Escapalace

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16/20
Nom du groupe Moonsun
Nom de l'album Escapalace
Type Album
Date de parution 03 Avril 2020
Labels Spinnup
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album5

Tracklist

1.
 One by One
Ecouter04:03
2.
 Wanted and Wild
Ecouter03:31
3.
 Blind
Ecouter04:37
4.
 Between the Flags
Ecouter05:06
5.
 Scars
Ecouter04:23
6.
 Deep Within
Ecouter04:48
7.
 The Hunt
Ecouter05:01
8.
 Into the Fire
Ecouter04:09
9.
 Hearing Your Screams
Ecouter03:52
10.
 To the Sky and Back
Ecouter03:43

Durée totale : 43:13

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Moonsun



Chronique @ ericb4

29 Mai 2020

Fédérateur sans être novateur, le message musical séduit sans surprendre...

S'il est des groupes évoluant à contre-courant de ce à quoi nous avaient habitués les grandes signatures du metal symphonique, ce duo d'outre-Rhin situé à Kaiserslautern en ferait assurément partie. Cofondé en 2011 par la mezzo-soprano Susanne Scherer et le pluri-instrumentiste et vocaliste Thomas Kolbin, le projet s'est tout d'abord nourri de compositions pop-rock mélodique, comme l'illustrent leurs deux premiers albums studio, « Silent Pieces » (2013) et « Inner Clouds » (2015). Parallèlement inspirés par quelques pointures du metal symphonique gothique à chant féminin, dont Nightwish, Epica et Evanescence, nos deux compères ont inscrit quelques uns de leurs titres-phares, tout comme ceux d'artistes de la scène pop-rock et folk internationale (Bob Dylan, Leonard Cohen, Sting, Bonnie Tyler, Adele...), au sein de deux pléthoriques albums en version acoustique : les bien-nommés « Covers Vol. 1 » et « Covers Vol. 2 » (juin 2018).

Mais c'est surtout à la lumière de leur EP « Rise and Shine », sorti dans la foulée, qu'une réelle évolution stylistique et technique s'esquissera, cristallisant un propos metal mélodico-symphonique à l'identité artistique stable et des plus envoûtants. C'est précisément dans cette dynamique que s'inscrit le présent opus dénommé « Escapalace » ; auto-production d'une durée quasi optimale de 43 minutes où s'enchaînent sereinement 10 pistes inédites, incluant pas moins de 8 singles, tous sortis en 2019. Une démarche prudente, s'il en est, et qui a pour corollaire une production d'ensemble tout aussi soignée que celle de de son aîné, témoignant, en outre, d'un enregistrement de fort bonne facture, d'un mixage bien ajusté entre lignes de chant et instrumentation, de finitions passées au peigne fin, complétés d'une belle profondeur de champ acoustique. Mais suivons plutôt Susanne et Thomas dans leurs pérégrinations...

C'est en s'aventurant sur des braises incandescentes que nos gladiateurs marquent leurs premiers points, et non des moindres. Ainsi, à la confluence de Xandria et Delain, se calant sur un épais riffing, un tapping effilé et un allant percussif encore peu éprouvé et qui sied bien au duo teuton, le mid/up tempo « Deep Within » ne saurait être éludé par le chaland. Déversant parallèlement ses couplets bien customisés assortis d'orientalisantes effluves, réservant d'insoupçonnées montées en régime et enjolivé par les frémissantes patines de la sirène, cet entraînant effort joue dans la catégorie des hits en puissance que l'on ne quittera qu'à regrets. Et comment ne pas se sentir porté par les vibes enchanteresses du trépident et enjoué « Into the Fire », véritable ogive dans l'ombre d'Epica ? Disséminant de sidérantes accélérations, recelant un refrain catchy et un vibrant solo de guitare, cette tubesque offrande poussera assurément à une remise en selle sitôt l'ultime mesure envolée.

Quand la cadence se fait plus mesurée, c'est d'un battement de cils que nos acolytes parviennent à encenser le tympan. Ce qu'attestent « One by One » et « Hearing Your Screams », ''nightwishiens'' mid tempi au caractère enjoué, aux riffs émoussés et glissant tous deux le long d'une enchanteresse rivière mélodique. Dans ces luxuriants paysages de notes, couplets finement ciselés alternent chacun avec un refrain immersif à souhait, mis en exergue par les chatoyantes inflexions de la déesse. Dans cette mouvance, le félin et ''xandrien'' « Blind » se fait à la fois altier et enivrant. En dépit de ses arrangements instrumentaux de fort bonne facture, on regrettera toutefois la persistante linéarité de son tracé mélodique et la tenace répétibilité de son cheminement d'harmoniques.

Dans cette énergie, nos compères ont veillé à varier le champ des possibles en matière d'ambiance. Aussi, retiendra-t-on sans mal le jovial « Wanted and Wild » eu égard à ses infiltrants arpèges d'accords et à son insoupçonnée touche folk symphonique ; une nouvelle corde à l'arc du combo teuton, plaçant dès lors le méfait au carrefour de Lyriel et Epica. Dans un registre symphonique gothique, l'énigmatique « The Hunt », pour sa part, nous plonge dans une atmosphère plus souffreteuse, un brin brumeuse, sans pour autant nous égarer de son enivrant tracé mélodique. Décochant un refrain certes convenu mais des plus accrocheurs et se parant d'enveloppants gimmicks guitaristiques, le ''nightwishien'' manifeste ne s'esquivera que malaisément par l'aficionado du genre.

Lorsque le duo en vient à flirter avec d'amples pièces en actes, il s'y adonne sans fébrilité aucune, et en dépit de la complexité de son message musical, il ne nous égare que rarement de sa route. Ainsi, à-mi-chemin entre Nightwish et Evanescence, « Between the Flags » se pose telle une petite fresque pop/metal symphonico-progressive aux multiples rebondissements, jouant à plein sur les effets de contraste rythmique pour tenter de nous rallier à sa cause. Essaimant d'ondulants gimmicks guitaristiques, disséminant ses riffs crochetés parallèlement à ses délicats arpèges au piano, tout en ouvrant ses ailes au fur et à mesure de notre progression, mis en habits de lumière par les pénétrantes impulsions de la maîtresse de cérémonie, l'opulent effort aura peu de chances de rater sa cible, celle de nos émotions les plus intimement enfouies.

Comme il nous y avait déjà largement sensibilisés, à l'aune de ses espaces tamisés, le combo serait doté de cette rare faculté à générer l'émotion requise sans avoir à forcer le trait. Ainsi, la petite larme au coin de l'oeil ne saurait tarder à poindre dès les premières mesures de la ''nightwishienne'' et caressante ballade « Scars ». Voguant sur une sente mélodique d'une confondante fluidité et essaimant un refrain que l'on entonnerait à tue-tête, mis en habits de soie par les cristallines volutes de la princesse, aux faux airs de Tarja, l'instant privilégié ne se quittera qu'avec l'indicible espoir de plonger à nouveau dans cet océan de félicité. Difficile également d'esquiver la délectable onde vibratoire générée par « To the Sky and back », ballade progressive à fleur de peau et romantique jusqu'au bout des ongles. Un moment en apesanteur fortement chargé en émotions, propice au total enivrement de nos sens. Assurément l'un des points de force de nos inspirés concepteurs.

A l'issue de notre parcours, force est d'observer que le propret opus nous plonge au cœur d'un luxuriant et grisant paysage de notes, adjoint d'un petit supplément d'âme, le combo ayant par là même élargi la palette de son offre en matière d'atmosphères et d'exercices de style. Continuant à harmoniser un univers pop-rock mélodique et un registre metal symphonique traditionnel, le collectif y a désormais accolé quelques touches folk et gothique, conférant ainsi à son propos un zeste d'épaisseur artistique, et ce, même si les prises de risques demeurent bien timides. Si les lignes de chant s'avèrent enchanteresses et les prestations instrumentales difficiles à prendre en défaut, le caractère somme toute classique de l'oeuvre ne surprendra que rarement l'aficionado du genre et la patte de leurs maîtres inspirateurs ne saurait se faire oublier. Nous livrant un message musical à la fois pimpant, énigmatique et frissonnant, octroyant une mélodicité des plus agréables à défaut d'être des plus mémorables, et s'il n'a guère changé le fusil d'épaule, le combo teuton parviendra néanmoins à magnétiser le tympan de bout en bout de la rondelle. C'est donc sans fracas ni coups d'éclat que continue l'aventure pour nos deux compères...

Note : 14,5/20

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