La scène core européenne connaît depuis quelques années une expansion qu’il n’est pas possible de négliger. Même si l’on pense avant tout à des groupes comme Betraying the
Martyrs,
War From a
Harlots Mouth ou encore
Infant Annihilator, d’autres groupes, plus underground, produisent un son ravageur, diablement efficace et n’ont pas à rougir face aux grands.
Science of
Sleep est un groupe originaire de Brunswick, en Allemagne. Existant depuis 2010, c’est cette année que sort leur premier EP,
Affliction, sous le label Bastardized Recordings.
Pour un EP, c’est un coup de maître! La formation teutonne délivre un deathcore très agressif, pour notre plus grand bonheur. On ne peut qu’être surpris de voir une formation aussi jeune possédant une telle maturité musicale.
Dès l’introduction, on comprend que Science of
Sleep ne fait pas dans la dentelle. Ici, pas de gros breakdowns qui durent indéfiniment, mais juste le temps qu’il faut pour souffler un peu avant de se retrouver immergé dans le déluge musical, pas de chant clair, pas le temps de laisser nos oreilles se remettre de la dose de brutalité qu’elles viennent de se prendre. Juste un concentré de rage, d’horreur et de haine sur 7 chansons.
On sent que le groupe puise son inspiration tant dans le death metal que dans les groupes ayant contribué à l’avènement du deathcore. Le résultat est à la fois technique, sombre et brutal, le tout parfaitement synchronisé.
Les guitares envoient des riffs à la fois lourds et percutants, la batterie alterne entre blastbeats ravageurs et breakdowns, et le chant caverneux de Marcus (renommé à juste titre le «Vokill», contraction de vocal et kill), qui n’est pas sans rappeler parfois celui de Phil Bozeman, apporte la touche finale à l’orage que contient cet EP.
L’introduction retranscrit parfaitement le contenu de l’album, d’une noirceur sans égale. Viennent ensuite des morceaux comme
Affliction,
Mutilation of Messages ou
Gallows of Treachery qui nous martèlent violemment le crâne. Chaque chanson est un nouvel assaut, où Marcus décrit une réalité sombre mais vraie (To Protect and
Abuse, qui dénonce les pratiques abusives de la police). Les breakdowns sont présents sans pour autant être le coeur de chaque chanson, chose que l’on trouve de moins en moins chez les jeunes formations.
Le groupe se permet même quelques innovations avec un passage quelque peu electro sur
Mutilation of Messages, toujours dans cette ambiance haineuse et fascinante. Le résultat est plus que probant.
La seule chose que l’on pourrait reprocher à cet album est d’être un peu répétitif sur le fond. Mais les chansons sont tellement plus percutantes les unes que les autres que l’on pardonne aisément au jeune groupe.
Un EP d’une qualité que l’on ne trouve hélas plus assez ces derniers temps, Science of
Sleep est un groupe prometteur, à suivre de très près.
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