Burden of
Grief est un de ces groupes qui malgré ces nombreuses années d’ancienneté n’est pas vraiment parvenu à décrocher le succès malgré des albums de qualité. Mais nos musiciens ne se sont pas découragés pour autant et continuent de tracer leur voie avec ce sixième album intitulé «
Eye of the Storm », qui manifeste l’envie qu’ont les allemands de sortir d’une scène underground devenue maintenant trop étroite pour eux.
Ce titre d’album est sans doute une allusion à l’univers
Warhammer 40 000. En effet, « L’œil de la terreur » est un coin de l’univers où la réalité matérielle se confond avec une dimension parallèle appelée le Warp, où vivent les démons du chaos, et qui sert de refuge aux puissances de la ruine et autres forces démoniaques. Cette référence expliquerait cette pochette parcourue d’explosions en tous genres s’enfonçant dans un abîme sans fin. Voyons si la musique nous réserve un destin aussi funeste que ce paysage.
L'introduction appelée «
Inception » est bien trop courte pour être considérée comme telle : elle aurait pu être incorporée dans le premier vrai morceau qu’est l’éponyme avec ses bons accents de death mélodiques des années 90, que ce soit par ses percussions frénétiques ou son hurlement si caractéristique du style.
Là où beaucoup de leurs confrères se lancent dans un death mélodique dit « moderne » qui n’est en fait qu’un metalcore pompeux tinté de nappes de claviers gandiloquents,
Burden Of Grief fait partie de ces irréductibles qui restent attachés aux racines et ne veulent pas en ressortir. En effet, il suffit d’écouter les premières notes de l’éponyme ou de « The angel » pour que les nostalgiques d’
At The Gates se sentent revivre leur jeunesse des années 90.
Le retour aux sources du style est vraiment le mot d’ordre. En effet, les Allemands avaient ajouté sur leur sortie précédente des éléments heavy à la Iron Maiden, voire même hard rock très identifiables. Ici ils ont préféré se focaliser sur ce que font les formations suédoises, et plus particulièrement
Arch Enemy comme sur « Broken » ou « Breathe one’s last » aux mélodies hargneuses, ou encore
In Flames, période « Soundtrack to your escape » avec des morceaux comme «
Wolf moon ». Mais cela ne veut pas dire qu’ils abandonnent les mélodies, puisqu’on les retrouve un peu partout, où même dans les solos endiablés, ou encore par l’arpège mélancolique de « The funeral cortege ».
A la limite, les seuls éléments « modernes » de ce disque seraient les breaks (voire presque les breakdowns) de « The funeral cortege », mais pas de panique, ils sont très courts, et la rythmique mélodeath reprend très vite le dessus. Autre élément conservateur du disque : aucune trace de chant clair, on se retrouve avec un chant qui ressemble beaucoup à celui de Tomas Linsberg d’At the
Gates.
L’album ne perd aucunement sa puissance de feu sur les onze titres, mais à la place, il devient un peu lassant une fois qu'on a écouté cinq ou six morceaux. Non pas que ce soit mauvais, mais disons plutôt que se tailler l’album d’une traite peut être un peu lourd, et que pour bien l’apprécier comme il faut, il vaut mieux l’écouter en deux ou en trois temps.
Voilà donc qui conclue cette chronique d’un bon album de Death mélodique comme on n’en fait presque plus, il n’y a plus qu’à souhaiter bon courage à ces Allemands qui malgré les années n’ont rien perdu de leur hargne.
Tu m'as mis l'eau à la bouche! Et merci d'avoir parlé de l'univers lyrique!
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