- Mesdames et Messieurs merci de nous rejoindre à la grande soirée des Oscars 2009 du metal. Vous avez zappé sur l’élection des miss pendant toute la cérémonie ?
Pas grave, le moment tant attendu est arrivé. Nous allons enfin décerner le prix de l’Oscar de Guimave pour l’album le plus édulcoré et sirupeux de l’année. Aussi nombreux que soient les prétendants il ne pourra y avoir qu’un seul vainqueur. Seulement l’un d’entre eux à réussi à filer un diabète aigu au jury. Jury qui ne sera pas présent ce soir suite à une overdose de glucose pendant l’écoute des prétendants. Je vous vois tous baver d’impatience en attendant le nom de notre heureux gagnant. Ah, mais voilà Paméla qui nous apporte l’enveloppe. Un petit discours très chère ?
- Je suis très heureuse de vous apporter l’enveloppe, les délibérations furent difficiles mais à leur issue un nom s’est démarqué.
- Nous n’en pouvons plus d’attendre nous voulons savoir le nom de l’heureux élu de cette promotion 2009 avec des cadors tels que
Darkness Dynamite entre autres !
- Alors le gagnant est (roulements de tambours) :
Evercircle du groupe allemand de
Power Mélodique
Saidian. En effet, c’est le groupe qui a le plus atteint la santé cardiaque des membres du jury.
- Et voilà, nous pouvons applaudir les heureux gagnants du concours en leur souhaitant de profiter de ce titre pour apporter un peu plus de hargne et de personnalité à leur musique. Il faut dire qu’ils ont fait fort avec un album aussi mielleux. C’est bien simple il me semblait dans les premières minutes que j’étais tombé sur une compile RFM party 80 réservée aux oubliés du
Metal Mélodique pour emballer. Mais non, cet album date bel et bien de 2009. Pourtant à l’écoute de ces claviers vintage et de ces riffs Finalcountdownesques on a l’impression que cette jeune formation allemande est sortie d’un congélateur pour tenter de remettre au goût du jour un style que tous les grands du genre ont d’ores et déjà fait évoluer. J’en entends au premier rang ricaner en affirmant que c’est du
Edguy avec une sentimentalité made in Céline Dion. Et vous avez raison car c’est un peu l’impression qui se dégage de la chose. D’autres encore clament au fond de la salle que c’est aussi une sorte de
Sonata Arctica, le côté prenant et l’émotion forte passant par la musique en moins. A ces derniers je ne donnerais pas tort du tout non plus. Car oui
Evercircle c’est un peu une accumulation de clichés tous plus éhontés les uns que les autres, à vous en rendre un true black metalleux sentimental en trois riffs.
- Excusez-moi de vous couper mais il semble que vous alliez omettre de traiter de la pochette formidablement kitch de l’album. Car il faut quand même avouer que la femme nue dans un halo de lumière sur un fond bleu, on a rarement fait mieux dans le comique involontaire. Même
Bon Jovi n’aurait sans doute pas osé, c’est dire !
- Ah oui, merci Pamela, en effet, ça aurait pu être une erreur grossière et impardonnable de ma part. Ceci illustre pourtant à merveille le contenu de la galette. Et pourtant il faut reconnaître que ces gens ne jouent pas mal du tout, bien au contraire, ils ont un bon niveau qui leur offre la possibilité de sortir des riffs et des solos qui faute d’être inspirés sont fort bien exécutés, d’avoir des nappes de claviers qui malgré leur côté kitch sont bien jouées. Le batteur et son acolyte bassiste ne commettent pas non plus d’impairs et assurent leur poste de manière plutôt convaincante. Le chanteur a une voix fort audible et chante même dans l’ensemble bien dans un timbre proche de celui de Tony Kakko de
Sonata Arctica. Mais voilà, le tout respire tant la mièvrerie, le cliché et la sentimentalité fade qu’on ne peut pas accrocher sans faire preuve d’une extrême prise sur soi. On passe invariablement d’une hilarité incontrôlable à une consternation dommageable au fil des morceau. Le tout atteignant son apogée sur « The Princess » plagiant sans vergogne la musique (I Just) Died In Your Arms Tonight du groupe du top 50 des 80’s Cutting Crew (Comparez vous aller manquer une syncope). Bref, en fait,
Saidian avec cet album réussit à s’enfermer dans un style qu’on pensait mort depuis un bon moment. C’est mielleux, mou, cliché à mort. En clair une arme absolue pour une scène de déprime amoureuse dans un téléfilm romantique allemand de l’après-midi sur M6. Une petite conclusion avant de rendre l’antenne Paméla ?
- Avec plaisir. Au final, s’il n’est pas foncièrement mauvais, cet album parait catastrophique à côté des sorties du genre dont le dernier (et très bon)
Sonata Arctica. Les amateurs du genre peuvent toujours essayer d’écouter mais risquent de trouver la chose trop mielleuse et entendue pour y trouver une once d’intérêt à côté de la blague potache pour emmerder le monde en bagnole. Un bon fou rire en perspective pour les amateurs d’albums gnian gnian et sucrés que ces derniers ne doivent sous aucun prétexte manquer.
- Voilà, notre grande soirée des Oscars du
Metal est terminée, il ne nous reste plus qu’à vous remercier de nous avoir suivis et à vous donner rendez-vous l’année prochaine pour connaître le nom de l’heureux successeur de ce
Evercircle machiavélique de mièvrerie.
Une bonne tranche de rigolade, ça fait du bien !
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire