Mais quelle pochette, mes aïeux ! Avec un dessin pareil, des patronymes comme Sadomancer et
Sergeant Salsten, et des titres si clichés ("Total
Metal", "
Satan Is Back"), on sait d'entrée que
Deathhammer ne fait pas dans le raffinement le plus subtil.
Plébiscités par Fenriz de
Darkthrone (patch à leur effigie sur la pochette de F.O.A.D.), et venant tout droit de Norvège comme par hasard, les deux acolytes proposent depuis une dizaine d'années un thrash/black primitif (peut-il en être autrement ?) et bougrement efficace. Sortis chez
Hell's Headbangers Records, les huit morceaux de l'album sont courts, percutants et complètement anachroniques. Comme si le temps s'était arrêté en 1984 et les influences bloquées entre du
Slayer période "Show No
Mercy" (pour le phrasé de certains couplets), du vieux Motörhead (pour les rythmiques), et le premier E.P. de
Destruction. Le tout saupoudré de la sauvagerie propre à
Pleasure To Kill, qui n'en finit plus de faire des adeptes, à tel point que les T-shirts à l'effigie de cet album devraient être proposés chez H&M, avec l'assurance d'habiller pour pas cher tous les true-fans de black/thrash (à égalité avec le premier
Bathory, allez).
Nulle évolution depuis son prédécesseur, Onwards To The Pit, du même acabit.
Deathhammer, un peu à l'image de
Toxic Holocaust, mais encore plus rétrograde et en plus black (les cris de corbeau étranglé, les paroles), revendique son style dans sa forme la plus orthodoxe. Parfois, quelques cavalcades ("
Sinner's
Possession", le final "
Omen Of
The Beast" très
Destruction) font leur apparition judicieusement, comme pour rappeler que tout ceci vient bien de la NWOBHM, mais le propos foncièrement jusqu'au boutiste de la formation ne trompera pas le fan : nous barbotons en plein revival assumé. Au fan de choisir son camp, noyé par pléthore de formations dans ce style (
Bewitched, les Japonais de
Sabbat, Invincible Force ou les récents Chiliens de Pirana). Ici,
Deathhammer se distingue de la horde par un côté peut-être un peu moins linéaire et mieux construit que la moyenne (l'influence Iron Maiden, sans doute, palpable sur quelques passages et notamment le très bon final "
Omen Of
The Beast" qui rappelle un peu "Flash Of The Blade" sur sa fin instrumentale), sans dénaturer son côté échevelé.
Si les morceaux, entraînants et remplis de conviction, ne se distinguent pas par leur ingéniosité ou leur excellence, ils confèrent à
Deathhammer un charme indéniable et une bonne dose de riffs brise nuque (le très bon "
Belial's
Curse" au riff principal à tomber, meilleur morceau du disque ou le final déjà cité "
Omen Of
The Beast"), et sans titre réellement faible. Ce n'est pas pour rien que l'album est aussi sorti en format cassette. Non, mais !
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