Il est des groupes qu'on découvre parce que tout le monde en parle, et des groupes sur lesquels on tombe par un curieux hasard qui jette leur musique dans vos oreilles. C'était le cas de l'EP#1 des Basques de Furyo, sorti en 2015, qu'un boutiquier de Bayonne m'a fait écouter au détour d'une discussion sur la musique. Quand on vous dit que vous écoutez du metal, généralement on vous inflige, avec les meilleures intentions du monde, du vieux hard pourrave, créant un moment un peu gênant. Or, au milieu des fripes goth et T-shirts de hard, cet EP 3 titres m'avait cloué, avec son metal indus à la croisée de
Ministry et
Treponem Pal, servi avec un fumet un peu punkoïde, le tout sonnant vraiment bien. Et en plus, j'étais reparti avec gratos.
Il se trouve que Furyo a sorti un deuxième EP, judicieusement nommé, je vous le donne en mille camille, EP#2, en 2017. Au vu de la pochette, qui semble une variation de celle du premier EP, on devine que le groupe a de la suite dans les idées. Lui aussi enregistré dans leur antre du Studio Anorack à Ustaritz, il est à première vue très semblable au premier.
Que ce soit sur le titre d'ouverture "Broken" ou "
Trust Me" qui fait la fermeture, Furyo se montre diablement direct et efficace, et rentre instantanément dans la tête ; le genre de truc taillé pour faire mouche sur scène dès la première écoute pour les non-prévenus. J rô, tête pensante de Furyo, assène grosse guitare sur "Broken", grosse basse bien en avant sur "
Trust Me", le tout entouré de samples et de notes de synthé barrés. La batterie de Manu est plutôt rock dans le bon sens du terme, avec un jeu varié ; sur "
Trust Me", on passe d'un rythme martelé à la double grosse caisse à un beat disco à contre-temps, puis à une rythmique syncopée metal indus.
"Nori", en revanche, est plus énigmatique, avec un chant féminin traditionnel hongrois qui vient apporter une ambiance mystique qui me rappelle un peu Grotüs, un groupe de metal indus des années 90 qui raffolait de ce genre d'encens musical.
On pourra chipoter que cet EP#2 est comme un petit frère de l'EP#1 sorti deux ans plus tôt, et qu'ils se ressemblent comme deux jumeaux. Mais en écoutant de plus près, il est meilleur sur tous les plans. Les riffs sont meilleurs, les compos davantage mises en valeur, les samples et claviers mieux intégrés. Tout ça est flagrant écouté au casque, le son est plus ample, équilibré et puissant. Le chant de Bruno est crié avec un timbre singulier immédiatement reconnaissable, et fourmille d'idées à chantonner fortement sous la douche.
Comme pour le premier EP, le plus gros défaut est qu'il est trop court, on hoche des cervicales, on en veut plus que c'est déjà fini, et ça donne envie de les voir sur scène… Ou qu'ils fassent un album, ou un EP#3 7 titres, en se lâchant encore plus, car on sent qu'il y en a encore sous le sabot du Pottok (petit cheval basque fougueux et taciturne, prononcer potioc).
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