Le "brutal-death" métal technique a souvent été l'apanage des américains, mais depuis quelques années, nous, européens, et bien, oui!! On se rebiffe, avec des groupes comme
Defeated Sanity ou encore
Spawn Of Possession qui ont de quoi faire pâlir nos amis d'outre Atlantique.
Soreption, en provenance de Suède, va essayer d'appuyer en ce sens avec sa nouvelle offrande intitulé "
Engineering the Void", qui succède à un "
Deterioration of Minds", paru en 2010, bon, mais pas transcendant.
Avant d'entrée dans le vif du sujet, il faut signaler l'artwork de "
Engineering the Void" qui est juste sublime, on se dit que si le contenu est à la hauteur du contenant, ça va faire mal. Et, dès, les premières secondes du disque, l'appellation "brutal-death" n'est pas usurpé, le label "technique" non plus d'ailleurs, ça tabasse à tous les étages, ça fracasse, ça défouraille, et j'en passe!! La musique de
Soreption est une sorte de route dotée de multiples virages serrés, il faut donc rester concentré, sinon, c'est la sortie de route assurée. Mais il faut bien reconnaître que le pilote est très bon techniquement et de ce côté, rien n'est à jeter, les accélérations hystériques contrebalancent parfaitement les breaks "groovy" ("
Utopia").
Loin d'être des amateurs, les musiciens font preuve d'un savoir faire hors paire, les guitaristes sont une véritable usine à gaz, Tony Westerman martèle ses fûts sans coup férir, et, Fredrick Söderberg éructe de toutes ses tripes, en plaçant ici et là, quelques cris aigus, en guise de variation, pas de doute possible, les membres du quintette en ont dans le pantalon. La production est millimétrée, très précise pour un rendu qui manque, cependant, d'un peu de chaleur.
Mais voilà, "
Engineering the Void" ressemble à un bloc ultra compact, une masse tellement homogène, que, pour tout néophyte, il sera difficile d'y pénétrer. Quelques mélodies accrocheuses interpellent mes cages à miel ("
Utopia", "Monumental burden"), mais il est bien difficile de sortir un morceau plus qu'un. De plus, faute de respirations salvatrices, l'opus s'avérera linéaire sur la longueur. Trop de technique, tue la technique, mais elle tue également l'efficacité, "
Engineering the Void" ne comprend que très peu de riffs mémorisables, le tout semble partir dans toute les directions. Cet album ressemble plus à un patchwork de différents plans, assemblés les uns aux autres sans aucun liant.
Alors, il est vrai que tous les codes du "death" technique sont respectés, mais
Soreption est peut être un élève trop studieux, trop soucieux de ne pas enfreindre les règles, et, de ce fait, rien ne démarquera le groupe suédois de la masse. Ce pavé monolithique radical ravira les plus férus du genre, les musiciens avides de technicité aussi, quant aux autres, comme moi, le risque de sortie de route sera élevé et, il est fort possible que vous n'arriviez pas à destination.
Soreption fait du bon boulot ici mais trop de plans core-isant justement, une prod sèche et mécanique, c'est le gros reproche que je fais à beaucoup de groupes récents (n'est-ce pas Decrepit Birth), et un growl impersonnel à la limite du caricatural.
Il se sauve par la qualité (toute relative comparé à SoP) des compos mais ne marquera pas les esprits à long terme.
Je te rejoins concernant Psycroptic d'ailleurs, mais j'ai lâché le groupe après Scepter of the Ancients, qui avait ce côté chien fou plutôt marrant mais pénible à long terme.
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