Alors qu'il s'agira d'analyser ce nouvel effort des Thailandais de
Melodius Deite, sortis en cette année 2014 et baptisé
Episode II : Voyage Through the World of Fantasy une première bonne surprise nous attendra et il concernera sa pochette. Pourvu de couleurs moins vives que ne le furent celles du premier effort de cette formation, elle nous donnera à voir, de surcroît, une illustration plus aboutie et moins naïve. Une jolie esquisse. Un premier indice prometteur donc.
Un second à mettre au crédit de cette volonté d'un retour à plus de mesure concernera les chants qui, eux aussi, se seront imprégnés de cette maturité nouvelle et seront moins outranciers qu'autrefois. Ils restent néanmoins très inspiré par ce que nous proposa jadis la scène italienne dans ces périodes les plus fastes. La sobriété dont fait cependant preuve Ake N. Kertpanich est manifeste et notamment dans ces aigus plus convaincants.
Melodius Deite a donc indéniablement grandi depuis ce
Dream On moyen qu'il nous avait offerts six ans auparavant.
Malheureusement, ces nouveaux atouts évidents seront très vite annihilés par l'aspect terriblement désuet de l'art proposé par ces natifs de Bangkok. Cette musique telle que plus personne, si ce n'est quelques irréductibles acharnés, n'en propose plus ne parviendra, en effet, pas à conquérir le coeur d'un auditorat pléthorique. L'expression de ce Heavy Speed Mélodique,
Power Metal aux accents Néo-Classique (dont on sent bien qu'ils sont essentiellement un prétexte pour étaler la dextérité de ces musiciens), inspiré, principalement, par la vague transalpine de la fin des années 1990 et du début des années 2000 (
Rhapsody,
Skylark, Shadows Of Steele...) mais aussi par certains travaux plus actuels (
Stratovarius,
Angra...), fait de l'expression de
Melodius Deite, tout comme celles d'autres indomptables obstinés (
Athlantis), un propos terriblement dépassé.
Au-delà de ce verni daté déjà effroyablement problématique, il y a aussi celui de l'aspect extrêmement académique de cette prestation.
En outre, composer des titres aux durées conséquentes est une véritable prouesse puisqu'il faudra parvenir à y garder l'attention de l'auditeur alerte en lui proposant de nombreux rebondissements et une intrigue digne de ce nom.
Melodius Deite, présumant sans doute un peu de ses forces, se risque dans cette audacieuse aventure et le résultat n'est pas vraiment ici à la hauteur de nos espérances. S'égarant souvent en des longueurs dispensables et en des méandres dont l'à-propos reste à démontrer, ces nombreux passages apparaissent comme du remplissage inutile. L'instrumental
The Dawn of
Journey au cinq minutes interminablement épuisantes en ait le plus parfait exemple.
Difficile donc de s'immerger dans un album aussi changeant et aussi peu captivant. Et même si
Melodius Deite aura indiscutablement progressé, et de manière incroyablement significative, ces améliorations concerneront essentiellement la forme désormais maîtrisée et peu le fond qui semblera toujours aussi conventionnel et vieillot.
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