Originaire de Saguenay-Lac-Saint-Jean dans le nord du Québec, actif depuis 2014, et composé de JP (chant), de GT (guitare, chant), de JR (basse, chant) et de Frédo au martelage de fûts, Chadhel a livré fin 2022, son deuxième véritable méfait longue durée, intitulé «
Failure//Downfall » et récemment publié en format vinyle chez Terrain Vague, connu pour abriter Pilori et Bain De Sang, entres autres. Pour les néophytes, il est à savoir que Chadhel officie dans un « grindcore » bas du front, sans aucune compromission ou fioritures.
Les hostilités débutent avec «
Wasteland Overlord » et son commencement plutôt lourd, avec un gros riffing, suivi d’une accélération en up-tempo, puis d’un gros blast des familles, le tout, sous poudré de vociférations écorchées. Un break massif, une seconde accélération blastée et 1’47 minute plus tard, voilà le décor de «
Failure//Downfall » planté, car les autres morceaux seront du même tonneau. Les préceptes du « grindcore » sont bien présents et respectés, ça blaste à foison, c’est hyper violent, ça casse de la nuque, le tout emprunt d’une rage et d’une colère peu commune.
Mais Chadhel ne fait pas que molester son auditeur, il sait également proposer des ralentissements puissants « enclumesques » comme sur « Filling Up
The Void With
Nothing », « Theory Of
Obscurity », « Insidious
Conspiracy Of Global
Annihilation » ou encore celui de « Death By A Thousand Cuts », mais aussi sur les débuts de « EatXBlastXDie » ou de « The Rope
And The Gallow ». Les québécois savent alterner les cadences et proposent une variété olfactive, qui évite l’écueil de la lassitude, ce qui n’est pas chose aisée dans le style. En fait, seul « EatXBlastXDie », qui fait office de respiration (toute proportion gardée, il s’agit de Chadhel), ne comporte pas de rythmiques hystériques, la formation misant plutôt sur un mid-tempo destructeur et groovy, hyper efficace. Les morceaux sont courts, entre 40 secondes et 1’51 minutes sauf « EatxBlastxDie » et « Death By Thousand Cuts », tout clôture cette orgie de powerviolence.
L’originalité du combo est de possédé trois hurleurs avec trois tonalités différentes, alternant entre vociférations arrachées, éructations grasses et vocaux d’outre-tombe très profonds, ce qui amène encore plus de diversité à cette ogive. Les musiciens sont tous au diapason et interprètent les morceaux comme si leur vie en dépendait, rien ne dépasse, tout est livré avec une belle précision. Il faut y ajouter la performance de Remy Verrault dont la mise en son est en béton armé, hissant vers le haut, ce «
Failure // Downfall » pourtant déjà très qualitatif.
Les principaux griefs que votre serviteur aurait à l’écoute de ce deuxième véritable full-lenght sont que, même si elle est moins présente, l’influence
Napalm Death demeure, les britanniques ayant tellement apporté à ce style, qu’il est difficile de s’en éloigné de trop. Puis, même pour une durée assez concise de 29 minutes de cette violence à l’état brute, «
Failure // Downfall » sera difficilement assimilable pour les cages à miel peu aguerries, et certains risquent de rester sur le bord du caveau, un format plus court comme
Nails le pratique, aurait peut-être été de bon aloi.
Avec «
Failure // Downfall », Chadhel ne révolutionne certainement pas le style mais propose un album vraiment sympathique, qui trouvera écho auprès des auditeurs avides de brutalité auditive. Ce missile, à la fois ultra brutal et varié, brisera assurément des nuques et laissera quelques gencives édentées.
Écouté cet après-midi: si je peux le trouver au format physique lors d'une de mes commandes je le prends de suite! Un skeud qui explose la tête, qui se classe certes derrière des Blockheads, Insect Warfare et j en passe mais pour moi qui ne chasse sur ce terrain qu occasionnellement sur ce terrain c'est du bon gibier! Merci pour le papier
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