While Heaven Wept avait jusqu’ici vécu sa longue carrière (entamée à la fin des 80’s) dans un relatif anonymat, proposant une musique trop raffinée et antidatée pour s’attirer les faveurs du public. Les jeunes metalheads sont en effet plus enclins à tomber en admiration devant les corpse paints de Ghaal, les baleines de
Gojira, les blagues de
Ultra Vomit ou encore les tatouages de Franky Costanza.
Remis en selle par la hype revival
Doom / Heavy de ce début de troisième millénaire, le combo de Virginie (l’état, pas Efira…) obtenait une précieuse signature sur le label italien Cruz Del Sur (
Slough Fed,
Crescent Shield), nouveau fer de lance du Heavy /
Doom. La qualité et le succès de ce disque fut tel, que les américains obtiennent finalement une signature chez
Nuclear Blast pour y enregistrer leur quatrième album,
Fear of Infinity (2011).
Doté d’une formidable pochette de Gustavo Sazes, le contenu est aussi alléchant que leur galette précédente et la formule ne semble pas avoir beaucoup changée, le Heavy de Tom Phillips et ses sbires est toujours tiraillé entre un côté progressif et une facette mélancolique lorgnant vers le
Doom. Désormais épaulé par Scott Loose en provenance de
Brave (combo dont sont également issus Michelle et Trevor Shrotz), Tom propose toujours ce riffing caractéristique simultanément robuste et aérien, Hour Of
Reprisal rassurera d’ailleurs ceux qui avaient peur d’un retournement de veste suite à une signature sur un gros major (le plus gros du
Metal pour être précis), sans introduction au préalable, la rythmique imposante et le clavier solennel entrent en action. Sans aller jusqu’à parler de blast-beat, le tempo est assez enlevé et le jeu de batterie de Trevor, extrêmement dynamique.
Comme sur l’opus précédent, les sessions d’enregistrement ont eu lieu dans le refuge de Chris Salamone qui a conservé cette production 80’s sans anabolisants, on notera simplement la basse de
Jim Hunter un peu plus en avant dans le mixe.
Destroyer of
Solace montre aussi l’habileté de
While Heaven Wept pour composer des refrains mémorables, utilisant au mieux le grand talent vocal de
Rain Irving.
Certes l’immense inspiration et le souffle épique de chaque instant de
Vast Oceans Lachrymose s’est un peu atténué ici, mais
Fear of Infinity n’en reste pas moins un bon disque faisant honneur au vrai Heavy
Metal, apparaissant quelque peu désuet et largement délaissé ces dernières années au profit de genres pompeux et précieux dont je ne saurais vous dire la dénomination exacte.
La longueur des titres a considérablement diminué, se cantonnant désormais dans la fourchette 3 / 5 minutes et c’est le reproche principal que l’ont peut faire à ce quatrième album, les thèmes sont parfois insuffisamment développés : après les 2 minutes 40 de
Destroyer of
Solace, on se retrouve comme deux ronds de flan, avec l’impression d’avoir été coupé au milieu d’un morcea To Grieve Forever est bien là pour apporter une dose de mélancolie avec ses paroles « corde + tabouret » et ses guitares Doomy, mais il manque la flamme supplémentaire qui faisait de leur disque précédent une tuerie.
Le seul morceau faisant durer le plaisir est le bien nommé Finality qui clôt le disque : une longue balade bien agencée qui s’énerve à peine dans sa seconde moitié, mais qui fait tout de même pale figure comparée à l’épique The
Furthest Shore de leur opus précédent..
Et puis 37 minutes pour un album de Heavy
Metal, c’est un peu court jeune homme !
Dévoilant un coup de mou indéniable,
Fear of Infinity est pourtant sauvé par son style racé, notamment les plans chants remarquables d’harmonie tout du long. Sans doute Tom Phillips et ses amis étaient-ils un peu pressés d’offrir un disque à leur nouveau label, gageons que la précipitation ne soit pas de mise pour leur prochain full-lenght et que le résultat soit aussi impressionnant que sur
Vast Oceans Lachrymose.
BG
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