Equinox

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16/20
Nom du groupe Emetropia
Nom de l'album Equinox
Type Album
Date de parution 23 Fevrier 2022
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album2

Tracklist

1.
 Seasonal Warfare (Re-Imagined)
Ecouter04:00
2.
 A Summer Breeze (Re-Imagined)
Ecouter05:47
3.
 That Fateful Night
Ecouter05:27
4.
 Lord of the Blizzards (Re-Imagined)
Ecouter05:31
5.
 The First Leaf Falls
Ecouter06:29
6.
 Fall’s First Storm
Ecouter05:14
7.
 The Old Gods
Ecouter04:29
8.
 Procession of the Kings (Re-Imagined)
Ecouter04:54
9.
 His Final Endeavour
Ecouter11:06

Durée totale : 52:57

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Emetropia



Chronique @ ericb4

09 Mars 2022

Un sculptural et dantesque effort permettant au combo suédois de transformer l'essai...

Message a été reçu par le combo suédois de revenir dans les rangs muni d'un album full length, et ce, quelque quatre années suite à un introductif et émouvant EP dénommé « Procession of the Kings ». Le temps pour nos acolytes de concocter trois singles (« That Fateful Night » et un remix de « Seasonal Warfare » en 2021 ; « The First Leaf Falls » en 2022) soit, trois des neuf pistes de « Equinox » ; luxuriante auto-production reprenant, en outre, les quatre plages de sa modeste devancière. A son image, le nouvel arrivage demeure d'obédience metal mélodico-symphonique, dans la veine de Nightwish (premierè période), Xandria, Delain, Therion ou encore Diabulus In Musica, la touche personnelle en prime. Que nous réserve alors le collectif nord-européen pour son retour ? A l'aune des 53 minutes d'un parcours à la fois épique et romanesque, le groupe est-il en passe de se muer en valeur montante d'un registre metal à chant féminin aujourd'hui encore en proie à une féroce concurrence ?

Pour mémoire, l'aventure démarra timidement en 2011 sous l'impulsion des guitaristes Olle Renius et Kevin Larsson Alm, du bassiste Benjamin Wallentoft et du vocaliste Elias Björkman, lorsqu'ils mirent sur pied Grayscale, groupe essentiellement investi dans des reprises. Mais ce n'est qu'en 2015 que le projet se consolida, et ce, avec l'intronisation du batteur Oscar Heikkinen, suivie de celle de l'émérite claviériste Liam Strand, ce dernier contribuant à conférer une dimension résolument épique au message musical. Il faudra toutefois patienter jusqu'en 2017 pour voir le line-up se solidifier, avec l'arrivée de la frontwoman Lisa Wallenberg (ex-Astolat, ex-A Mace), en remplacement d'Elias, et du guitariste Jonathan Jacobson (Astagaad, A Mace), digne successeur de Kevin ; sans oublier le remplacement, en 2018, de Benjamin Wallentoft par Kristoffer Pynnönen, à la basse.

Ce faisant, le sextet suédois fait montre d'une féconde inspiration mélodique et d'une technicité instrumentale et vocale difficile à prendre en défaut. Pour mettre les petits plats dans les grands, mixage et mastering ont été laissés aux mains expertes du puissant vocaliste italien Michele Guaitoli (Temperance, Visions Of Atlantis, Kaledon, Overtures...), sollicité à cet effet, entre autres, par Celtic Hills, Eternal Silence, Silent Opera et Hell's Guardian. En découle un mixage parfaitement équilibré entre lignes de chant et instrumentation, des finitions passées au crible et une belle profondeur de champ acoustique. De plus, à l'instar d' Apostisy, Random Eyes, Son Of Sam et Sorcerer, l'artwork d'inspiration fantastique relève de la large palette graphique du pluri-instrumentiste et vocaliste finlandais Jani Stefanović (DivineFire, Essence Of Sorrow, Miseration...). Il semble que nos gladiateurs soient désormais plus efficacement armés qu'autrefois pour tenir tête à leurs si nombreux opposants...

Comme il nous y avait déjà sensibilisés, c'est à l'aune de ses pistes les plus endiablées que le combo marque ses premiers points, à commencer par ses premières gammes. Ainsi, la version remastérisée de l'impulsif et ''delainien'' « Seasonal Warfare » permet de goûter à nouveau à ses couplets finement modelés, relayés chacun d'un refrain catchy mis en exergue par les angéliques inflexions de sirène. Mention spéciale pour le bref mais sémillant solo de guitare signé Olle Renius, que n'aurait nullement renié Lanvall (Edenbridge). Difficile également de résister aux vibes enchanteresses (ré)générées par « Procession of the Kings » ; émouvant effort pop metal symphonique alimenté par un courant mélodique d'une rare élégance et, là encore, mis en habits de lumière par les limpides modulations de la déesse. Dans cette dynamique, s'imposera également la nouvelle mouture de l'épique et ''xandrien'' « A Summer Breeze » au regard de son infiltrant cheminement d'harmoniques et de ses poignants contrastes vocaux, des growls ombrageux et des choeurs faisant écho aux graciles patines de la princesse.

Dans cette même dynamique, s'inscrivent certaines de leurs dernières partitions, qui, elles également, trouvent les arguments aptes à nous faire plier l'échine. Ce qu'illustre, d'une part, « Fall’s First Storm », mid/up tempo aux riffs épais et aux subtiles variations rythmiques à la croisée des chemins entre Nightwish et Therion. Encensés par les poignantes oscillations de la diva, couplets délicatement ciselés et refrains immersifs à souhait glisseront avec célérité dans nos tympans alanguis. Dans cette lignée, on retiendra non moins l'opératique et enjoué « The Old Gods » eu égard à son énergie aisément communicative et ses sémillantes rampes synthétiques. Doté d'une mélodicité toute de fines nuances vêtu, le ''therionien'' manifeste poussera peu ou prou à une remise en selle une fois la note finale envolée. Mais nos valeureux gladiateurs ont encore bien d'autres armes pour assurer leur défense...

Par ailleurs, le groupe dissémine des arpèges d'accords moins immédiatement lisibles, misant alors davantage ses espoirs de séduction sur une technicité instrumentale plus complexe pour tenter de nous rallier à sa cause. Exercice de style périlleux mais parfaitement assumé et maîtrisé par nos acolytes. Ainsi, dans l'ombre d'un Nightwish des premiers émois, l'enjoué et énigmatique « Lord of the Blizzards » se pare d'un prégnant legato à la lead guitare, de soudaines accélérations et de délicates variations atmosphériques. Loin de nous désarçonner, au fil des écoutes, le nouveau visage de ce message musical parvient, lui aussi, à nous retenir, un peu malgré nous. Dans cette veine, le polyrythmique « That Fateful Night », lui, nous place au cœur d'un vaste champ de turbulences. Ne relâchant que rarement son étreinte et recelant de saisissantes montées en régime de son corps orchestral, le brûlot ne se quittera qu'à regret.

Lorsqu'il en vient a investir ses efforts dans d'opulentes pièces en actes estampées metal symphonico-progressif, le collectif suédois dévoile une nouvelle corde à son arc. Ce qu'atteste, en premier lieu, « The First Leaf Falls », fresque épique aux nombreuses péripéties et générant une saisissante densification du convoi instrumental à mi-morceau. Emmenée par une interprète au faîte de son art escortée par sa garde rapprochée, et s'écoulant au fil d'une sente mélodique des plus enveloppantes, la rayonnante et ''xandrienne'' offrande renseigne sur la capacité du groupe à faire évoluer son projet. Mais ce serait l'altier et romanesque « His Final Endeavour » le point d'orgue de la galette. S'écoulant au fil de ses quelque 11 minutes d'un parcours à la fois tortueux et souriant, déployant ses effets dévastateurs au fur et à mesure de son évolution, l'orgiaque méfait, que n'auraient renié ni Dark Sarah, ni Nightwish, aspirera d'un battement de cils le tympan du chaland. Magnifié par les ondulations et la puissance d'un corps oratoire en liesse, le message musical se fait des plus frissonnants, nous incitant alors à y revenir, histoire de plonger à nouveau dans cet océan de félicité...

Pour son retour dans la course, la formation suédoise signe une œuvre à la fois palpitante, solaire et empreinte d'une charge émotionnelle difficile à endiguer. Livrant un set de compositions témoignant d'une technicité éprouvée et de la fertile inspiration mélodique de ses auteurs, le sextet nord-européen l'a également habillé d'une production d'ensemble d'excellente facture. D'aucuns auraient sans doute espéré des exercices de style plus variés qu'ils n'apparaissent, ballades et instrumentaux manquant toujours à l'appel. Relative carence partiellement compensée par l'octroi de fresques des plus enveloppantes, des arrangements instrumentaux et vocaux de bon aloi, et des portées savamment échafaudées et un poil plus personnelles qu'autrefois. En dépit du peu de prises de risques consenti, à l'aune de cette corpulente et magnétique rondelle, le collectif disposerait néanmoins de l'arsenal requis pour espérer tenir la dragée haute à nombre de ses pairs et se hisser dès lors parmi les valeurs montantes de ce si concurrentiel registre metal. Bref, un sculptural et dantesque effort permettant au combo suédois de transformer l'essai...

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