Upon Revival est un quintet grec originaire d'Athènes créé en 2015 par Anastasia Papadopoulou (frontwoman), Babis Papadopoulos (guitare), Kwstas Oikonomopoulos (guitare), John Bacalis (basse) et Thodoris Motakis (batterie) oeuvrant dans un original et prégnant metal alternatif. Celui-ci harmonise des styles très variés, allant d'un metal gothique mélodique (influencé par
Lacuna Coil,
Evanescence, voire
Within Temptation), progressif (dans la veine de
Porcupine Tree), moderne (dans le sillage d'After Bridge) jusqu'à de classiques influences heavy. Un créneau encore peu exploité par les formations metal à chant féminin, notamment en terre hellénique, laissant ainsi toute latitude à cette jeune troupe.
Bien qu'ayant encore peu foulé les planches, ils se sont déjà illustrés sur la scène locale, et ce, lors de manifestations importantes (Αrchitektoniki, Texnopolis, Kuttaro, entre autres). Désireux de s'illustrer sur la scène metal internationale, ils sont simultanément entrés en studio, tout en ayant pris le temps nécessaire à l'élaboration de leur introductif album, «
Epiphany » ; EP de 5 titres égrainés sur un ruban auditif de 26 minutes, sorti seulement deux ans suite à la création du combo. Ce premier essai, n'ayant laissé filtrer que peu de notes résiduelles, a été produit par
Angelo Vafeiadis. Judicieusement mixé par Michalis Skarakis, finement enregistré par Michalis Skarakis, Romis Mou et Tommy Lellos au 133 Studio et mastérisé par Nasos Nomikos au Vu Productions Mastering Studio, on comprend qu'à l'instar de cet opus, le groupe a mis les petits plats dans les grands. Il en émane une belle profondeur de champ acoustique, même si de lacunaires finitions trahissent le jeune âge de leurs auteurs.
L'amateur de metal gothique progressif easy listening n'aura pas à attendre longtemps pour goûter à quelques gourmandises susceptibles d'éveiller d'authentiques plaisirs. Atmosphérique et doté de riffs acérés et saccadés, le mid tempo gothique progressif « Blindfold » en est une illustration. Ce faisant, le méfait rappellera pour l'essentiel
Lacuna Coil à l'époque de «
Dark Adrenaline » par son cheminement harmonique et ses nuances mélodiques. Au fil des enchaînements entre suaves couplets, refrains catchy et roulements de tambour, évoluent les puissantes et chatoyantes inflexions de la sirène (à mi-chemin entre Cristina Scabbia et Sharon den Adel), parallèlement à de saisissants gimmicks à la lead guitare. Dans cette énergie s'inscrit l'entraînant « Change », muni de riffs dans la lignée de
Porcupine Tree. Sachant contraster ses passages rythmiques, dévoilant un fuligineux solo de guitare et octroyant un refrain immersif à souhait, le morceau est lui aussi apte à nous retenir plus que de raison. On aurait cependant souhaité une clôture moins abrupte de l'effort.
Dans une dynamique un poil plus en retenue, le spectacle dispensé ne s'avère pas moins impactant, loin s'en faut. Ainsi, dotés d'un riffing massif et nerveux, d'une rythmique syncopée et d'un refrain diablement efficace, «
Never Enough » et « Erase the Fears » ne rateront pas leur effet. A la manière d'
Evanescence, dans la veine de «
Fallen », avec un zeste de
Gwyllion (à l'image de l'album « The Edge of All I Know »), le groupe harmonise parfaitement les tendances. Mis en habits de lumière par les toniques et sensuelles impulsions de la déesse, le premier brûlot nous embarque dans un champ de turbulences, d'où s'extirpe une gracieuse ligne mélodique, et qu'on ne quitte qu'à regrets ; quant au second effort, se plaisant à nous lacérer le tympan par sa sanguine rythmique, il parvient sans mal à le magnétiser eu égard à ses séduisantes séries d'accords.
Lorsqu'il touche aux mots bleus, le collectif athénien parvient à nous transporter d'un battement de cils. Ainsi, avec élégance et une bonne dose d'inspiration, la ballade progressive « Senses Relapse » imprégnera le pavillon du chaland pour mieux le faire chavirer. Ce faisant, le vibrant propos nous adresse le ravissement de ses couplets et la magie de ses enchanteurs refrains, dans la droite lignée d'
Evanescence à l'heure de « The Open Door ». Eminemment chargé en émotions, cet instant privilégié nous octroie en prime un flamboyant solo de guitare, d'opportunes variations rythmiques et toute la sensualité de la troublante et inspirée interprète.
Au final, on découvre une formation à l'inspiration mélodique féconde, témoignant de qualités techniques difficiles à prendre en défaut et d'une rare osmose entre instrumentistes et frontwoman. Si les refrains semblent parfois convenus, ils n'en sont pas moins enivrants, et révèlent la capacité du groupe à nous impacter sans forcer le trait. Aussi, la menue rondelle s'assimilant rapidement, elle s'écoutera d'un seul tenant et poussera assurément à l'écoute en boucle. Certes, nos acolytes devront encore affiner la production d'ensemble, et sans doute diversifier tant leurs atmosphères que leurs lignes de chant en vue de l'élargissement de leur auditorat. Mais ils ont le temps de peaufiner leur projet pour nous convier à un spectacle artistiquement plus abouti et moins directement influencé par leurs maîtres inspirateurs. Quoi qu'il en soit, ce premier jet révèle déjà un réel potentiel, à valoriser à l'aune d'un album full length. Affaire à suivre, donc...
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