Parallèlement au split-CD partagé par
Misanthrope et
Torturer,
Infest Records édite en cette fin d’année 1991 un second split regroupant deux formations suédoises du moment,
Excruciate et
Epitaph, qui n’ont droit en revanche qu’à une sortie en vinyle LP. Respectivement frappés des références INF001 et INF002, ces deux disques représentent donc le point de départ de cette petite écurie parisienne spécialisée en deathmetal, qui disparaîtra rapidement après une poignée de réalisations, dont le debut-album de
Torturer, et celui de
Wombbath coproduit avec Thrash Records.
Formé en 1989 à Stockholm sous l’appellation initiale Korgull, autour de Per Ax et Hempa Brynolfsson,
Excruciate se dirige en janvier 1991 dans une boite locale (Studio Largen) pour la capture de sa seconde demo-tape Hymns of
Mortality. Quatre titres de la maquette alimentent ainsi la face A du split-LP, le morceau Sabbath in the
Mortuary passant quant à lui à la trappe (il sera réenregistré sur le debut-album de 93). Cette face renferme un deathmetal très caverneux, dû à l’accordage bas des guitares, au growl d’outre-tombe de Christian Carlsson et à l’enregistrement rugueux.
Excruciate délivre ici son meilleur effort, perdant une part de sa lourdeur et de sa personnalité sur son premier album Passage of
Life à paraître, faute au départ de son growler originel et à la production-standard de Tomas Skogsberg aux Sunlight Studios.
Fondé sensiblement au même moment et au même endroit que son partenaire,
Epitaph occupe donc la face B du split, ayant également droit à une demo-tape pressée sur sillon, s’agissant de sa première maquette
Disorientation capturée en mars 1991 aux Sunlight Studios, et reprise en intégralité sur le split grâce à sa durée inférieure à celle d’
Excruciate. Avec quatre compositions moins puissantes, desservies de surcroît par une production low-cost de Tomas Skogberg, le trio stockholmois fait moindre impression sur cette seconde face, bien qu’il évolue dans un registre assez similaire à celui de son collègue, ce côté ultra-caverneux en moins. Sur l’album
Seeming Salvation à paraître en 92, on retrouve d'ailleurs
Epitaph assez proche de sa demo-tape, un peu plus à son aise avec des nouveaux morceaux plus aboutis et mieux produits, toujours aux Sunlight Studios.
Si
Disorientation indique globalement la couleur du premier album d’
Epitaph à venir, Hymns of
Mortality montre quant à lui l’autre visage d’
Excruciate, au deathmetal gras, rugueux et sépulcral, proche de Grave, Cematory (swe) ou
Carcass (période Symphonies), loin du rendu plus générique et stockholmois de son futur album. Ce split-LP d’
Infest Records renferme dans tous les cas ce vieux deathmetal suédois de l’époque des demo-tapes, ayant cette senteur moite et renfermant cette vieille odeur des cimetières.
Fabien.
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