Manquer de mentionner l’aspect parodique de ce premier album des américains de
Steel Panther, dont les stigmates trahissent l’hommage rendu au Hair
Metal/Glam Rock des années 80, sombrant alors ainsi dans une inadvertance coupable, ne serait que pur sacrilège. Qui pourrait, en effet, contester une telle évidence au vu de cette pochette, de ces couleurs, de ces attitudes, de ces coiffures, de ces apparitions vidéo, de ces accoutrements, au son de ces textes délicieusement salaces et subversifs, de ces gimmicks spécifiques d’un temps définitivement révolus ou encore de ces mélodies aux influences incontestablement empruntées à d’autres décennies ? La cause étant entendu pour la fanatique frange de ces incurables adeptes de la modernité sérieuse et virile, ne reste plus qu’à rire en crachant son mépris coupable sur une telle entreprise. Sauf que…
Sauf qu’outres les facéties caricaturales, déjà évoquées, derrière lesquelles se dissimulent
Steel Panther, se cachent d’excellents musiciens. Sauf que débarrasser de ce fard amusant, vernis multicolore grotesque, qui recouvre ce
Feel the Steel, l’œuvre dévoile une efficacité redoutable dont nombres de ces illustres anciens, desquelles la musique de ces américains s’inspire, ne savent plus vraiment user aujourd’hui.
Digne héritier notamment de Motley Crue,
Dokken,
Stryper et autres
Bon Jovi, Michael Starr et les siens nous en proposent donc une vision où l’exemplarité de musiciens talentueux se marie admirablement avec l’apparat parodique. Toutefois il convient d’insister sur le fait, qu’au-delà de cet incontestable témoignage respectable déposé sur l’autel de cette décade passée,
Steel Panther compose des titres inspirés qui n’auraient, fondamentalement, nul besoin de cet artifice pour séduire. Le subterfuge amusant n’est donc qu’un ornement supplémentaire délicieusement passéiste.
Il faut aussi évoquer la qualité de ce son et donc le remarquable travail de production effectué sur cette œuvre qui lui offre une modernité très actuelle. De plus, encore une fois, les musiciens sont de remarquables artistes et de ce fait il devient séduisant de détailler les travaux, notamment, de ces guitares incisives ou d’être attentif à ces incroyables chants.
Il apparait comme hautement superflu, à mon sens, de détailler chacune des satisfactions qui nous emplis à l’écoute de ces superbes titres et les admirables
Death to All But Metal, Asian Hooker et son climat oriental, Eatin' Ain't Cheatin', The Shocker et ses riffs délicieux ou encore, par exemple, un Party All Day et ses relents proches d’un
Slippery When Wet de
Bon Jovi imposent une évidence inutile à commenter.
Finalement seule la présence, selon moi, trop importante de ballades vient, un tant soit peu, entacher un album exemplaire. Mais peut-on réellement s’en ahurir alors que le genre à donné toutes ses lettres de noblesses à l’exercice ?
Pas vraiment. Ainsi certaines demeurent séduisantes telles l’excellent
Community Property dont le texte est remarquablement drôle ou encore
Girl from. Oklahoma dont les mélodies pourraient avoir été composées par
Nuno Bettecourt pour
Extreme, et où Michael y démontre tout son talent. Alors que les deux autres, la
Power ballade Fat
Girl (Thar She Blows) et Stripper
Girl, ne sont pas vraiment indispensables.
Ce
Feel the Steel, premier véritable album des américains de
Steel Panther, est donc une œuvre admirable qui, au-delà du fard assumé et voulu, demeure incroyablement convaincante. Finalement seules les perspectives futures nées du désir de poursuivre un tel concept parodique pourraient être complexes. L’avenir donnera son verdict.
Mais je l'ai déjà fait le moule bite! J'y vais comme ça d'ailleur au hellfest! Je suis pas un payday!
: P
"... it's time to spread the shocker all across the land... "
Dans le style pure poésie "Asian hooker" est pas mal également. FUN!
Grand merci pour la chronique.
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