Loin des yeux de l'Occident, sur les rives du Chao Phraya, dans la ville imprenable du Dieu Indra, cinq jeunes musiciens férus de ce
Power Metal issu du vieux continent, et dont
Helloween fut le premier instigateur, prirent la décision de se réunir d'abord sous le patronyme de Melodius auquel ils ajoutèrent bientôt le substantif "Deite" pour obtenir le nom qui est désormais le leur. En 2008, un premier album baptisé
Dream On sortait.
En un premier cri vindicatif détaillons ce sempiternel instrumental qui le débute. En dehors de ce systématisme avec lequel, désormais, chaque groupe affilié à cette mouvance nous gratifie d'une telle démonstration, et en dehors de l'aspect très minimaliste de certains de ces passages soulignés par un mixage un peu trop sommaire,
Melodius Deite commet une grossière erreur en lui offrant une durée bien trop longue. Ces trois minutes, durant lesquelles seul l'ennui nous guette, sont, en effet, insupportables. Tout autant d'ailleurs que le préambule de ce second morceau, The Novelist, qui, une fois encore, démarre par une introduction. C'est d'autant plus regrettable que dès lors que cette chanson s'extraie enfin de cette torpeur en nous proposant guitares, batterie, basse, voix et claviers, elle est plutôt sympathique. Et ce même si elle s'exprime en un art très empreint de la créativité d'autres piochant allégrement dans les univers d'
Angra,
Rhapsody ou
Stratovarius.
Qui plus est, ce désir d'étaler inutilement son art en des longueurs infiniment ennuyeuses est une constante que l'on pourra retrouver tout au long d'un disque assez convenu fort de titre assez moyens (The
Mirage aux préambule subrepticement Neo Classique et au solo de synthé syncopé plutôt intrigant,
Far Beyond the Sky dont le break ressemble à s'y méprendre à la mélodie principal présente sur Black Diamond composé par Timmo Tolki et ses complices pour l'album
Visions paru en 1997,
Dream On et ses plans de guitares d'un conformisme achevé ou encore, par exemple, Breezy).
Notons également que si les interventions de claviers sont ici intéressantes lorsqu'elles se contentent d'exprimer des thèmes de piano, elles le seront nettement moins dès lors qu'elles nous assommeront de ces sonorités de clavecins si typiquement finlandaises et si typiquement épuisantes.
Puisque nous en sommes à détailler les spécificités de ces musiciens, parlons aussi d'Ake N. Kertpanich dont le chant est, quant à lui, dans la plus pure tradition de cette école italienne honnie par certains et adulé par d'autres. Ni meilleur, ni pire, que celui de certains de ces illustres modèles, celui du Thaïlandais aura tout de même l'avantage d'éviter, de peu, certaines des tares de celui de ces inspirateurs (et notamment en ce qui concerne la justesse).
Pour finir, soyons indulgent et ne disons rien, ou si peu, sur cette pochette aux couleurs bien trop vives et à l'illustration terriblement naïve.
Une propension à s'étendre trop longuement et un classicisme européen pénible, voilà quels seront donc les écueils les plus ennuyeux de cette première œuvre.
Melodius Deite ne parviendra en effet pas à rassembler de manière concise ses idées et le constat sera d'autant plus embarrassant que ce quintette, fort de son manque d'inspiration, semblera avoir peu de choses séduisantes à dire sur son premier véritable opus intitulé
Dream On.
A oublier donc.
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