Liste des groupes Deathcore Science Of Sleep Exhaust

Petits nouveaux de la scène deathcore underground, Science Of Sleep, originaires d'Allemagne, lancent un premier full-length intitulé “Exhaust”, après un EP “Affliction” d'une brutalité rare, témoignant de leur potentiel écrasant, propice à leur créer une place de choix sur le devant d'une scène qui croule sous les nouvelles candidatures.

Que tous ceux en manque de sensations fortes se rassurent, Science Of Sleep sont là pour fournir une bonne dose de bestialité musicale: en effet, dès les premières minutes d'écoute, on ne peut avoir de véritables doutes quant à la musique du quintet germanique, il s'agit bel et bien d'un deathcore vorace et dévergondé, empruntant même parfois à la veine slam death, vénérant tout particulièrement les changements bruts de tempo et les tonalités caverneuses. Des morceaux comme “Exhaust” et “Misgovernment” délivrent leur lot de violence, mettent à l'honneur breaks dévastateurs et les growls de Marcus Jasak, qui s'alignent parfaitement sur les alternances rythmiques, ne donnant aucun signe de faiblesse ni de baisse d'intensité.

On dénote quelques influences directes dans la musique de Science Of Sleep, dont Thy Art Is Murder (avec qui ils ont eu l'occasion de se produire lors du “Hate Across Europe Tour”) ou encore Oceano, que ce soit au niveau des ambiances inquiétantes (la mélodie d'introduction de “Oppressor”, récurrente) ou des scansions effectuées sur les morceaux (“Dogma” et “Witness” fascinent de par la cohabitation instrumentale, durant laquelle les guitares imposent un rythme barré suppléé lors des transitions par le jeu décomplexé de Dennis Kosinsiki derrière les fûts). Des influences qui restent bien digérées, Science Of Sleep s'en sortant pour conserver une facette plus punchy en décidant de passer outre des expérimentations qui auraient d'avantage eu l'air de rafistolages superflus. Conscient de l'esprit même de la musique qu'ils pratiquent, les Allemands y sont fidèles et ne s'aventurent pas en des terrains hasardeux.

Certes, de cette nécessaire délimitation du carcan artistique découle une absence totale d'originalité. Ce “Exhaust” ne révolutionnera aucunement le genre et ne propose pas d'alternative réelle à la scène dont il s'inspire. Le schéma est globalement le même d'un titre à l'autre, ce qui fait que ce “Exhaust” tire sa force d'une écoute sèche et groupée, inutile d'aller y chercher un titre phare ou quelconque tube entêtant. Cependant, comme précisé plus haut, Science Of Sleep semble demeurer conscient de son potentiel et a façonné cet album selon une logique qui sied à cet ensemble, à savoir un album relativement court, très intense, à l'instar du titre bulldozer “Parasites”, et qui sait placer en avant le talent des musiciens. Rien de mieux qu'un “Auri Sacra Fames” et son feeling brutalement groovy pour souligner la perspicacité du groupe quand il s'agit de surprendre son auditeur au moment le plus opportun. En somme, Science Of Sleep n'en font pas des tonnes mais effectuent diablement bien leur besogne: c'est notamment le sérieux et la rigueur de ce “Exhaust” qui étonnent, en sachant que ce n'est qu'un premier album, au demeurant excellemment produit par Simon Hawemann, guitariste de War From A Harlots Mouth.

Un sérieux qui rejoint le message véhiculé par Science Of Sleep, orienté sur la dénonciation du monde post-moderne et empreint d'un certain pessimisme sur notre époque actuelle. La dénonciation s'apparente d'ailleurs aux paroles engagés de Molotov Solution et intègre intelligemment la connotation très offensive de la musique.
Ainsi, Science Of Sleep nous livrent un produit de bonne qualité en ces périodes estivales, “Exhaust” témoignant de l’impressionnante maîtrise des Allemands; certes leur deathcore n'inaugure pas une nouvelle ère mais il insiste sur le savoir-faire des musiciens et sur un potentiel facilement développable par la suite. L'alliance, réussie, d'un musique revendicative et bestiale avec une fluidité d'exécution, fait de ce “Exhaust” une découverte attrayante, que les fans de deathcore (pas que d'ailleurs...) ne pourront ignorer.