pet Shop Boys, issu de leur second album studio, « Actually », sorti en 1987. Sans dénaturer sa truculente mélodicité tout en préservant ses riffs synthpop originels, le combo lui a conféré une insoupçonnée colorature metal symphonique et insufflé une ''sirénienne'' empreinte oratoire. Et la sauce prend sans tarder. Le groupe s'est, par ailleurs, aventuré dans l'univers pop-rock de l'auteure-compositrice-interprète canadienne Mylène Jeanne Gautier, dite Mylène Farmer ; le choix s'est alors porté sur l'un des titres majeurs de sa riche discographie, « Désenchantée », issu de son troisième opus, « L'Autre... », réalisé en 1991. C'est également dans la langue de Molière que Clémentine Delauney y a apposé ses cristallines oscillations ; dans un strict respect de l'architecture esthétique et technique de ce tube, non sans y adjoindre toutefois une petite touche personnelle, l'exercice de style se voit relevé de main de maître. Aussi, l'émotion requise sera assurément au rendez-vous des attentes de l'aficionado du genre. Dans un registre rock ''métalisé'', enfin, le vaillant trio s'est attaqué à l'un des hits des Américains de Journey, « Separate Ways », extrait de leur neuvième album, « Frontiers », paru en 1983. Magnifiée par une interprétation d'une confondante maestria, cristallisée par une judicieuse complémentarité des timbres de voix des trois vocalistes patentées, la restitution de ce titre aussi invitant que vitaminé prend ici toutes ses lettres de noblesse.

Non contentes d'en rester rivées à leur moutures originelles, nos trois divas sont allées jusqu'à bouleverser la dynamique même de quelques passages intimistes de groupes majeurs de la scène rock. Ce que prouve, tout d'abord, l'étonnante reprise de « Poison », ballade atmosphérique d'Alice Cooper, extraite de son 18e album studio, « Trash », réalisé en 1989 ; muée en un vigoureux mid/up tempo tout en préservant son envoûtant substrat mélodique, cette offrande alors encensée par les pénétrantes oscillations d'un trio au faîte de son art trouve ici une seconde jeunesse. D'autres moments tamisés encore ne sauraient échapper à une réappropriation des lieux par nos trois divas. Ainsi, un véritable lifting s'est opéré sur « Kayleigh », magnétique power ballade du groupe de rock progressif britannique Marillion, issue de leur 3e opus, « Misplaced Childhood », sorti en 1985 ; un inattendu low tempo ''métalisé'' imprégné de riffs roulants et de fugaces accélérations se fait jour, où les puissantes attaques de l'audacieux trio font mouche où qu'elles se meuvent. Une énergie aisément communicative sera également insufflée sous le joug de l'époustouflante réinterprétation de « Alone », ballade enregistrée par le groupe I-Ten sur l'album « Taking a Cold Look », en 1983, et popularisée par le groupe de hard FM américain Heart, quatre ans plus tard. Un tantinet plus bodybuildé et sans pour autant affecter le chatoyant paysage de notes de l'originale, où se greffent les corrosives ondulations de trois redoutables prédatrices, l'instant privilégié fera assurément plier l'échine à plus d'une âme rétive.


A l'issue d'une traversée aussi palpitante qu'émouvante, un doux sentiment de plénitude nous étreint. Tout aussi solaire et un tantinet plus audacieux que son aîné, jouissant parallèlement d'une ingénierie du son plutôt soignée et variant judicieusement ses exercices de style, ce deuxième opus poussera assurément le chaland à une remise du couvert sitôt l'ultime mesure envolée. Témoignant, par ailleurs, d'un bel élan créatif, de lignes mélodiques finement sculptées et d'une technicité instrumentale éprouvée, les productions personnelles du groupe s'avèrent d'une efficacité redoutable, au moment où les réinterprétations proposées se voient, elles, sublimées par les hypnotiques empreintes vocales de trois divas bien habitées et totalement épanouies.

Ainsi, à l'image d'un album plaçant à parités égales œuvres propres et empruntées, se dessine un heureux trait d'union entre passé et présent, où, cette fois, l'amateur de metal symphonique au même titre que le féru de pistes pop, rock et synthwave trouveront tous deux matière à se sustenter. Un set de compositions synonyme de prise de risque, au demeurant parfaitement assumée et relevée de main de maître par nos trois princesses. Si d'aucuns auraient sans doute espéré voir inscrite l'une ou l'autre fresque dans la cahier des charges ainsi qu'un zeste d'originalité supplémentaire, tant la qualité des arrangements que celle des enchaînements sauront compenser ces relatives carences. Bref, une énergie nouvelle se fait jour, présidée par un second mouvement éminemment rayonnant, volontiers effervescent et pétri d'élégance...

3 Commentaires

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MetalSonic99 - 23 Janvier 2024:

J'adore les reprises que font ce groupe! Vivement que j'écoute ce nouveau-né, qui, au vu de ta chronique, mérite que l'on y accorde une oreille attentive. 

Eternalis - 27 Janvier 2024:

Je suis plutôt client de ce genre de projet en général mais tout est si préfabriqué ici ... entre les compos qui sonnent (et l'arrivée de Marco n'arrange pas ce sentiment) comme du Nightwish du pauvre (sans l'ambition, le talent mélodique ni le lyrisme), du Visions of Atlantis (étonnant ?) ou des reprises déjà entendus des milliers de fois (It's a Sin déjà repris par tant de groupes, Poison a déjà été repris par Tarja dans une version très similaire, le choix de Mylène Farmer est osé mais finalement peu entreprenant dans sa forme et je dirais que c'est presque Separate Ways qui est le plus percutant dans sa reprise), j'ai été plutôt déçu dans l'ensemble.

Tout s'écoute, c'est sympa mais dans l'ensemble, je ne vois rien qui fasse qu'on y reviendra. Et à la lecture des interviews, ce côté ouvertement féministe "On veut prouver qu'on peut faire un album de femmes" me fatigue un peu (surtout que c'est un homme qui compose ...) côté communication. Bref, un album comme Napalm semble les empiler dernièrement, comme Nuclear Blast en son temps.

ericb4 - 27 Janvier 2024:

Merci pour vos retours! Aussi curieux que cela puisse paraître, moi, en revanche, je reste souvent sur ma réserve concernant l'exercice de reprise de hits planétaires. Mais, là, j'avoue y avoir trouvé un certain plaisir, notamment grâce à la symbiose des empreintes vocales de ces trois chanteuses de talent, à la qualité de la production d'ensemble et aux arrangements instrumentaux dont regorge ce foisonnant opus.

@Eternalis : en ce qui me concerne, si elles me semblent plutôt bien réalisées dans l'ensemble, c'est  la reprise de la ballade de Marillion (que j'ai eu l'occasion de voir à l'époque de la sortie de ce disque, donc au moment où l'impressionnant Fish y officiait) qui aurait  ma faveur : plutôt que de rester rivées à la structure originelle du titre, nos trois vocalistes l'ont sublimée, à leur manière, non sans quelques assauts oratoires auxquels on ne pouvait s'attendre. Une prouesse, en somme, sur un titre qu'il était risqué de reprendre sans l'égratigner. Quant aux autres reprises, celle de Mylène Farmer n'est pas mal non plus ; même si la prise de risque reste minimaliste, je suis parvenu à oublier l'originale, l'espace d'un instant, ce qui n'est pas le moindre des mérites de l'exercice de style! Et je ne saurais dire exactement pourquoi, mais à chaque fois que je repasse ce disque, je ressens le désir de le parcourir dans sa totalité. Et pourtant, j'en ai écouté des albums de ce type, et rarement j'y suis revenu...

Certes, les compositions personnelles du groupe s'avèrent moins inspirées que celles d'un Nightwish (première mouture), mais pour un premier exercice, l'affaire me semble néanmoins rondement menée. Et si la créativité mélodique n'est pas leur qualité première, ces six pistes inscrivent cependant dans leur trame des arpèges d'accords judicieusement échafaudés et des plus impactants au final. Mais ce n'est là que mon humble avis. Cela dit, je comprends ton point de vue et le respecte, pas de souci là-dessus. Merci pour le partage de ton sentiment sur un album pour lequel une division des points de vue est quasiment inévitable.

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