Exilium

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16/20
Nom du groupe Noctem
Nom de l'album Exilium
Type Album
Date de parution 07 Avril 2014
Membres possèdant cet album25

Tracklist

1. Enuma Elish
2. Apsu Dethroned
3. Decrepit Human Kingdom
4. Namtar’s Crown
5. The Rising Horns
6. Halo of Repugnance
7. Egregor
8. The Splint of Destinations
9. Eidolon
10. The Adamantine Doors

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Noctem


Chronique @ Icare

24 Juin 2014

Exilium a de fortes chances de terminer sur le podium des meilleurs albums de blackened death de l’année.

Que de chemin parcouru pour les Espagnols de Noctem depuis leur premier full length, Divinity, de 2009 ! Le combo de Valence présentait alors un black death bien rentre-dedans et percutant, très professionnel et de bonne facture, mais s’illustrant plus par son côté esthétique très travaillé (costumes de scène, maquillage, artwork très soigné et concept album), que par une musique réellement originale, même si celle-ci recélait déjà quelques timides penchants symphoniques orchestrés par mister Antoniou himself.

Après un deuxième album, Oblivion, deux ans plus tard, qui confirmait le talent du groupe de belle manière et asseyait un peu plus Noctem dans le paysage black death actuel, voilà que le groupe nous revient en avril 2014 avec un Exilium tonitruant qui risque de faire parler de lui dans les chaumières.

D’emblée, les Espagnols démontrent leurs nouvelles ambitions symphoniques avec un Enumah Elish puissant et grandiloquent aux sublimes orchestrations, rappelant évidemment Septicflesh ou Dimmu Borgir, et semblant être le prélude à une fresque épique. Une intro digne d’une BO de film d’aventures, à l’intensité dramatique palpable et à la montée en puissance irrésistible, qui nous mène droit au destructeur Apsu Dehtroned : blasts tonitruants à la vitesse phénoménale (Vhert, nouveau venu dans le groupe, s’illustre ici de la plus belle des manières en livrant une prestation époustouflante !), riffs sombres appuyés par des notes virevoltantes et inquiétantes, chœurs solennels de toute beauté et orchestrations majestueuses, ce premier véritable titre nous colle une énorme baffe dans la tronche. Même si la suite est plus classique, le morceau n’en demeure pas moins excellent, sans doute l’une des pépites de l’album, avec cette voix gutturale, cette pléthore de riffs et de changements de rythmes parfaitement amenés, ces soli inspirés et cette batterie qui défonce tout sur son passage. La violence n’a d’égal que la vitesse d’exécution, proprement hallucinante, et ce n’est pas Decrepit Human Kingdom qui va arranger les choses : s’ouvrant sur un tapping de guitare endiablé aux relents de souffre, enchaînant riffs orientaux sur fond de blasts assommants et parties plus mid tempo et massives avec une maestria et une brutalité qui rappelleraient presque Nile dans les moments les plus intenses, le constat est sans appel : Noctem bute et joue définitivement dans la cour des grands. On constatera d’ailleurs immédiatement que le groupe évolue désormais bien plus dans un death teinté de black que dans le black death dans lequel on le catalogue d’habitude, les vocaux de Beleth (qui m’ont personnellement immédiatement fait penser à ceux de Sven d’Aborted, carrément!) et ces parties de batterie endiablées devraient rapidement vous en convaincre.

Durant 46 minutes, Noctem trace son chemin dévastateur, servant une musique pouvant parfois faire penser à une sorte de croisement entre Behemoth, pour la force brute de l’ensemble ainsi que ces parties de batterie phénoménales, Marduk, pour l’intensité folle et la haine destructrice palpable de certains titres (au pif, écoutez Eidolon, et regardez le clip…Hmmmm, evil !), et d’un groupe de death brutal (la voix très gutturale et les méchants blasts de The Splint of Destinations). Néanmoins, là où le combo fait la différence et s’illustre des dizaines de formations de death black sans âme qui se contentent de bourriner à tout va, c’est qu’il met un point d’honneur à aérer ses compos, les ponctuant de nombreux passages plus lents et mélodiques aux riffs magnifiques qui restent gravés dans le crâne (l’excellent The Rising Horns, très épique, à la fois sauvage et lancinant, alliant merveilleusement brutalité et mélodie avec ces riffs entêtants au parfum scandinave qui tisseraient presque une scène cinématographique devant nos yeux clos: le vent qui souffle dans les cheveux du dernier survivant d’une bataille sanglante, colosse aux muscles saillants, aux yeux fous, et serrant son épée encore fumante dans la main, dernière âme humaine sur une plaine jonchée de cadavres, hurlant sa rage impuissante à la voûte impassible du ciel; une musique guerrière, fière et sauvage qui véhicule des sentiments nobles).
Ainsi, Exilium est loin d’être linéaire, et même si les musiciens restent principalement focalisés sur la puissance et l’efficacité, ils n’en oublient pas pour autant les ambiances : on a ainsi quelques passage en arpèges qui permettent de reprendre son souffle avant que la machine ne reparte de plus belle (The Rising Horns, Halo of Repugnance), des chœurs qui ajoutent un côté mystique et réellement habité au tout, et chaque morceau possède sa décélération salvatrice sur laquelle viennent se greffer des parties mélodiques et des soli du plus bel effet souvent appuyés par la double (Apsu Dethroned, Namstar’s Crown, la fin d’Eidolon).
La symphonie fait un timide retour sur Halo of Repugnance, s’ouvrant sur un chant onirique féminin noyé dans une brume lointaine, et proposant des chœurs religieux qui tissent une atmosphère liturgique et mystérieuse pour un titre proposant un mid tempo guerrier. S’ensuivra Egregor, interlude d’un peu plus de 3 minutes uniquement composé à la guitare sèche, distillant une mélodie sombre et inquiétante, notamment avec ces notes languissantes et ces hurlements lointains qui imposent à notre imagination affolée d’indicibles scènes de souffrance, sorte de calme plein de menaces avant la tempête qui explosera sur le lourd et brutal The Splint of Destinations.

Vous l’aurez compris, cet album est une bombe imparable pour les amateurs du style. Ultra puissant, techniquement irréprochable, proposant des ambiances soignées et un son relativement original pour le style, il séduira jusqu’aux auditeurs les plus exigeants, pour peu qu’ils ne soient pas réfractaires à un son moderne et à une production limpide. Quoi qu’il en soit, Exilium est une incontestable réussite qui va sans nul doute propulser Noctem au rang de référence du genre, et qui a de fortes chances de terminer sur le podium des meilleurs albums de blackened death de l’année. Rien que ça. La messe est dite, et le curé est espagnol. Amen.

2 Commentaires

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krakoukass56 - 26 Juin 2014: Ils avaient fait une très bonne prestation au Motocultor 2012, n'étant pourtant pas blackeux je suis aisément tombé sous le charme. J'y jetterai une oreille à cet album, c'est sûr. Merci pour le papier.
growler - 26 Juin 2014: J'ai aussi beaucoup aimé cet album, aboutit de bout en bout et ne comportant aucun point faible. Encore une belle chro' Icare, bravo!!
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