Fates

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16/20
Nom du groupe Crimson Sun
Nom de l'album Fates
Type Album
Date de parution 24 Janvier 2020
Style MusicalMetal Mélodique
Membres possèdant cet album4

Tracklist

1.
 The Beast Within
 03:32
2.
 Virtual Reality
 03:06
3.
 We Are One
 04:04
4.
 The Prison
 04:57
5.
 Overcome
 03:12
6.
 Fate of Nora
 04:14
7.
 Trailblazer
 03:18
8.
 Distant Stars
 04:22
9.
 Essence of Creation
 03:40
10.
 Last Day on Earth
 05:33

Durée totale : 39:58

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Crimson Sun


Chronique @ ericb4

25 Fevrier 2020

Un second mouvement d'envergure insufflé par la formation finlandaise...

S'il est des formations désireuses de prendre le temps nécessaire à l'affûtage de leurs armes logistiques, artistiques et techniques, pour faire entendre leur voix, cet expérimenté quintet finlandais originaire d'Hamina serait assurément du nombre. Ce faisant, trois années suite à une respiration cristallisée par le vibrant EP « The Spirit of Unchainable », elle-même succédant au sémillant « Towards the Light » (2015), son premier album full length, le combo cofondé en 2005 par le vocaliste Teemu Hankanen et le guitariste Joni Junnila revient en force. Et ce, à l'aune de son second et présent opus de longue durée intitulé « Fates » ; auto-production où 10 pistes, parmi lesquelles figurent les deux singles « We Are One » et « The Beast Within », s'enchaînent sereinement sur un ruban auditif de 40 optimales minutes.

Ce qui ne signifie nullement que le combo nord-européen soit resté en retrait des planches ces trois années durant, dispensant désormais ses concerts non seulement sur la scène metal locale (Kotka Open Air (Kotka) et 2019 ; Tavastia (Helsinki), en tant que support d'Epica, Old Cock (Lappeenranta)... en 2017) mais aussi dans l'espace européen (Boston Music Room (Londres, Royaume-Uni), Z7 (Pratteln, Suisse), Club Caan (Stuttgart, Allemagne), Patronaat (Haarlem, Pays-Bas)... en 2017). Une fructueuse expérience en live doublée de la maturité compositionnelle de ses auteurs, mises à profit dans un projet qui, pierre après pierre tend à se solidifier, font de ce collectif un redoutable challenger avec lequel la concurrence devra composer. Caressant dorénavant l'espoir de figurer parmi les valeurs confirmées du metal mélodique à chant féminin, cette nouvelle livraison lui en autorisera-t-elle l'accès ?

Dans le vaisseau amiral nous accueillent à nouveau Joni Junnila et ses partenaires, - Sini Seppälä au chant, Jukka Jauhiainen à la basse, Antti Rantavuo à la batterie et Miikka Hujanen aux claviers - , pour une longue et mouvementée croisière, à l'image d'un message musical metal mélodique et moderne à la fois pulsionnel, pimpant et envoûtant. Une fois encore, le souffle de Lacuna Coil, Against Myself, et Amaranthe se fait sentir, celui de Delain et Lunatica plus encore. Cependant, à l'instar de leur précédente offrande, le groupe est en passe de livrer un set de compositions aux portées plus personnelles, aux lignes mélodiques fleurant bon l'inspiration féconde de leurs concepteurs.

Comme il nous y avait déjà accoutumés, le collectif a particulièrement soigné ses enregistrements, ne laissant entrevoir que peu de sonorités résiduelles, auxquels s'ajoute un mixage équilibrant parfaitement lignes vocales et parties instrumentales. Enfin, comme pour nous signifier qu'ils souhaitent désormais porter l'estocade, nos acolytes nous octroient des finitions difficiles à prendre en défaut et des arrangements de fort bon aloi, le confort auditif ainsi procuré permettant de les suivre dans leurs pérégrinations sans encombres...


Conformément à ses fondamentaux, le combo nous projette le plus souvent en de volcaniques espaces, parvenant alors d'un claquement de doigts à aspirer le tympan. Ainsi, disséminant une inaltérable vélocité rythmique doublée d'ondulantes rampes synthétiques, l'''amaranthien'' up tempo « The Beast Within » ne tarde pas à nous prendre à la gorge pour ne plus nous laisser le loisir de reprendre notre souffle. Doté d'un refrain catchy, d'enchaînements ultra sécurisés et mis en exergue par les charismatiques et toniques inflexions de la sirène, ce hit en puissance poussera irrémédiablement à une certaine addiction. Un poil plus acidulés mais tout aussi saillants, dans la veine de Lunatica, l'engageant « Fate of Nora » tout comme les ''delainiens'' « Distant Stars » et « Essence of Creation » glissent avec célérité dans nos tympans alanguis. Dans cette énergie, on retiendra encore « Virtual Reality », offensif et rayonnant effort aux riffs saccadés et à la basse plombante. Dans la lignée d'Against Myself, cette ogive se pare de couplets bien customisés et d'insoupçonnées et opportunes variations rythmiques.

Empruntant parfois des terrains plus accidentés, nos compères jamais ne nous égarent, et rarement nous désarçonnent. Ainsi, dans un registre metal mélodico-symphonique, sous couvert d'arrangements ''nightwishiens'' et d'un léger tapping, le dévorant « The Prison » n'aura de cesse de nous bringuebaler tout en restant rivé sur un filet mélodique d'une fluidité apte à procurer quelques frissons. En outre, la frétillante offrande s'habille d'une atmosphère à la fois grandiloquente, enjouée, énigmatique et terriblement magnétique, qui ne sera pas sans rappeler « Towards the Light ». C'est également dans un bain bouillonnant que le pavillon plongera à l'aune de « Trailblazer », ''delainien'' up tempo aux riffs crochetés. En dépit de quelques linéarités mélodiques, eu égard à ses soudaines accélérations et à sa grisante et omniprésente couverture synthétique, l'éruptif propos laissera quelques traces dans les mémoires de ceux qui y auront goûté.

Quand elle retient un tantinet les chevaux, la troupe révèle de séduisants atours, nous assignant volontiers à résidence. Ce qu'illustre, d'une part, le single « We Are One », grisant mid tempo syncopé et progressif à mi-chemin entre Amaranthe et Lacuna Coil. Calé sur un infiltrant cheminement d'harmoniques, réservant d'inattendus changements de tonalité, mis en habits de lumière par les limpides patines de la déesse et un délicat filet organique, le tubesque méfait aura bien peu de chances de rater sa cible. D'autre part, le symphonisant et ''xandrien'' mid tempo progressif « The Last Day on Earth » révèle de saisissants effets de contraste rythmique ainsi qu'un refrain immersif à souhait enjolivé par les cristallines et néanmoins toniques volutes de la belle. Développant une complexe mais efficiente technicité instrumentale et décochant ces séries d'accords qui longtemps vous resteront gravées en mémoire, c'est dire que, selon votre humble serviteur, l'on détiendrait là l'un des gemmes de l'opus...

Lorsqu'elle fait place à d'intimistes moments, la formation finlandaise s'y exécute avec une infinie délicatesse, se muant dès lors en bourreau des cœurs en bataille, avec, pour effet, de nous retenir plus que de raison. Aussi, l'aficionado du genre ne pourra éluder « Overcome », troublante et ''delainienne'' power ballade aux fins arpèges au piano, aux reprises savamment positionnées, et mise en habits de soie par l'hypnotique grain de voix de la maîtresse de cérémonie. Bref, une proposition ouatée et enveloppante, à la charge émotionnelle difficile à endiguer, susceptible de faire voler en éclat toute forme de résistance.


Après le temps d'une courte respiration est venu celui de l'affirmation de soi et de l'élargissement du terrain de chasse du quintet finlandais... Au regard de ce second full length, la troupe confirme le potentiel technique et mélodique pressenti à l'instar d'un vibrant et sculptural « Towards the Light » et enrichit dès lors son projet en sonorités alternatives et des plus enivrantes. Ainsi, la fibre symphonique semble davantage infiltrer un projet metal proprement mélodique et moderne, contribuant, de fait, à faire entrer le combo dans une arène où nombre d'opposants lui imposeront à n'en pas douter un combat sans merci. Qu'à cela ne tienne, quinze ans après son émergence, le collectif nord-européen a pris soin de peaufiner son ingénierie du son tout comme chaque portée de chacune de ses compositions, désormais au trait de plume affiné et d'une efficacité redoutable.

S'il n'a à déplorer pas l'ombre d'un bémol, il faudra néanmoins au combo consentir à quelques prises de risques et/ou joutes oratoires pour espérer impacter plus largement un public déjà en phase avec les travaux de ses maîtres inspirateurs. On aurait également espéré une palette plus étoffée en matière d'exercices de style, par l'octroi de l'un ou l'autre instrumental et/ou fresque, et de coloration atmosphérique. Cela étant, nos inspirés créateurs nous livrent une galette des plus rayonnantes et d'une rare force émotionnelle, que l'on ne quittera qu'avec l'indicible espoir d'y revenir aussitôt l'ultime mesure envolée. Sans signer là une œuvre majeure, la formation finlandaise nous invite toutefois à un message musical seyant et d'envergure, porte probable d'accès à une scène metal internationale encore peu explorée. Bref, un groupe à suivre de près, de très près...

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