Groupe Suisse (de Lausanne, pour être précis),
Algebra sort son second album chez Unspeakable Records et bénéficie d'une production claire et précise (Andy Classen est aux manettes et ça s'entend) pour mettre en valeur son thrashmetal. Si les pochettes d'albums ne sont toujours pas le point fort de nos thrashers,
Algebra propose neuf morceaux carrés, ni particulièrement modernes, ni connotés vieille école, mais subissant l'influence de
Slayer à plus d'un titre.
Ainsi, "
Survival Nowadays" ouvre superbement le bal comme peut le faire un
Slayer sur ses albums, en mettant le morceau le plus percutant/rapide en premier : riffs tranchants, décélération, double grosse caisse, couplet rapide, la panoplie du parfait petit
King/Hanneman est en marche. Seuls les soli, plutôt mélodiques et recherchés, amènent un soupçon bienvenu de mélodie et de différenciation avec les maîtres Californiens. De plus, le phrasé de Chaos Edy (si, si, c'est le pseudo du chanteur - apparemment remplacé depuis l'enregistrement de l'album) ressemble au Araya des années 90, en plus monocorde toutefois, ce qui ne rehausse pas l'attractivité des morceaux. Dommage, mais le changement de chanteur pourra, peut-être, apporter un supplément d'âme dans le futur au groupe.
Pourtant
Algebra surprend parfois, comme sur les envolées de la paire de guitaristes, parfaitement en place sur le rapide "Necessary
Evil". Et, évidemment, c'est dans ces moments là que le groupe sait convaincre (l'envolée en solo introductive de la ballade "My Shelf", pleine de sensibilité et très
Testament dans l'esprit, le riff dynamique et le duel de soli de "Profound Guilt" ou le final "Monotask"). Les passages les plus pêchus, outre le fait de ressembler à
Slayer, proposent un petit côté que n'aurait pas renié un Tommy Victor énervé (
Prong). Mention à Tony Sharp, le batteur, qui abat un vrai boulot d'orfèvre (Lombardo, là aussi, n'est parfois pas loin : le début de "Ego System" rappellera celui de "
Criminally Insane", que tous les thrashers en herbe ont déjà joué en "air batterie" des dizaines de fois). Pourtant,
Algebra a du mal à passionner, faute à un chant passe partout, et à des compositions un peu trop prévisibles, l'introductif et percutant "
Survival Nowadays" ou le plus mélodique "Monotask" mis à part.
Assez académique dans le style proposé, voire commun dans son approche, pas très agressif, l'album rappellera à beaucoup le
Slayer des années 90, voire le Grip Inc. des deux premiers albums. Malheureusement sans l'agressivité virtuose ni l'impact des compositions de leurs principales inspirations, à une ou deux exceptions près. Bien fait, mais vite oublié.
Il y a bien plus d'influences que Slayer. Ça tape dans Exodus, Sepultura, Destruction,Sodom entre autres et question agressivité je trouve que c'est aussi bon que le précédent.
C'est pas du thrash à la Noisem hein.
Enfin. Perso je le trouve très bon ce disque. Un poil plus convenu que Polymorphe mais Algebra confirme un potentiel très intéressant.
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