Fantasmagoria

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17/20
Nom du groupe Epysode
Nom de l'album Fantasmagoria
Type Album
Date de parution 11 Octobre 2013
Labels AFM Records
Produit par
Enregistré à Noise Factory
Style MusicalMetal Progressif
Membres possèdant cet album39

Tracklist

1. File 4180-2 02:15
2. The Arch 05:14
3. Morning Rose 04:35
4. Venom 04:35
5. The Black Parade 05:11
6. T.H.O.R.N.S. 04:00
7. Garden of Exile 02:48
8. Raven’s Curse 04:48
9. Living Fortress 04:33
10. Fantasmagoria 06:48
11. The Inheritance 01:08
12. Now and Forever 04:31
13. Forgotten Symphony 06:46
14. Unreal 05:13
Total playing time 1:02:25

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Epysode


Chronique @ Eternalis

17 Octobre 2013

"Fantasmagoria" parvient à atteindre un niveau rare dans le metal progressif [...]

« Fantasmagorie : art de créer des illusions surnaturelles »
Samuel Arkan


Encore sous le choc d’une enquête au plus profond et tourmentés des psychés humains, il nous tarde pourtant de replonger en abimes plus loin que jamais, avide de cette tourmente, de cette noirceur, de cette décadence pourtant emplie d’une beauté noire et vénéneuse dont on ne peut s’écarter une fois emprisonnée par son baiser.
"Obsessions", s’il n’était pas parfait, avait pourtant permis au projet de Samuel Arkan de combler le vide laissé par le split de Beyond Twilight ou Ark, dans un genre de metal progessif très sombre et malsain tout en restant mélodique et sans utiliser de voix extrêmes. La présence de Kelly Carpenter (vocaliste du fameux "Section X" de Finn Zierler) n’avait fait que rapprocher ces deux formations éphémères dont on espérait pourtant qu’elle révérait rapidement les lueurs d’un studio.

Si Zierler tarde à présenter son nouveau projet éponyme, Epysode est bel et bien de retour avec un second opus, toujours aussi conceptuel et contenant de nombreux liens avec son prédécesseur bien que présentant des personnages et interprètes différents. Si les instrumentistes sont toujours aussi précieux (Mike Lepond, l’inusable Simone Mularoni, Leo Margarit…), les vocalistes affichent de nouveaux visages avec notamment la présence de Tom Englund dans le rôle principale, Ida Haukland (Triosphere) dans celui de sa sœur, Henning Basse dans le rôle d’un prêtre ou encore Tezzi Persson dans celui d’une jeune journaliste.
Si le parallèle musical entre les formations déjà citées se tient toujours, il est néanmoins évident que Samuel Arkan a désormais conféré à Epysode une identité propre, une vision musicale unique à son expression lui permettant de proposer une musique divinement sombre, furieusement technique mais toujours musicale et surtout concentrée autour de ses vocalistes. La production de Jacob Hansen est, une fois de plus, intense et lourde, parfaite et octroyant à "Fantasmagoria" une foule de détails, une multitude d’éléments se discernant au fil des écoutes et enrichissant toujours plus l’expérience.

Cette expérience débutant furieusement sur le génial "The Arch", s’envolant d’un riff syncopé et radical jusqu’à une accélération fantastique de batterie propulsant sur orbite le personnage d’un Tom Englund chantant toujours aussi bien de son timbre à la fois poétique et tragique, gorgé de feeling sans pourtant être dénué d’une puissance brute et rapeuse qui offre une interprétation d’une richesse inégalable au personnage campé par le suédois. Les claviers sont très amples et livrent dès ce premier titre un excellent soli bientôt rattrapé par une attaque de la six-cordes de Samuel qui, sans démonstration, dévoile un talent de plus en plus grand. Mais il est évident qu’il ne s’agit là que d’un début et que "Fantasmagoria" va s’amuser à nous balader, jouer avec nos nerfs en proposant des tableaux et des paysages très différents se rassemblant autour d’un concept fort et d’une très grande qualité de composition. "Morning Rise" permet à Ida de montrer son talent en reprenant impeccablement le flambeau de Magali Luyten sur un heavy rude et agressif, sa voix s’accommodant parfaitement de l’atmosphère lourde et mystérieuse du titre. Mais c’est surtout le nébuleux et très ténébreux "Venom" qui surprend, faisant entrer en scène Henning Basse (Metallium, Sons of Seasons) qui use de son organe vocal comme bon lui semble, à la fois viril, possédé, franchement terrifiant ou plus doux, tel un véritable schizophrène. Et que dire de la musique pour l’accompagner ? Une mélodie magnifique couplée à des claviers enchanteurs, une rythmique intraitable et une nouvelle fois presque syncopée sans jamais couper dans son élan les mélodies si importantes de la musique de Samuel.

Déjà "The Black Parade" et pas une once de lassitude. L’enquête suit son cours, les personnages entrent en scène les uns après les autres comme les chapitres d’un livre. Matt Marinelli (Borealis) impressionne par la maturité de son répertoire, plus proche d’un Russell Allen dans le timbre et très imposant lorsqu’il entre dans des tonalités graves. Les claviers se parent de quelques sonorités électroniques ici, tandis que le morceau livre un refrain explosif (probablement l’un des meilleurs) impossible à se défaire. La noirceur du titre et du texte contrebalance parfaitement avec la richesse musicale de la composition ainsi que la très forte dynamique qui l’entoure, restant toujours en mid tempo minimum.
"Fantasmagoria" parvient à atteindre un niveau rare dans le metal progressif « traditionnel » qui manque singulièrement de renouveau ces derniers temps (rappelons-nous le "Momentum" de DGM en début d’année et le "Atomic Ark" de Lalu récemment). Il est impossible de ne pas se souvenir du sublime duo de "Gemini Syndrome" sur l’album précédent ; c’est ici le titre éponyme qui livre une ballade déchirante et lumineuse entre Tom et Ida, jouée au piano, à aucun moment larmoyante et enveloppé par une aura mystérieuse (durant laquelle Henning fait également une apparition) qui se distille autour d’un solo de guitare à la beauté flamboyante, porté par les envolées vocales d’Ida et Tom au sommet de leur art respectif.
Après une telle poésie, c’est également la même Ida qui livre une narration démoniaque sur "The Inheritance" ouvrant sur un "Now & Forever" énorme (qui ne faiblit toujours pas malgré que l’on soit à cinquante minutes d’album !), duo entre les deux femmes du disque, centré autour d’un refrain très heavy et d’un riff tordu des plus jouissifs entrecoupés par des phases au piano toujours aussi inspirées.

On en viendrait même à se demander comment Samuel est parvenu à instaurer une telle dynamique dans des morceaux aussi denses et riches, dans lesquels il se passe toujours énormément de choses sans pourtant qu’il n’y en ait jamais trop ou pas assez. L’équilibre est presque parfait, le trop grand nombre de compositions d’"Obsessions" (peut-être son seul défaut, de s’essouffler dans le dernier quart d’heure) est complètement gommé, les interprètes sont parfaits et le fait que chacun soit venu en studio, comme un véritable groupe, enregistrer ses propres parties, n’est probablement pas étranger à cette incroyable cohérence.
Les mots manquent pour tenter de trouver des défauts à ce "Fantasmagoria" qui surpasse de la tête et des épaules son prédécesseur. Néanmoins, il parait certain que Samuel Arkan peut aller encore plus loin, en composant un album encore plus ambitieux et progressif, plus cinématographique encore. La marge de progression parait encore très importante, laissant augurer de futures chefs d’œuvre pour les prochaines années. Pour le moment, c’est de cette pépite qu’il faudra se contenter…mais force est d’admettre qu’il faudra au moins plusieurs mois pour en faire un tour complet et exhaustif. Le temps pour Samuel Arkan de mettre le troisième volet sur pied ?

14 Commentaires

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LeLoupArctique - 19 Octobre 2013: Magnifique chronique, j'avais déjà entendu parler de ce groupe, mais je n'avais jamais daigné y jeté une oreille. Ta chronique vient de me convaincre de réparer mon erreur au plus vite !

Sinon il y a un petit détail sur lequel je ne suis pas trop d'accord : tu dis "le metal progressif « traditionnel » qui manque singulièrement de renouveau ces derniers temps" Et The Omega Experiment alors ? ;-) Il me semble d'ailleurs que c'est toi qui en avait fait la chro.

Rien que pour le mois de septembre on peut aussi citer Haken, Lux Aeterna, Thought Chamber, Siren's Cry qui rivalisent d'originalité !
Sinon pour le reste de la chro, rien à dire comme d'habitude c'est très bien écrit.
Vic_Rattlehead - 19 Octobre 2013: Depuis 4 ou 5 jours je ne fais que l'écouter en boucle, il me colle à la peau et je n'arrive plus à m'en défaire, je n'arrive pas à écouter autre chose, je n'en dirai rien parce que tu a l'a merveilleusement bien fait Eternalis. Excellente chronique pour un somptueux album. Merci
 
Op467 - 21 Octobre 2013: Un bon 15/20 , musique envoutante, mais répétitive. Le niveau technique n atteint pas non plus des sommets.
edenswordrummer - 21 Octobre 2017:

Découverte très en retard de cette formation exceptionnelle...Une symbiose parfaite entre un Prog malsain et un Power épique et puissant...les vocalistes offrent tous une sublime prestation et la qualité de composition des titres, gorgés de riffs surpuissants, mais aussi des refrains enivrants, relève du rarement entendu. Splendide surprise ! Merci pour la chronique :)

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