A l'évocation du nom du groupe qui nous intéresse aujourd'hui, certains reconnaîtront la référence au film culte "Furyo" dans lequel David Bowie fit sensation en 1983, avec un rôle à sa démesure. Et ce patronyme résume bien la musique à la fois violente et barrée de ce trio qui nous vient de Bayonne. Si le groupe semble très attaché à ses racines basques, il n'a pas grand chose à voir avec le folklore jambon, feria et chorales de voix de stentor. On est plutôt dans une ambiance mélangeant thrash industriel et punk rock indé, le tout balancé dans la tronche, donc, sans fioritures.
A l'initiative de J Rô, homme à tout faire, qui cumule guitare, basse et choeurs, de Manu à la batterie, et du fantasque Bruno au chant, Furyo a travaillé ses compos et sorti ce premier EP en 2015.
Trois titres directs nous sont octroyés, où la batterie se fond avec samples et bruitages, et qui placent ces Basques bondissants dans la lignée d'un
Ministry des débuts, ou un
Treponem Pal. Le chant est loin des growls et des screams, apparaissant plutôt crié et modulé dans les refrains, scandé dans les couplets. Côté guitare, c'est simple et direct, un poil punk dans la façon sèche d'attaquer les palm mute, qui donne un petit air de Bérurier Noir, par moments. Si l'efficacité est privilégiée, on note déjà un savoir-faire sans faille dans la composition et les structures. En outre, il y a une unité dans la puissance, propre aux trios, qui rend chaque morceau dense comme du béton.
Si les influences apparaissent nettement, la musique de Furyo dégage une singularité et une personnalité qui accroche vite l'oreille. De ces trois titres, on remarquera surtout "From the Bowels of the
Earth", à la lumière de ses synthés décérébrés plaqués sur des guitares saccadées, et la ligne de chant désespérée de son refrain. Le travail entre la batterie et les samples est très intéressant : le coté électro peut être discret comme sur le premier titre "The Flash", ou très présent sur "Masters of The
Universe". Sur ce dernier titre, Furyo se permet même de délaisser la guitare au profit d'une vrombissante basse Rickenbecker, comme on peut l'observer pour qui aura eu la chance de les voir en concert.
C'est en effet sur scène que Furyo déploie toute son énergie communicative, sans compter. C'est aussi une occasion d'écouter davantage de compositions de ce groupe attachant. Car cette première carte de visite, surprenante de maturité, n'a qu'un défaut, être trop courte...
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire