Evilution (Part I)

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16/20
Nom du groupe Powergod
Nom de l'album Evilution (Part I)
Type Album
Date de parution 1999
Style MusicalPower Metal
Membres possèdant cet album26

Tracklist

1. Children of Lost Horizons
2. No Brain No Pain
3. Mean Clean Fighting Machine
4. Gods of War
5. Into the Battle
6. Salvation
7. I'm on Fire
8. Evilution (Part I)

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Powergod


Chronique @ samolice

09 Avril 2013

Toute la finesse d’un mets de fastfood

C'est bien connu, il ne faut jamais juger un livre à sa couverture. Pour la musique, c'est pareil. La pochette de ce « Evilution Part I » (1999) présente une épée et un crâne ? Et alors ? Le combo est Allemand ? Et alors ? Le nom du groupe contient le mot "power" ? Et alors ?
Ben et alors ... si. Inutile de chercher midi à quatorze heures, vous ne le trouverez pas, de tourner autour du pot, ou bien encore de tortiller du cul, Powergod fait bien du power métal.

Ma philosophie de ce courant musical - associer les deux je sais, fallait oser - est simple. Avec le power, c'est un peu comme avec la bouffe d'un fastfood, ça colle au bide, les saveurs sont sans finesse mais ce n'est pas désagréable pour autant. L'analogie culinaire, où l'art de se fâcher avec les amateurs de power ET ceux de bonne cuisine en une seule phrase...
Il n'empêche que ce disque m'a filé une petite claque tout à fait inattendue. Et donc dans ces cas là, que fait-on (si l'on est un minimum curieux)? On se renseigne sur les membres composant le groupe pardi. Au boulot!

Powergod, c'est tout d'abord un trio - j'aime bien les trios - composé d'illustres inconnus aux magnifiques pseudos - j'aime bien les pseudos - : Leo L. Sing, chanteur, parti après ce premier enregistrement , Hama Hart, batteur, et Riff Randall, guitariste et bassiste. Super, me voilà bien avancé. Heureusement, internet ne me laissera pas tomber.

Quelques clics sur Google plus tard, l'ami Riff Randall se nomme en réalité Andy Brings. Il ne m'est donc pas du tout inconnu puisque le gars a fait parti de Sodom entre 1991 et 1995 avant de se faire virer par Tom Angelripper. Et ce n'est pas tout. V'là-t'y pas en effet que je retrouve la trace de Brings au sein des Traceelords. Pour les plus anciens, ce nom évoquera sans aucun doute quelques (bons) souvenirs érotiques. Allez faîtes pas les mecs qui font mine de ne pas connaître : Traci Lords, la grande star US du porno des 80's, restée célèbre autant pour sa plastique avantageuse que pour le scandale qu’elle provoqua en 1986 lorsque le FBI découvrit qu’elle avait tourné la quasi-totalité de ses films en étant mineure. Moi, en tous les cas, je m'en souviens parfaitement (mes draps aussi probablement).
Brings et les Traceelords ont sorti un mini-album intitulé "Pussy!" (avec un certain Jorg Michael aux drums), hommage au charmant surnom qu'Angelripper donnait à Brings, puis un premier lp, « Sex, Money, Rock'n'Roll », sorti en 2001, c'est-à-dire après le premier Powergod (1999), mais pourtant composé auparavant. Vous suivez toujours? Brings y chante en plus de tenir son manche (de guitare, je préfère préciser au regard de ce qui précède). Tout amateur de wok n woll se doit d'écouter un jour les énormes covers présentes sur cet album de "Born to be alive" (Patrick Hernandez) et "Daddy Cool" (Boney M). De Sodom à Powergod, en passant par The Traceelords, bel éclectisme - j'aime bien l'éclectisme -.

Mais revenons à nos power moutons. L'intégralité de ce « Evilution », musiques et paroles, a été composé par Riff Randall, surnom choisi en référence au personnage (féminin) du film « Rock'n'Roll High School » (1979) dans lequel les immenses Ramones font quelques savoureuses apparitions, et son pote batteur. Si je me suis permis ce long développement sur le parcours musical de Brings, c'est tout d'abord parce que je fais-qu'est-ce-que-j'veux, mais ce n'est pas un bon argument, et surtout parce que la description du contenu musical ne nécessite pas autant de tomes que pour La Pléiade. Et ce n'est pas non plus le contenu des paroles qui m'offrira de quoi longuement disserter - j'aime bien disserter -. Comme ils le confessent, "No brain no pain". Pour sur, ils ne se sont pas cassés la tête. Pour tout dire, à côté, Dream Evil, c'est Shakespeare.

Dixit Riff lui même, le titre de l'opus n'a rien à voir avec Running Wild qui a proposé une chanson portant ce titre sur l'album « Death Or Glory » (1989). Pour autant, les influences de quelques glorieux anciens compatriotes sont présentes : Accept ("Children of lost horizons" qui ouvre excellemment l'album avec son heavy au refrain entraînant et au solo décapant), Udo ("Mean clean fighting machine", où la grosseu Bertha envoie de la double-grosse caisse et adresse un clin d'œil à notre gnome germain préféré puisque le refrain scande les termes "mean machine"), ou encore Helloween ("Salvation"). Manowar, dans une moindre mesure et bien que n’ayant de germanique que leurs fans, mérite également d’être cité (le break scandé de "No brain no pain", "I'm on fire"). Riff est un grand fan de Manowar, Powergod ayant d'ailleurs repris "Kill With Power" sur l'un des tribute albums aux géants du heavy proposé par PowergodBleed for the Gods », 2001).

Si le niveau d'ensemble reste toujours (au minimum) un ton en dessous des groupes précités, la qualité est bien présente, notamment sur la première partie de l'album, de loin la plus réussie à mon goût. Le track listing, bien pensé, alterne morceaux speedés et davantage mid-tempi. Peu de place est faite aux claviers, ce qui n'est pas toujours un mal. Ici, rien de superflu.
Pour autant, si, au milieu de tous ces titres qui traduisent un certain savoir faire allemand, je ne devais en retenir qu'un, ce serait sans conteste "Gods of war". D'entrée de jeu s'y installe une ambiance plus angoissante, assez proche de ce que peut proposer King Diamond, avec des variations vocales évidemment/hélas moins extrêmes. Hama Hart pilonne de tout son cœur, les riffs de guitare pleuvent, le solo impressionne et le refrain est déclamé de manière très convaincante. On peut même y entendre le son de cloche d'une cathédrale sur le refrain - j'aime bien les cathédrales ... moi aussi -.

Le chant de Leo L Sing ne fait pas tâche mais son timbre de voix manque quand même d'un gros poil de personnalité, tant il évoque de nombreux autres chanteurs au fur et à mesure des morceaux (Hetfield, écoutez donc le premier couplet de "No brain no pain", Peavy Wagner, Boltendahl et autres). Pour percer dans le power, je pense qu'il est essentiel de disposer d'un chanteur talentueux - évidemment - mais aussi immédiatement identifiable. Un gars qui marque de son empreinte le son d’un groupe. Ce n’est pas le cas ici.
Ce manque de personnalité, associé à des compos peu originales, fait sonner la deuxième moitié de l'album comme du Hammerfall de série B ("Into the battle", et son intro au son d'un tacatac-tacatac toujours agréable mais tout ce qu'il y a de plus classique, "Salvation", "I'm on fire").

Enfin, notons en dernière piste la présence du titre qui donne son nom à l'album. Pendant plus de dix minutes, cette pièce à tiroirs, pas vraiment dans l'esprit du reste de l'opus dont nous avons déjà souligné que la qualité première est d'aller droit au but - hommage! - sans faire de chichis, peine à décoller pleinement. Peter Waldhelm y accompagne Sing au chant. Heu, c'est qui Peter Waldhelm? Seule la partie centrale du morceau, qui propose un passage instrumental avec guitare acoustique suivie d'une attaque rythmique franchement plaisante et d'un bon solo, accroche l'oreille. Notons d’ailleurs sur ce titre, comme sur tout le reste de la galette, le très bon boulot abattu par Riff, tant en leads qu'en rythmique.

En résumé, voilà un disque sans friture, pardon, sans fioriture, mais un peu bancal avec sa très bonne première moitié et une seconde nettement plus banale. Ceci étant dit, vu que cet opus peut se trouver à moins de un euro sur certains sites bien connus, il serait dommage de s’en priver. Une fois la dernière piste achevée, on se dit "ouais, sympa mais je ne pense pas le réécouter avant un bon moment". Et pourtant, on y retournera bien plus vite qu’on ne le pense. Un peu comme avec un fastfood...

Blurp.
Désolé - j'aime pas roter -.

9 Commentaires

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samolice - 10 Avril 2013: PowergodE, bravo Marko, j'ai eu mon moment de rigolade de la journée!
Pour "Gods of war", je te trouve sévère. Si tous les titres de l'album étaient de ce niveau, ça le ferait vraiment pour moi.
Bon aprés, je vais pas vous le vendre comme l'album de 1999 non plus.
ZazPanzer - 10 Avril 2013: Quelle année de merde pour le Heavy, 1999. Il n'y avait guère que "Brave New World" qui m'avait enchanté, ainsi que le "Theater Of Salvation" d'Edguy. Je m'étais du coup consolé avec l'excellent "The Ladder" de Yes et le controversé "Californication" des Red Hot. Dernier album que j'ai bien aimé de Dream Theater également.
samolice - 10 Avril 2013: Y'a quand même le Mercyful Fate "9", le "Dreaming Neon Black" de Nevermore ou le superbe "Legacy of Kings" de tes chouchous d'Hammerfall.

Non t'énerve pas Zaz, je te taquine; en plus le Hammerfall date de 98 :-)
largod - 10 Avril 2013: Inconnu au bataillon de Panzers pour moi. Comme je fais une indigestion d'Allemands dans mes relations de travail, je ne me vois pas investir, comme Marko.
Et puis, la vague de thrash/power/speed d'outre Rhin ne m'intéresse pas plus que ça, à tort pour certains sans doute.
Merci pour le clin d'oeil, jeune Padawan... et cet humour délicieux.
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Chronique @ dark_omens

17 Janvier 2014

La finesse allemande dans toute sa splendeur...

Alors que le peuple allemand est souvent dépeint comme purement rigoriste, qu’on le pense rembrunis prêt à tous les sacrifices afin d’assouvir ces dogmes concernant la sacro-sainte efficacité; comment peut-on s’imaginer que lui aussi est capable de s’adonner à la détente, à la plaisanterie et en d'autres termes à la décontraction dont certains groupes emplissent joyeusement leurs œuvres ? Si j’exagère un peu, à peine, il est indéniable que le musicien d’outre-Rhin à la fâcheuse habitude de peu dévier de ces lois tacites qu’il s’impose secrètement. Il se doit, en effet, de respecter le plus strictement possible les canons d’un genre qu’il a vu naître, en partie, en son sein. Tous les enfants, descendants adultérins, proches cousins, fils incestueux, neveux illégitimes, ou affichés du Heavy Speed Teuton Originel, ont pour sacerdoce d’honorer l’héritage inestimable laissé par leurs glorieux aînés. Alors lorsque débarque de ces fières contrés germaniques un Powergod aux relents facétieux, aux envies sans ambitions autres que le contentement, la population enfermée dans ces clichés, si chers aux traditionalistes, se trouve soit étonnamment surpris, soit furieusement désappointés.

Pourtant si Powergod affiche sciemment cette volonté plaisamment simple, il n’en demeure pas moins qu’il pratique un Metal tantôt Heavy, tantôt Speed le plus sérieusement du monde. Leur musique n’étant pas sans nous rappeler Primal Fear, Helstar ou Grave Digger. Et la voix de Leo L. Sing (des marrants vous dis-je…) ressemblant, par certaines intonations extrêmement éraillées, à celle de Chris Boltendahl ou bien encore à celle de Peavy, chanteur de Rage.

De plus ce groupe n’a pas la volonté d’alourdir son propos avec de l’ornement superflu, allemand qu’ils sont jusqu’au bout de leurs idées, il nous assomme dès les premières notes d’un Children Of Lost Horizons, véritable machine de guerre, dont la mécanique est terriblement bien huilée, et dont le pilote démontre d’emblée son talent évident pour toucher sa cible. Atteint de plein fouet par ce Heavy rapide et précis, une pensée nous envahit: l’affrontement va être rude. A peine le temps de souffler sur un No Brain, No Pain plus mid-tempo, un peu moins dense, un peu moins intense, que voilà déjà Mean Clean Fighting Machine, nouvelle redoutable offensive victorieuse où la double-grosses caisse de Hama Hart (définitivement des comiques…) martèle sans faillir, imposant à ce morceau un rythme soutenue qui ne permet pas la moindre respiration. S’ensuivent quelques ogives aux tempos plus lents, moins percutante, et salvatrice. Remis sur pied, et prêt à reprendre le combat, on pense alors, malgré ces blessures qui nous marquent plaisamment l’esprit, pouvoir emporter ce conflit. C’est sans compter sur le sens tactique de Powergod, car c’est en cet instant précis qu’il nous bombarde avec sa pièce d’artillerie la plus redoutable, un I’m on Fire à la vitesse fatale, qui, selon votre modeste obligé est, et de loin, la meilleure arme de l’arsenal de cette formation. Pour éradiquer totalement les derniers survivants, il reste à nos adversaires un Evilution Part I, chanson épique de plus de 10 min, qui m’inspire à la fois a ces pires moments, une impression semblable à celle ressentie lors de l’écoute involontaire des bruits de fonds sans saveur de certaine musique d’ambiance, et à la fois, à ces meilleurs instants, un ennui assez profond malmenant ma concentration torturé. Quoi qu’il en soit ce titre est beaucoup trop long, beaucoup trop sérieux dans le contexte développé par le groupe sur ce disque et il manque la cible.

Au final ce Evilution Part I est un disque éminemment agréable, et des plus jouissifs lorsque Powergod s’efforce de ne pas s’encombrer de réflexions, et d’une gravité hors de propos. En effet, le groupe n’est jamais aussi bon que lorsqu’il s’épargne les interrogations superflues et se contente d’aller à l’essentiel. Mais ce sont là des défauts qui sont, somme toute, suffisamment passager pour qu’ils n’altèrent pas totalement le plaisir de cette écoute.

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samolice - 17 Janvier 2014: Merci pour la chro Dark. Une opinion qui me semble proche de la mienne, avec finalement, un album plutôt bien réalisé à défaut d'être essentiel. Une différence, ton intérêt pour le titre "I’m on fire" (et non "I’m a Fire" héhé na) que je trouve trop influencé par une formation type Hammerfall. Pas désagréable mais pas le meilleur titre de l'opus à mon goût. Pour ma part, j'attribue cette mention honorifique à "Gods of war".
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